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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 16:50

Jany_Bourdais_7555.JPGA l’occasion de l’exposition d’Isabel Fiadeiro intitulée "La Route", le directeur de l’Institut Français de Mauritanie (IFM) Jany Bourdais commente les peintures de paysage de la dessinatrice d’origine portugaise qui vit en Mauritanie depuis 2004.

"Cette exposition est d'abord une peinture de voyage. Un voyage qui constitue une des composantes fondamentales du travail d’Isabel. Que ce soit dans ses carnets ou sur son blog "Sketching  in Mauritania", le dessin est un excellent moyen pour regarder, raconter les gens et les scènes vécues et découvrir l’autre.

Je ne peux pas ne pas évoquer l’écrivain et libertaire Jack Kerouac qui écrivait : "La route est pure. La route rattache l'homme des villes aux grandes forces de la nature (…). La route, c'est la vie." On part sur la route pour rejoindre une famille, un(e) ami(e) mais surtout un idéal. On quitte une ville, une personne, un mal-être. Fuite ou quête initiatique ? La peinture d’Isabel fait de la route un lieu d'expérimentation, de liberté et de révolte face à l'ordre établi. Une façon également d'opérer un retour sur soi, de se questionner sur certaines vérités ou bien sur les fondements de notre société.

La route arpente le cheminement qui nous conduit de Nouakchott à Atar, j’oserais dire à contre-courant, en prêtant attention aux secrets, aux non-dits, aux énigmes de ses villages et de leurs habitants : bref en explorant l’envers du décor. Il ne s'agit pas pour elle d'un lieu abstrait. C’est un lieu parfois difficile et à la hauteur du regard, de ses yeux, de ses œuvres.

Le désert singulier mauritanien révèle un peu de son intimité aux yeux avertis... Les couleurs, les constructions, la végétation capturée çà et là, in situ et les pylônes aussi constituent un ensemble d' "objets" qui ordonnent l'image. Puis tout se mêle alors dans la peinture, pour nous parler du pays et du désert... et tout se mêle pour dévoiler quelques-uns de ses mystères. Ces paysages portent la marque de l'homme, mais l’homme a déserté. Le monde extérieur semble sans vie. L'absence de l'homme nous plonge  dans un isolement profond. Mais les pylônes témoignent cependant que les hommes sont bien là et communiquent entre eux sans être là. Les antennes de télécommunications ne cessent de traverser le temps et les étendues désertiques aux lignes de fuite infinies.

Cette peinture s'inscrit donc dans cette forme narrative d'une quête géographique et humaine, physique et spirituelle. Isabel serait-elle une marginale solitaire et indisciplinée, qui ne cesse de voyager  d'ouest en est, du sud au nord, poussée par un besoin de liberté et un  refus de toute forme d'autorité ? Sa vie est devenue  un voyage perpétuel.

Mais rassurez-vous, Isabel est aussi : Une « femme de cœur qui aime les gens et les lieux qu’elle peint » comme le dit si bien notre ami Oumar Ball. C’est peut-être parce qu’elle nous aime qu’elle nous fait partager sa passion pour la peinture et la Mauritanie".

"La Route" par Isabel Fiadeiro du 18 septembre 2012 au 11 octobre 2012 à l’Institut Français de Mauritanie (IFM)

Babacar Baye Ndiaye

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