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18 août 2010 3 18 /08 /août /2010 20:15

nicole.jpg"Je suis très attachée à ce pays, j’aime bien le désert, les cultures mauritaniennes et je trouve que les gens sont chaleureuses, respectueuses et fidèles en amitié". Ces paroles pleines de sincérité et dites avec beaucoup d’émotion sont de Nicole Vignote, une française à la fois peintre, sculpteur, poète et artiste nomade, installée en Mauritanie depuis octobre 1998. Lorsqu’elle parle de la Mauritanie, c’est avec beaucoup d’affection.

 

Son dada : aller à la rencontre des autres, découvrir d’autres publics ! Tout comme Ulysse et le chevalier à la triste figure, elle part à la quête des autres, d’elle-même et de l’aventure. Animée par "un désir culturel" insatiable, elle voyage au Maroc, au Burkina Faso, au Cap Vert, en Espagne, en Suisse, au Canada, en Tchéquie et au Sénégal. Pas étonnant donc quand elle écrit : "voyage, voyage et fertilise ton regard car le soleil n’éclaire pas que la beauté".

 

Elle laissera son instinct l’a guidé. Là voilà qui découvre la Mauritanie, cette "autre planète" où elle parviendra à tisser et avoir de bonnes relations amicales. Bourlingueuse dans l’âme, elle multiplie ses expériences et fait beaucoup d’échanges avec des gens, des enfants, des publics en difficultés, des enfants psychotiques.

 

L’art, laisse-t-elle entendre, doit être au service de toutes les causes puisqu’elle s’inscrit dans le développement. Très dynamique dans le milieu artistique mauritanien mais peu loquace, caractéristique des artistes, elle a eu à travailler avec beaucoup d’autres artistes de diverses origines comme elle.

 

D’ailleurs, son CV, très éblouissant et bien fourni témoigne d’un parcours assez singulier et truffé de moments exceptionnels.

 

En Mauritanie, elle sera à l’origine des premiers "Ateliers pour enfants", de la première "Maison des artistes". Elle co-fondera la première "Association des Artistes Mauritaniens". Elle est aussi à l’origine du "Cercle des poètes". Bref, une femme impliquée et qui a beaucoup joué dans la mutation de l’espace artistique mauritanien.

 

Parce qu’un artiste, pense-t-elle, doit être impliqué dans la société. Et elle est encore plus optimiste qu’auparavant, elle qui a presque participé à l’éclosion de certains artistes mauritaniens aujourd’hui.

 

"Je crois, dit-elle, que les choses vont bouger. J’ai déjà vu les choses bouger depuis que je suis là puisqu’il n y avait pratiquement rien quand je suis arrivée. Je pense que ça évolue mais les artistes mauritaniens doivent savoir qu’ils ont encore beaucoup à apprendre".

 

Autodidacte, elle abandonnera cette voie pour, dit-elle, se concentrer à son travail d’artiste qui avait pris place dans son cœur. Ce qui préoccupe Nicole Vignote ? Les enfants, leurs droits. Elle a été à l’origine, en collaboration avec l’Ecole Diam-Ly et "Terre des Hommes" de nombreuses manifestations et expositions portant sur les droits des Enfants. Une vraie artiste !

 

C’est à partir de 1981 véritablement qu’il côtoie le milieu des artistes, des peintres, des sculpteurs et des musiciens dans le quartier de la Bastille à Paris où ses aptitudes artistiques qui dormaient se révélèrent en elle. L’art, pour elle, c’est une manière de s’ouvrir au monde, une façon de restaurer mais surtout d’aller vers les autres, d’appartenir au regard des autres et à tous.

 

Cette envie de se confronter à d’autres cultures reflète parfaitement sa personnalité, sa nature. Elle s’intéresse à tout : à la poésie, au théâtre, au patrimoine. En un mot, tout ce qui est culturel. "La culture, dit-elle, c’est un facteur de développement. Un pays ne peut pas se développer sans culture. C’est impossible ! Il faut préserver d’une part son patrimoine car la création d’aujourd’hui est le patrimoine de demain. C’est aussi l’image d’un pays à l’extérieur". Voilà presque 10 ans qu’elle est en Mauritanie ! Et c’est avec beaucoup de connaissance qu’elle parle de ce pays qui l’a adoptée, de la société mauritanienne dans laquelle elle se sent bien et à l’aise. 

 

"La Mauritanie, affirme-t-elle, est en train de bouger. Et c’est bien parce qu’on assiste depuis août 2005 à l’émergence de beaucoup d’initiatives. Il y a vraiment beaucoup de gens qui veulent faire beaucoup de choses et c’est bien de les encourager". Cependant, "j’ai beaucoup de choses à apprendre encore en Mauritanie. J’en apprends tous les jours", avoue-t-elle. Très édifiant non ! La France son pays, sa famille et ses amis lui manquent beaucoup. Et ce n’est pas l’argent sans doute qui l’a retenue en Mauritanie. "Il y a très peu d’artistes qui gagnent beaucoup d’argent, précise-t-elle. Même en Europe, il y a beaucoup d’artistes en difficultés".

 

Malgré certaines contraintes, des moments de petits découragements, elle ne pense pas qu’elle va abandonner ce noble métier au profit d’un autre. La raison ? L’amour de la peinture et la création sont plus forts que tout !  Pour elle, la liberté est fondamentale dans la création, dans l’art et dans l’œuvre. "Un artiste doit être quelqu’un de libre, quelqu’un qui doit pouvoir exprimer tout ce qu’il pense".

 

Même si elle est en Afrique, elle garde pour autant "sa manière de s’exprimer" dans le domaine artistique. Et là aussi, il n y a pas d’ordre précis. Tout est fait dans un engrenage. Les choses s’enchaînent les unes dans les autres.

 

Babacar Baye Ndiaye

 

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