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24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 19:28

Amen FilsKandé Diakité, alias Amen-fis, est un rappeur d’origine malienne. On peut le dire sans se tromper. Il est le rappeur malien le plus mauritanien.

 

Rien ne le prédestinait à faire du Rap. C’est à partir de 1997 qu’il a commencé véritablement à titiller le Rap. Ce qui allait être un coup d’essai va se transformer en passion.

 

A cette époque, il vivait à Nouakchott avec sa mère elle-même mauritanienne. Entre temps, il repart au Mali. C’est de là-bas qu’il va devenir un véritable rappeur, un pro.

 

En 2009, le revoilà à Nouakchott, à la deuxième édition de "Assalamalekoum Hip Hop Festival". Déjà, à son actif, il a sorti deux albums. Le premier, Yeredon, est sorti en 2008. Le second est sorti cette année 2009.

 

Ses premiers pas dans le mouvement du Hip Hop, il les fera à Nouakchott. Il révèle : "J’ai passé une bonne partie de ma jeunesse à Nouakchott. C’est plus tard que je suis retourné au pays". Son adolescence, il la passera au quartier de la Socogim PS. C’est dans ce quartier que le virus de chanter l’attrapera. Déjà, à cette époque, le Rap commençait à bouillonner dans l’esprit de la jeunesse déjà fougueuse de la capitale. Dix ans plus tard, il est revenu à Nouakchott où le temps semble être suspendu. Rien n’a changé à ses yeux.

 

Aujourd’hui, c’est presque un enchantement qu’il se retrouve là où il a commencé à affûter ses premières armes dans le mouvement du Hip Hop mauritanien. Que serait-il devenu hélas ? En Mauritanie, il n’est pas dépaysé. "Je parle un peu de Hassanya et du Peul. Au Mali, on parle ces langues-là aussi. Lorsque je suis en Mauritanie, c’est comme si je me retrouvais chez moi, au Mali. Je peux dire que je suis le malien le plus mauritanien", confie-t-il avec un brin de sourire et de conviction.

 

Lorsqu’il est revenu en Mauritanie, il a été agréablement surpris par l’évolution du Rap. Son regard est tout simplement enchanteur. "Je pense qu’il se porte bien. Le fait d’organiser un festival déjà prouve incontestablement que le Rap en Mauritanie marche. Sinon, les gens n’allaient pas penser à organiser un festival", témoigne Amen-fis.

 

Surtout, il a été bluffé par les différents styles de Rap qu’ont apporté certains groupes de Rap comme Ewlade Leblade, Diam Min Tekky, Military Underground, Rue Publik…"On sent vraiment que le Rap mauritanien est riche", dit-il en laissant entendre qu’il n’a rien aujourd’hui à envier à ceux des pays de la sous-région comme le Mali ou le Sénégal. Pour Amen-fis, la seule différence se situe au niveau du langage. "Le Rap est partout le même ainsi que les thématiques. On défend toujours les mêmes causes. On parle des problèmes sociaux. On critique les pouvoirs publics. Partout, à travers le monde, le mouvement a les mêmes aspirations", explique-t-il.

 

C’est donc clair. Aujourd’hui, le Rap mauritanien peut bien rivaliser avec ceux des autres pays. Nos rappeurs ne doivent plus éprouver un complexe d’infériorité. En tout cas, c’est l’avis d’Amen-fis. Il explique : "C’est le travail seulement. Les rappeurs commencent à comprendre que le Rap, ce n’est pas uniquement le flow. Il faut essayer d’être professionnels. J’ai vu des rappeurs mauritaniens qui jouent en live et qui font des trucs intéressants. Ils peuvent bien rivaliser avec les rappeurs d’autres pays africains". Pour nous convaincre, il cite l’exemple de Waraba qui a représenté la Mauritanie dans le morceau de "Poto-Poto".

 

Pour la première fois, le public découvrait Amen-fis. En participant à "Assalamalekoum Hip Hop Festival", il est venu en conquête et se faire découvrir. "Peut-être que le public me connaissait auparavant. Mais, en réalité, cela fait des années qu’il ne savait plus ce que je faisais. Ce festival était pour moi de leur faire découvrir Amen-fis", dit-il.

 

Sa prestation et son flow fluide ont ébloui le public à qui il est venu aussi présenter son nouvel album, Rappeur Président. Une nouvelle conception de gouverner et un prétexte de mettre à nu l’échec des hommes politiques. "On dit que les rappeurs disent la vérité. Je me suis dis que si on donnait la chance aux rappeurs peut-être qu’ils pourraient y avoir un changement à travers le monde", explique-t-il.

 

Ousmane Gangué a d’ailleurs participé dans cet album. Ce Peul du Wassoulou a révolutionné le Rap malien dans lequel il a insufflé de nouvelles sonorités musicales de son terroir. "Je suis peul et je suis fier de l’être", revendique-t-il.

 

Babacar Baye Ndiaye

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