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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 00:46

La-chevre-de-M.-Seguin_8843.JPGEn cette après-midi du jeudi 21 mars, le Centre Culturel Marocain (CCM) de Nouakchott gazouille de monde. Dans quelques instants, la troupe théâtrale de l’Ecole Diamly, associée à la célébration de la Semaine de la Francophonie et de la langue française, va monter sur scène pour jouer La Chèvre de monsieur Seguin d’Alphonse Daudet, revisité et adapté par Djibril Hamet Ly.

En attendant, Mohamed Athié Michri, qui a mis en scène La Chèvre de monsieur Seguin, détend l’atmosphère, taquine les élèves, lance des boutades, déclenche des éclats de rire. «Monsieur Athié, quand il est quelque part, on n’est jamais triste», commente Djibril Hamet Ly.

Djibril Hamet Ly, connu pour ses bribes d’histoire à la sève nourrissante, en profite pour parler à l’assistance, notamment aux élèves, de l’interculturalité, de partage et de l’acceptation de l’autre.

«La Mauritanie est une belle mosaïque de plusieurs cultures. Chaque culture apporte quelque chose aux autres. Pour qu’un pays se développe, il faut qu’il y’ait la paix. Pour qu’il y’ait paix, il faut que l’on se reconnaisse, que l’on se respecte. C’est comme cela que nous pouvons bâtir un avenir meilleur. Nous devons donner le modèle de ce qu’il nous faut comme cohabitation en Mauritanie», explique-t-il, avant de conclure sous les ovations de l’assistance : «Aucune langue n’appartient à personne. Toutes les langues sont des patrimoines de l’humanité».

Après cette parenthèse, tous les yeux se fixent sur la scène. Alors que tout le monde s’impatiente, apparaît un personnage qui s’écrie à tue-tête : «Enfin, nous voilà hors de la maison. Nous sommes maintenant libres»«Oui, nous sommes maintenant devenus grands : on ne doit plus rien nous imposer. Nous avons droit de respirer  l’air libre», ajoute un autre. 

Puis, en pleine jubilation, surgit un vieillard : «Les enfants, je vous ai bien écouté. Vous voulez la liberté : vous avez raison. Je vous donne deux conseils qui vous serviront si vous les suivez : premièrement, soyez assez prudents pour rester en vie et savourer la liberté. Deuxièmement, restez solidaires : vous ne pouvez pas être libres en ne vous complétant pas, en ignorant tout ce qui vous entoure».

A travers l’adaptation de La Chèvre de monsieur Seguin, Djibril Hamet Ly développe la thématique de la liberté et de la morale en actualisant la traditionnelle opposition entre le Bien et le Mal, le sombre avenir et l’espoir incarné par Blanquette.

Dans sa recherche de liberté, elle tombe sur un loup, symbole de l’adversité. Pour ne pas se laisser manger, Blanquette devra faire montre d’intrépidité et de courage à fleur de peau. Le combat va durer toute la nuit. Pendant ce temps, «Monsieur Seguin regardait les étoiles danser dans le ciel clair». Coups de cornes contre coups de pattes, la mise en scène dessine une lutte épique entre le loup et Blanquette.

A l’arrivée, Blanquette perd toutes ses forces physiques. Malgré la douleur, c’est finalement elle qui sortira gagnante dans la confrontation. Ce qui donne à la pièce un air d’espoir. «On ne tue pas la liberté», expliquera Djibril Hamet Ly. La fin de La Chèvre de monsieur Seguin est accompagnée par des ovations chaleureuses de l’assistance. «La culture, c’est ce qu’il y’a de mieux aujourd’hui pour construire notre avenir, consolider notre diversité», témoigne Khady Mint Cheikhna, présidente de l’Association Empreintes Culturelles, qui avoue avoir succombé sous le charme des jeunes comédiens de l’Ecole Diamly.

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Babacar Baye Ndiaye

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