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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 00:47

SDC10649Qu’il joue du Mbalax -la musique la plus diffusée au Sénégal- ou de la musique traditionnelle peule, Ousmane Hamady Diop n’a pas été alterné par les rides de l’assoupissement.

 

Effacé, il a été aux hits parades des charts sénégalais en 2000 avec la sortie de son album "Saybatou" qui s’est vendu à des milliers d’exemplaires.

 

Et le voilà qui s’installe comme une figure de proue sur la musique traditionnelle peule.

 

Il se révèle au grand public sénégalais lui qui n’a jamais rêvé de gloire ou d’apothéose. En Mauritanie, son pays natal, on ne semble pas le révérer. Et, pourtant, ses chansons survolent le Sénégal. Depuis, bien des choses ont coulé sous les ponts de la musique.

 

Il entame une traversée du désert et participe à deux albums : celui de "Nder Foota Toro" du volume 2 de Mansour Seck et en 1995 à l’album "Sénégal Collection" de Various sorti en 2002. A part sa sixième participation au festival Riti de Saint-Louis du Sénégal, Ousmane Hamady Diop se fait de plus en plus rarissime.

 

Les langues déliées commencent à annoncer sa retraite musicale et surtout à dire qu’il a été rattrapé par les affres de la musique. Sa participation à la fête de la musique du 21 juin dernier organisé par le Centre Culturel Français de Nouakchott Antoine de Saint-Exupéry a sonné le glas de son long sommeil musical. Une véritable résurrection inouïe !

 

Lui, au moins, il a tenu bon. Il a réussi à tenir tête face la "babamania" que beaucoup de nos jeunes musiciens ont tendance à singer de manière farfelue et fantaisiste, pensant que c’est la meilleure manière de décrocher la lune. Aujourd’hui, il se délecte d’avoir retrouvé Nouakchott, une ville qu’il connaît parfaitement.

 

Il est resté toujours le même : modeste et courtois ! Il a été l’une des têtes d’affiche de la fête de la musique du 21 juin 2009. Pendant une demi-heure, il a réveillé bien des souvenirs qu’on croyait ensevelis dans le temps. Son dernier album "Saybatou" remonte en 2000. Le décès de son père à 2003 à Kaédi a quelque peu bouleversé sa vie et freiné ses ardeurs de musicien fonceur. Depuis, qu’est-ce qu’il est devenu ?

 

"Depuis le décès de mon père, j’assure de moins en moins de spectacles. J’ai fait rarement des apparitions. Je suis revenu à mon village (Tantadji) pour m’y installer définitivement", rappelle-t-il.

 

Malgré ce recul, le chanteur continue à être sollicité par de grands producteurs comme Talla Diagne ou Tapha Ndoye qui veulent se l’arracher. "Je manque de temps, assure-t-il. Mais, de plus en plus, sortir un nouvel album se précise dans mon esprit. J’ai un nouveau répertoire qui est déjà prêt".

 

Actuellement, il est sur les derniers réglages. Cet album sera un album d’à la revoyure. "A la sortie de cet album, je vais mettre un terme à ma carrière musicale", révèle-t-il. "Je commence à prendre de l’âge", explique-t-il.  

 

Cette absence de production n’a jamais pesé sur sa carrière musicale. La preuve, il continue à faire des tournées au Sénégal, au Mali et plus particulièrement au sud de la Mauritanie. Les sollicitations affluent de partout notamment de sa communauté.

On retrouvera dans cet album d’adieu huit nouveaux morceaux inédits sur différents thèmes de société et un morceau sur la démocratie très révélateur de sa tournure d’esprit. Un album aux sonorités purement traditionnelles avec un peu de Mbalax. "La musique n’a pas de frontières", rappelle-t-il.

 

Avant de reprendre le chemin du Sénégal, il a formulé des prières pour toute la Mauritanie et se dit optimiste pour l’avenir du pays. Entre les différents candidats en lice pour l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, son cœur bat pour Mohamed Ould Abdel Aziz. "Il a posé des jalons encourageants dans la marche du pays. Maintenant, une fois élu, nous ne savons pas s’il va continuer dans ce rythme-là", se demande-t-il.

 

Aux jeunes pousses de la musique mauritanienne, il leur confie : "Ce n’est pas une sinécure d’être un chanteur. C’est un métier qui exige beaucoup de sacrifice. Croire en soi, c’est la seule possibilité de réussir !".

 

Babacar Baye Ndiaye

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