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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 21:11

Du 12 au 14 novembre dernier, l’Union Kajamoor des ressortissants Casamançais en Mauritanie (UKRCM) a renoué, après 5 ans de silence, avec ses journées culturelles qui ont eu lieu à Nouakchott à l’ancienne maison des jeunes dans l’enceinte du terrain de basket-ball. C’est la deuxième édition dont l’ambition est de créer un brassage culturel entre la Mauritanie et le Sénégal.

Parrainées par le président de la Communauté Urbaine de Nouakchott (CUN), Ahmed Hamza, avec l’appui de la Sobama entre autres, ces journées culturelles ont bien émoustillé le public venu découvrir le Diambadong, l’Ekoumpo, le Samaï et autres danses et masques.


Pendant trois jours donc, elles ont montré que la Casamance est bel et bien un creuset de civilisations et de diversité culturelle. Ces journées culturelles qui sont à leur deuxième édition, explique Saïd Mouhamadou Lamine Badji, le secrétaire général de l’Union Kajamoor des ressortissants Casamançais en Mauritanie, sont une occasion de magnifier la diversité de la culture casamançaise.
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«Si nous osons organiser une telle manifestation en Mauritanie, c’est parce que la communauté sénégalaise est parmi les mieux intégrées dans ce pays frère et ami qui partage avec le nôtre l’histoire, la géographie, la religion et la culture», a déclaré Mamadou Lamine Sagna, président de l’Union Kajamoor des Ressortissants Casamançais en Mauritanie à l’occasion de la cérémonie officielle des journées cultuelles casamançaises dont le point d’orgue a eu lieu le 13 novembre.


Tour à tour, l’ambassadeur du Sénégal à Nouakchott Mahmoudou Cheikh Kane, le représentant d’Abdoulaye Baldé, le ministre sénégalais des Forces Armées et celui d’Ahmed Hamza ont magnifié la diversité culturelle de la Casamance connue par ses importants atouts sur le plan hydrographique, agropastoral, économique et touristique.


Entre autres invités, il y avait les ambassadeurs de la République du Mali, de la Gambie et de la Guinée sans oublier ceux des pays européens et américains. A la suite de ses allocutions, s’en suivirent les chœurs d’ouverture et la danse "manodj" de l’ethnie "ballante" de la Casamance.

 

Une fête très riche !

 

Très riches, la deuxième édition des journées culturelles casamançaises de l’Union Kajamoor des Ressortissants Casamançais en Mauritanie l’a été. Des cérémonies funéraires de l’ethnie "Manodji" au cours desquelles les hommes font preuve de bravoure et de témérité aux danses des initiés protégés par un "kankourang" (l’esprit protecteur contre les malfaiteurs) en passant par le "Coucou", l’"Ekoumpo" qui est une danse avec masques (célébrée après les récoltes) et le "Samaï" qui se fait la nuit et qui est une manière de contenir les jeunes de ne pas émigrer, le public a découvert une partie de la diversité culturelle casamançaise sous l’œil vigilant des esprits surnaturels.


«On ne peut pas tout montrer. Si c’était en brousse, ce serait beaucoup plus vivant»,  s’excuse Ibrahima Sambou, conseiller de l’Union Kajamoor des ressortissants casamanaçais en Mauritanie. Pour autant, le public a semblé voir de la magie dans ses spectacles assurés et dirigés par Nicolas Sagna du mythique groupe la "Casa di Mansa" qui signifie littéralement la Case du roi.


«Nous donnons aussi l’occasion aux casamançais qui sont nés en Mauritanie et qui n’ont jamais vu ces danses et ces traditions de pouvoir se sentir casamançais, de ne pas se déraciner de leur culture. A partir de là, ils vont se sentir qu’ils sont casamançais», explique Ibrahima Sambou.

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Des instruments assez rares comme le "Bugueur bou" (une sorte de tam-tam) qu’on ne joue qu’à certaines occasions comme les cérémonies dans le bois sacré ont été sorties spécialement pour faire découvrir aux mauritaniens les secrets de cet instrument d’où fusent des sons chaloupés et endiablés.


«La manifestation a été de trop haute facture. Et, nous avons découvert une autre facette de la culture de la région naturelle du Sénégal communément appelée la Casamance», témoigne quelqu’un à la fin des spectacles qui ont lieu entre le 12 et le 13. «Plus la nuit se creusait, plus les danseurs montaient en puissance», renchérit quelqu’un d’autre, ébahi par la prestation de la "Casa di Mansa".

 

Babacar Baye NDIAYE

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