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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 18:38

siraLa chanteuse mauritanienne Sira Dramé qui était en concert le 8 juillet 2010 au Centre Culturel Français Antoine de Saint-Exupéry de Nouakchott pour y présenter son nouvel album "Sélibaby" a fortement critiqué la non-diffusion de ses clips sur la Télévision de Mauritanie (TVM). Alors que, dans un pays comme le Sénégal d’à côté, les chaines de télévision diffusent ses clips.

 

Cette auteure à la fois compositrice et percussionniste s’est, du coup, étonnée de ne pas voir un de ses clips promus à la Télévision Nationale de son pays au grand plaisir de ses fans. Ce qui n’a pas manqué de l’irriter y voyant, par ailleurs, une discrimination tapageuse. Elle-même n’a aucune information précise sur cela et ne comprend absolument rien.

 

"J’ai essayé de comprendre mais je n’ai rien compris. La personne à qui j’avais remis mes clips m’a bien dit qu’ils ont été visionnés mais que seulement, il y’a quelque chose qui n’allait pas, en laissant entendre que nous sommes dans un pays islamique. A ma connaissance, je n’étais pas nue quand je faisais mes clips. Je n’étais pas en slip. Je porte, dans mes clips, de grands boubous. Je ne comprends pas cette explication qui m’a été fournie. Je n’ai pas vu les responsables de la Télévision Nationale… mais je sais que j’ai fait des clips qui marchent et que la Télévision de Mauritanie a refusé de mettre. Et, je ne sais pas pourquoi", déclare Sira Dramé.

 

De nombreux artistes sont aujourd’hui logés à la même enseigne que Sira Dramé. Et, visiblement, la Télévision de Mauritanie n’entreprend aucune politique de promotion de nos artistes, sans exception, et la diffusion de leurs produits.

 

Dans ces conditions, Sira Dramé a laissé entendre, tout en exprimant ses regrets sur le déficit cruel d’infrastructures artistiques et culturelles et l’immobilisme du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, que son retour en Mauritanie pour s’y installer définitivement sera renvoyé aux calendes grecques. "J’ai envie d’aller très loin dans ma musique. En Mauritanie, je ne peux pas y rester parce que la musique n’y marche pas", explique-t-elle.

 

Dans un tel contexte, il ne faudrait pas être surpris de voir un jour, en plus d’endurer une marginalisation savamment orchestrée et une stratégie destinée à présenter la Mauritanie sous un seul angle culturel,  des artistes comme Seydou Sow, Seydou Nourou Gaye, Thiédel Mbaye, Baby Sarr, Coumba Salla et d’autres, prennent leurs cliques et leurs claques, pour s’installer ailleurs.

 

Sira Dramé n’est pas, pour autant, chagrinée, car, après, une longue absence en Mauritanie, elle est revenue présenter son premier album "Sélibaby" en concert. "Je suis très émue. Je ne suis pas déçue. Ce qui est important pour moi, c’est qu’il y’a eu des gens qui sont venus me soutenir", confie-t-elle à la fin de son spectacle.

 

Babacar Baye NDIAYE

©rimartculture.over-blog.net

 

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