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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 11:00

seydou_ari-roland.jpgLe groupe américain de musique Ari Roland Jazz Quartet a été en concert, à l’Institut Français de Mauritanie, à Nouakchott, le 17 novembre. Lors de ce concert, le groupe a plongé le public dans les notes du jazz.

Ari Roland Jazz Quartet est en Mauritanie dans le cadre d’une tournée africaine qui le mènera au Congo, Sénégal, Niger et Mali. Ce groupe traîne derrière lui une existence de plus de 25 ans.

Originaire de New York, ce groupe de jazz s’inspire du style des années 1930 à 1950, période dite de l’âge d’or du jazz. Son répertoire se compose de morceaux de Charlie Parker, Dizzy Gillespie et Billie Holiday, véritables légendes du genre, ainsi que de compositions originales de quartette, saluées par la critique.

Outre ses représentations à New York, cette formation effectue de nombreuses tournées. Elle dirige également des programmes internationaux rassemblant autour du jazz de jeunes musiciens d’horizons très divers.

Ari Roland Jazz Quartet et Seydou Sow ont partagé la scène, le temps d’un morceau où se mêlent exotisme et fantasme. Quelques uns des morceaux du répertoire de la chanteuse Maalouma Mint Meydah comme "Jerade" ont été interprétés.

Babacar Baye Ndiaye

 

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 17:19

aliyah-mint-meydah-copie-1.JPGLa musique mauritanienne, en termes de vente, de production et de diffusion, occupe aujourd'hui les échelons les plus bas en Afrique que l'artiste Aliyah Mint Meydah a demandé elle-même lundi matin au Président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, de s'impliquer personnellement dans sa promotion.

 

Elle a ajouté qu'à l'heure actuelle que la musique mauritanienne a aussi besoin de journées de réflexion.

 

"Les artistes mauritaniens doivent avoir droit au chapitre. Ils font partie du pays comme le sont les hommes politiques, les enseignants. On doit les soutenir car ce sont des ambassadeurs de la culture mauritanienne à l'extérieur. Je suis sûre et certaine, lorsqu'on organisera la musique mauritanienne qui ressemble aujourd'hui à un canard sans tête, qu'on ne jurera que par les artistes", explique Aliyah Mint Meydah.

 

Qui en appelle solennellement à Mohamed Ould Abdel Aziz pour sortir la musique mauritanienne de son état actuel. Elle a enfin plaidé pour la mise en place d'une structure chargée de protéger les artistes et leurs œuvres, le développement du mécénat, la diffusion de tous les artistes sur la TVM et la Radio Mauritanie...

 

Babacar Baye Ndiaye pour Cridem

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 22:54

Lamine-Kane.jpgEn matière de création et d’imagination artistique, les jeunes mauritaniens n’en manquent pas. Tout ce qui leur faut, c’est d’être soutenu par les pouvoirs publics. Lamine Kane en est une parfaite illustration.

 

A vous la scène, c’est lui. En plus de cela, il dispense des cours de musique gratuits ouverts à tous les publics. Dans le but uniquement de promouvoir la musique mauritanienne marquée par une carence en termes de musiciens.

 

On l’a rabâché à plusieurs fois. Le centre culturel français de Nouakchott ne peut pas tout faire à lui seul. Il est grand temps maintenant que le ministère de la culture s’implique dans la promotion de nos artistes musiciens qui manquent énormément de lieux de production et de rencontres.

 

Le développement de la musique mauritanienne, ce n’est pas uniquement l’affaire de Malouma Mint Meydah, de Tahara Mint Hembara, de Dimi Mint Abba, de Thiédel Mbaye, d’Ousmane Gangué pour ne citer que ceux-là. C’est l’affaire d’abord du gouvernement mauritanien qui doit mettre en place une politique efficace en matière de promotion culturelle.

 

Sur ce point, l’initiateur d’A vous la scène ne sait pas tourner autour du pot quand il s’agit de dire la vérité, rien que la vérité. "Je n’accepte pas qu’on ait un ministère de la Culture qui ne fait rien pour les artistes. Ce n’est pas le fait d’organiser des prix qui va sortir la musique mauritanienne du creux de la vague. Il faut appuyer les artistes. Il faut ouvrir les maisons des jeunes et y mettre du matériel pour qu’ils puissent s’exprimer."

 

Cela pourrait permettre, à son avis, d’annihiler le taux de chômage, de banditisme et de criminalité. Car, rajoute-t-il, il y a beaucoup de jeunes musiciens, comme lui, qui ont d’énormes projets dans la tête. "Mais ce qui leur manque, argumente-t-il, ce sont les moyens."

                             

 

Les initiatives existent, selon lui, mais il faut qu’elles soient soutenues par les autorités en premier lieu par le ministère de la Culture. Sans cela, très peu de mauritaniens vivront convenablement de leur musique. Comment faire donc pour améliorer cette situation désarmante ? "Il faut qu’on soit aidés (les artistes de manière générale, Ndlr). Nous seuls, nous ne pouvons rien faire!", explique-t-il, regrettant l’absence de volonté politique pour faire la promotion de la culture mauritanienne. "Non seulement la culture est un facteur de développement social et économique, développe-t-il, mais c’est aussi un facteur de stabilité et d’unité."

 

La réconciliation nationale qu’on clame, à longueur de journée, c’est à travers, dit-il, la culture qu’on pourra y arriver. "Il n’y a pas d’autres alternatives", professe-t-il. L’initiateur d’A vous la scène demeure convaincu, malgré les problèmes de tout bord, que la musique mauritanienne est sur les rails. "Le terrain est encore vierge, reconnaît Lamine Kane. Nous avons un rythme de tortue mais on va y arriver."

 

Passionné de musique, il compte bientôt monter un Centre de Formation Musicale. Lorsqu’on a des partenaires comme Machéo Parker (saxophoniste de James Brown), Steve Coleman, Richard Bonna, Salif Kéita, Manu Katché, Moctar Samba, on ne peut que renifler l’air du paradis. "Tous ces gens-là sont régulièrement mis au parfum de l’évolution de ce projet", renseigne-t-il.

 

L’argent nécessaire pour acheter le matériel est de 2 millions d’ouguiyas. Le Centre Culturel français de Nouakchott sera un partenaire de ce grand projet culturel qui sera logé dans un premier temps dans la salle polyvalente du CCF. "Mais je souhaite avoir mes propres fonds pour construire notre propre centre de formation", confie-t-il.

 

A vous la scène est né dans le but de rapprocher davantage les musiciens mauritaniens et de les promouvoir. Quatre mois après le début de cette aventure musicale, Lamine Kane semble être traversé par une lumière d’optimisme. "Au début, on avait fait le programme sans pour autant penser au public. J’avais fait A vous la scène  pour tous les musiciens qui veulent chanter, jouer de la musique sans pour autant attendre que le public soit là ou non. Du moment qu’on a vu que le public s’intéressait à ça, on a essayé maintenant de réorganiser la chose pour qu’elle soit plus agréable et beaucoup plus appréciée par le public."

 

A vous la scène du mois de mai recevait Thiédel Mbaye avec la présence de la TVM Plus sous forme d’un plateau télévisé. Une première à A vous la scène.

 

"Je pense qu’il faut changer de temps en temps pour ne pas tomber dans la routine", explique Lamine Kane. Le budget d’A vous la scène est de 30.000 UM données entièrement par le Centre Culturel Français. Et Lamine Kane a été très clair avec les artistes en ce qui concerne les primes de prestation. "Je ne peux pas inviter des artistes comme Thiédel Mbaye, Ousmane Gangué, Noura, Amath Kâ, Walfadjri Groupe…et leur donner 30.000 UM alors que ce sont des professionnels. Alors, je leur ai dit : la buvette est là. Vous voulez boire, buvez ! Vous voulez manger, mangez ! Je paierai. Quand vous rentrez, je vous donne votre billet de transport. Ou alors, si vous voulez, je prends 3 têtes d’affiches et je leur donne chacune 10.000 UM"

 

Pur produit des frères Athié qui l’ont initié aux rudiments de la musique en 1994, Lamine Kane est exacerbé lorsqu’il entend dire qu’il y a une musique qu’on peut qualifier de typiquement mauritanienne. "Je ne peux pas prendre Ousmane Gangué et dire que c’est ça la musique mauritanienne. Tel ne se verrait pas dedans. La musique de Yélinkaré, tel autre ne se verrait pas dedans. Il nous faut asseoir une musique où tout le monde se verrait dedans. La musique doit être un miroir", soutient-il.

 

Cela est du ressort de la responsabilité des artistes musiciens mauritaniens et c’est bien possible. Car, presque chaque pays a une musique dans laquelle tout le monde s’identifie. Et pourquoi pas en Mauritanie ?

 

Babacar Baye Ndiaye

 

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 21:34

gangue_noura_malouma_cheikh_daby.jpgPour l’année 2010, la scène musicale mauritanienne n’a pas été du tout faste. Toujours absente dans les grandes compétions ou sélections musicales, elle continue à poursuivre sa descente aux enfers. Nos artistes, contrairement à ceux de l’Algérie, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Congo et de la République Centrafricaine, ont brillé par leur absence.

 

Le 31 décembre 2010, RFI Musique a dévoilé sa sélection du Top Ten des albums world de l’année 2010. Sans grande surprise, aucun groupe de musique ou un chanteur d’origine mauritanienne ne figure dans cette sélection. Une preuve encore de plus qui montre que la musique mauritanienne est à l’article de la mort.

 

Une telle situation, à en croire Ousmane Touré, bassiste de la chanteuse Maalouma Mint Meydah, s’expliquerait par l’absence de valorisation de la musique mauritanienne par le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports.

 

"Si, on n’arrive pas à nous hisser au rang des nations qui vendent leur musique à l’échelle planétaire, c’est parce qu’il y’a un problème de volonté politique", a-t-il indiqué, précisant que le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports doit jouer son de facilitateur au niveau des médias, des spectacles dont la tenue et la réussite relèvent souvent d’un véritable parcours de combattant.

 

Les artistes ont aussi une part de responsabilité dans cet échec cuisant de cet état de fait. Et là-dessus, Ousmane Touré estime que le salut de la musique mauritanienne passerait irrémédiablement par leur professionnalisation.

 

"On a toujours eu des longueurs de retard par rapport aux autres pays africains. On stagne parce que les gens ne se cultivent pas assez sur le plan musical. Ils se suffisent du peu qu’ils ont. Ils dorment sur leurs lauriers dès qu’ils savent jouer deux ou trois accords croyant que la musique s’arrête là. La musique, c’est comme le sport. Les plus performants sont toujours les meilleurs", explique Ousmane Touré.

 

Selon lui, pour arriver à faire partie des pays qui vendent leur musique au reste du monde, on doit d’abord se structurer. Autrement dit, favoriser une industrie musicale, mettre en place un bureau mauritanien des droits d’auteur et s’ouvrir aux autres musiques pour s’imprégner. Par rapport à tout cela, la Mauritanie a d’énormes efforts à accomplir pour être performante et réussir à se hisser sur le toit de la World Music. Il est aussi clair que ce sont nos artistes d’abord qui portent au creux de leurs mains les clefs qui ouvriront les portes de leur réussite musicale.

 

Sur cette sélection de RFI Musique pour l’année 2010, on retrouve des artistes venus de pays et de cultures différentes qui ont permis comme de coutume une plus grande ouverture sur le monde favorisant les échanges et le "vivre ensemble".

 

Il s’agit de l’algérienne Hindi Zahra (Hand made), des sénégalais Cheikh Lô (Jamm) et Daara-J Family (School of Life), du malien Sorry Bamba (Dogon Blues), de l’ivoirienne Dobet Gnahoré (Djekpa La You), des centrafricains Fredy Massamba (Ethnophny) et Bibi Tanga (Dunya), du congolais Lokua Kanza (Nkolo) et enfin du groupe argentin Gotan Project (Tango 3.0).

 

Babacar Baye Ndiaye pour Cridem

 

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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 14:25

Dioba à la guitareL’une des nouvelles voix de l’acoustique en Mauritanie vient de retrouver la lumière avec son tout premier album, Vagabond Tribe, très révélateur de son univers musical et personnel. On est allé à sa rencontre pour qu’elle nous parle de cet album aux compositions sobres et rafraîchissantes. Entretien.

 

Cridem : On s’attendait à voir un album carrément dans le registre du mbalax. Puis, subitement, là, vous nous offrez un album très acoustique. L’avez-vous voulu ou c’est un choix qui vous a été plutôt imposé ?

 

Dioba Guèye : La musique n’est pas un canevas. Ceci étant, je n’ai rien décidé. C’est mon producteur (Rusty Eklund, d’origine américaine vivant à Nouakchott, Ndlr) qui m’a proposé d’explorer les voies de l’acoustique.

 

J’avoue, ma foi, ce fut très excitant de tenter l’expérience pour ne pas être prisonnière de la création, de moi-même, de mon envie de liberté. La musique, c’est aussi un acte de libération, d’indépendance. Lorsqu’il m’a proposée de poser ma voix sur des notes acoustiques, je me suis aussitôt ruée sur les brancards de cette offre. Au début, je lui assurai les chœurs d’un groupe (Walfadjiri, Ndlr) avec qui il travaillait sur un projet d’album.

 

C’est par la suite que l’idée de faire un album et de me produire est née dans son esprit. On a défini les contours de l’album. J’ai suivi le rythme tout en ayant à l’esprit que la réussite de ce produit pourrait peser sur le décollage de ma carrière musicale.

 

Cridem : Pourquoi avez-vous voulu que votre album soit un album qui évoque vos expériences personnelles, les déceptions de la vie, l’amour ?

 

Dioba Guèye : Une création est souvent à l’image de son auteur. Mon premier album n’échappe pas à cette règle. Aussi, il n’est pas surprenant que cet album soit un album qui évoque, comme vous le rappelez, mes expériences personnelles, les déceptions de la vie, l’amour, l’espoir…Parallèlement à cette orientation, j’ai voulu que cet album soit un album de rencontre, de découverte.

 

Mon objectif dans cet album, c’était d’afficher mes marques, de dévoiler une facette de moi. Cet album, comme tant d’autres qui s’inscrivent ou s’inscriront dans la même veine, aura, je l’espère, pour effet d’ouvrir la Mauritanie au monde. Je crois que nous ne devons pas refuser l’ouverture, la modernité.

 

Cridem : Vous nous entraînez dans cet album dans un univers musical chaste. Et on sent, dès le premier morceau, cet esprit d’ouverture qui vous anime. Espérez-vous que cette voie va permettre à la musique mauritanienne de sortir la tête de l’eau ?

 

Dioba Guèye : J’ai vécu la sortie de mon album comme un véritable soulagement. Et, aujourd’hui, on n’est pas à l’abri de la mondialisation, de la modernité, de l’influence réciproque qui peut exister entre les différentes musiques du monde. On ne peut pas faire fi de cette réalité. Du coup, c’est très normal de sentir dans ma musique, dans cet album, une certaine dose d’ouverture.

 

C’est très évident également qu’on essaie d’expérimenter certaines musiques en espérant que ça va plaire au public, à notre public. C’est une absurdité de penser qu’on peut résister aux puissants courants, à l’heure actuelle, des musiques qui dominent le monde. La musique, c’est un moteur. En conséquence, prendre la pente ascendante peut constituer un nouveau départ de promesse. La musique mauritanienne est, aujourd’hui, à bout de souffle. Il nous appartient de lui réapprendre à respirer.

 

Propos recueillis par Babacar Baye Ndiaye

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 20:44

Jobal-Art.JPGJobal’Art pouvait être un dealer, un vagabond, un inconscient sans ambition ni objectif. Mais, la musique l’a adopté très tôt. Au début du mois de juin, à la première édition du Festival Walo Musique, à Rosso, nous l’avions rencontré. La tentation de l’accrocher au passage était très forte puisqu’avec ses 2m03, le géant rappeur mauritanien natif de Rosso en Mauritanie ne passe pas inaperçu. A Rosso, chez lui,  depuis qu’il a sorti son premier album, Jobal Art, qui impressionne par sa taille, règne en maître absolu sur la scène du Hip Hop de cette localité du pays.

 

Jusqu’ici, il est le seul rappeur originaire de Rosso qui a mis sur le marché national un album qui l’a un peu mué. De son vrai nom Adiouma Badara Kéita, il est passé à celui de Jobal Art (en Wolof, celui qui œuvre pour l’art) depuis qu’il a sorti son album qu’il a mis sept ans à préparer avant de le sortir.

 

Cet album a vu la participation de grands noms du rap sénégalais comme Fafadi, Simon, Titi Yéro de l’ex-Black Mbolo, Pacotille. Depuis 1992, il est dans le mouvement du Hip Hop. Boultayi, terme en wolof qui signifie en français "ne décourage pas !", est le titre de l’album composé de 10 titres. "Au début, je voulais faire 18 titres. Mais, par manque de moyens, je me suis contenté de 10", explique-t-il.

 

Le parcours de Jobal’Art, actuellement professeur d’éducation physique et sportive (E.p.s.), se confond avec l’histoire de la naissance du mouvement Hip Hop de la ville de Rosso. En 1992, déjà sur les bancs de l’école, il flirtait avec le rap. A part les échos du Sénégal voisin, le rap est timidement imprégné dans cette ville presqu’à l’article de la mort. Aujourd’hui, grâce à lui et à d’autres groupes de rap comme La Voix du Peuple, Aldi-Soldier, Maag Daan, A.B.10, le rap à Rosso commence à s’échapper des griffes de l’agonie.

 

Icône dans la ville de Rosso, de nombreux jeunes rappeurs qui titillent aujourd’hui le micro se sont abreuvés à son réservoir. Il a de la sève dans les jambes. "Le Rap, je l’ai dans le sang, vous rétorquera-t-il. Je suis un homme de scène. Je ne me fatigue pas. Les déplacements que je fais sur scène ne me gênent pas. J’ai travaillé cela depuis mon enfance. Je sens ce que je fais et je maîtrise ce que je fais."

 

Son statut de leader lui confère aujourd’hui un regard critique sur la ville de Rosso et la situation des jeunes de cette localité.

 

Et, lorsque, vous tentez d’aborder avec lui la situation de la ville de Rosso et celle des jeunes ou un certain nombre de problèmes qui les interpellent comme le chômage, l’émigration clandestine, le peu d’intérêt que portent les élus de Rosso sur la jeunesse, leurs conditions de vie, leur exode massif vers les centres urbains comme Dakar ou Nouakchott à la quête de lendemains meilleurs, il se lâche comme une fusée.

 

Sa langue se délie et subitement il se met à asséner ses quatre vérités. Comme s’il était piqué au vif ou était dépité. Son amertume monte et prend un virage qui traduit un mal-être généralisé.

 

Jobal-Art1.JPGJobal’Art est un rappeur véridique qui ne mâche pas ses mots sur certaines situations. Tenez, comme par exemple, celle de la jeunesse. Sur ce point, il affirme sans détours et sans ambages que les jeunes doivent compter sur leur force, leur intelligence et leur abnégation pour réussir. Sous-entendu ne rien espérer des pouvoirs publics pour se tirer d’affaire des problèmes qu’ils vivent au quotidien "Il ne faudrait pas que la jeunesse mauritanienne attende l’Etat. Les pouvoirs publics ne peuvent pas assurer toutes les charges et les besoins des populations", soutient-t-il.

 

Puis, subitement, il se lance dans un oral presque philosophique. "Dans la vie, il ne faut jamais se décourager. Tant qu’il y’a vie, il y’a toujours de l’espoir. Je dis à la jeunesse mauritanienne de serrer la ceinture", largue-t-il aux jeunes dénonçant la marginalisation dont souffre cette catégorie de la population. "On n’a pas une jeunesse malsaine. Si, on l’aide, elle va s’en sortir", plaide-t-il.

 

Jobal’Art, c’est aussi un ton qui dégage un air de liberté, une envie de justice et d’égalité. Ses textes tentent tant bien que mal de donner une place de choix aux différentes langues et communautés du pays dans un mixage musical séduisant et convaincant. Pas de traces à l’idéologie ni à l’exclusion. "J’essaie de faire en sorte que tout le monde se retrouve dans mes chansons", explique-t-il.

 

Et refuse qu’on cloisonne la Mauritanie sur des bases identitaires derrière lesquelles se dérobe souvent une certaine classe politique qui n’est intéressée aussi que par le suffrage des électeurs. "Je vais dire aux rappeurs de se méfier de la politique et des acteurs politiques. Ils savent que nous sommes des porteurs de voix. A chaque échéance électorale, ils nous courtisent. Et, puis, lorsqu’ils ont ce dont ils ont besoin, ils nous ignorent", prévient  Adiouma Badara Kéita alias Jobal’Art. Quel tacle audacieux!

 

Babacar Baye NDIAYE

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 18:56

malouma[1]En concert au village de la biodiversité, ce 29 juin, Malouma Mint Meydah, comme pour montrer qu’on a tous un côté écologique, a chanté pour le public son nouveau morceau qu’elle vient de composer. Il s’agit de «Champs Brûlés ».

Pour la première fois, Malouma Mint Meydah abandonne les chansons engagées inspirées par la vie politique et sociale de son pays pour nous offrir une chanson écologique. Ce single «Champs Brûlés » où s’échappent des airs de Jazz, de Blues et de Châabi est un morceau diablement bien écrit et mélodiquement bien arrangé.

Cette chanson qui pousse à la méditation est un cri d’alarme contre les effets déjà prévisibles des changements climatiques et de la dégradation de nos écosystèmes. «Je suis convaincue de la nécessité de préserver la nature et de protéger l’environnement. J’aime beaucoup la nature et je suis sûre et certaine qu’elle a besoin d’être défendue », explique-t-elle.

Ainsi, par cette chanson, Malouma Mint Meydah espère sensibiliser les mauritaniens à changer d’attitude vis-à-vis de leur nature et de leur environnement déjà fragiles. D’ores et déjà, la chanteuse sénatrice a promis de tourner un clip sur «Champs Brûlés » qu’elle compte offrir au ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l’environnement et du développement durable.

Malouma Mint Meydah qui est par ailleurs membre du Club des Amis de la Nature et de la Protection de l’Environnement (C.a.n.p.e.) lequel est, avec la Maison des Cinéastes, créateur, réalisateur et gestionnaire du village de la biodiversité, envisage aussi, en vue d’une large diffusion, de traduire la version arabe de «Champs Brûlés » en anglais et français.

Babacar Baye NDIAYE

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 00:19

MONZALe rappeur Monza est déterminé à aller jusqu’au bout de l’affaire qui l’oppose à l’opérateur téléphonique Chinguitel. Tout a commencé lorsque cette entreprise a utilisé son image sans son autorisation et son consentement. Par la suite, le président 2 la rue publik avait demandé à l’entreprise à être dans son droit. Après négociation, Chinguitel et Monza avaient convenu de régler cette affaire à l’amiable.

 

Mais, aujourd’hui, Chinguitel, à en croire Monza, semble ne pas tenir parole. Ainsi, il a précisé que si cette société ne respecte pas le droit à son image, il fera tout le nécessaire quitte à aller au tribunal. Il a souligné également que Chinguitel ou la structure de communication qui est charge du dossier de son usurpation d’image n’a pas encore réagi et parait ne pas vouloir respecter sa parole. Ce qui n’a pas manqué d’irriter le président 2 la rue publik.

 

"Alors, si, Chinguitel ne respecte pas ses engagements dans les plus brefs délais, on fera le nécessaire pour qu’elle paie. Et, cette fois-ci, pour qu’elle paie, ce ne sera pas uniquement de l’argent mais la société paiera elle-même de son image. Je mettrai tous les moyens nécessaires pour que cette société paie la faute qu’elle a commise", a-t-il déclaré.

 

Pour Monza, trainer en justice Chinguitel ne suffira pas. Pour lui, il faut que la justice mauritanienne condamne Chinguitel afin qu’elle se rende compte de son acte et surtout qu’elle n’a pas le droit d’utiliser l’image d’une personne pour des velléités commerciales sans son consentement.

 

"Chinguitel n’est jamais venue me demander de poser pour utiliser mon image. Elle a volée mon image et l’a utilisée. Aujourd’hui, mon image, qu’elle veuille ou pas, est placardée sur des affiches, des postides, des cahiers, des agendas, des calendriers. On a toutes ces preuves-là", explique-t-il, fou de rage.

 

Babacar Baye NDIAYE

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14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 23:21

Seydou_Nourou_Gaye_7430-1-.jpgVisiblement, le jeune artiste Saidou Nourou GAYE est dans l’air du temps. En l’espace d’un mois, il a organisé, coup sur coup, trois soirées à la Nouvelle Maison des Jeunes de Nouakchott.

 

Petit à petit, cet artiste est en train de confirmer tout le talent qu’on pense de lui. Derrière cette belle histoire qui se peaufine, il y a un homme qui ne passe pas inaperçu. Il s’agit du sieur Samba PAM qui a été, juste avant le départ d’Ousmane GANGUE en France, le manager de ce dernier.

 

Du coup, les langues déliées soutiennent que Saidou Nourou GAYE est sur les traces d’Ousmane GANGUE et en train d’occuper le vide laissé par ce dernier. Sa voix qui rappelle celle d’un Baba MAAL et ses talents lui ont certainement valu un travail en allers et retours qui ont permis aujourd’hui à Saidou Nourou GAYE de forcer l’admiration du public et celle de Samba PAM. Et, vraisemblablement, Samba Pam, sans les avouer, a toutes les raisons d’avoir tourné la page d’Ousmane GANGUE qui vit actuellement en France et de se rabattre tout naturellement sur Seydou Nourou GAYE.

 

"Il ne faut pas être surpris si certains artistes comme moi prennent leurs claques et leurs cliques pour aller s’installer à l’extérieur. Rien n’a été fait pour que la musique mauritanienne puisse connaître des jours heureux", avait déclaré Ousmane GANGUE, à la veille de la célébration de ses 10 ans d’existence de groupe "Le Koodé Pinal".

 

Aujourd’hui, ces propos démentent l’intention qu’il ait de mener le combat afin de redresser la situation moribonde dans laquelle se trouve la musique mauritanienne. Certainement, Samba PAM voit, aujourd’hui, en Saidou Nourou GAYE la future tête d’affiche de la musique mauritanienne aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

 

Et, pourtant, à l’époque, Ousmane GANGUE avait soutenu qu’il revenait aux artistes de rester en Mauritanie pour relever les défis relatifs aux problèmes de structures que rencontre la musique mauritanienne. Si, c’est lui qui a pu retourner sa veste, l’heure est grave.

 

Quel manager ne rêve pas d’avoir, sous ses ordres, un musicien du même acabit que Saidou Nourou GAYE. L’enthousiasme qu’il suscite de plus en plus auprès du public est quelque chose de rassurant. Depuis le départ d’Ousmane GANGUE de la Mauritanie, la scène musicale mauritanienne made in sonorités foulbé qui se cherche encore souffre de leadership. Du coup, des artistes se bousculent aux portillons pour s’emparer du trône.

 

Parmi eux, Saidou Nourou GAYE qui aime se la jouer un brin Baba MAAL comme la plupart de nos artistes. Maintenant, on verra bien si Saidou Nourou GAYE peut, aujourd’hui, suivre les pas d’Ousmane GANGUE et pourquoi pas un jour le survoler. Ce jeune qui a le vent en poupe depuis quelques temps peut-il incarner le renouveau musical mauritanien ? Aussi, réussira-t-il à nous faire percevoir l’écho de ses talents qu’on lui prête sans relâche et faire mieux qu’Ousmane GANGUE en proposant une musique très accrocheuse ? Wait and see !

 

Babacar Baye NDIAYE

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14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 22:56

Thiedel-Mbaye1.jpgComme promis, Thiédel Mbaye a remis, lundi matin, la moitié des recettes récoltées lors de sa soirée du 6 mai dernier organisée au Centre Culturel Français Antoine de Saint-Exupéry de Nouakchott à Thierno Mohamed Samba Dia, fondateur de la "Mahadara Rahma" de Wharf d’El Mina qui compte plus de 35 enfants tous pris à sa charge.

 

Le guide religieux et spirituel qui n’a pas manqué de déplorer le manque de soutien de la part du ministère des affaires islamiques et de l’enseignement originel a apprécié la visite de courtoisie de l’artiste Thiédel Mbaye. A cette occasion, Thierno Mohamed Samba Dia a déclaré que le geste de la grande diva a valeur de soutien moral et espéré qu’il puisse, tout en formulant des prières pour cette dernière, inciter le plus grand nombre de nos artistes à en faire pour participer à l’édification du pays et à la promotion de l’entraide.

 

Et pour Thiédel Mbaye, avec l’accomplissement de son geste, c’est comme si c’était une partie de ses rêves qui se réalisait. Aujourd’hui, elle a décidé de mettre sur pied une fondation destinée à venir en aide aux talibés du pays. "C’est un pas vers la réalisation de mes objectifs", a confié l’artiste, après sa rencontre avec Thierno Mohamed Samba Dia.

 

Le choix porté sur la "Mahadara Rahma" de Wharf d’El Mina s’explique par le fait qu’elle a été le seul établissement coranique à avoir accepté que Thiédel Mbaye y tourne un clip pour le morceau "Almoudos". "Beaucoup de marabouts n’avaient pas compris ce qu’on était en train de faire. Ceux qu’on avait sollicités dans ce sens avaient cru qu’on voulait les exploiter en tournant le clip dans leurs mahadaras. Thierno Mohamed Samba Dia a été compréhensif à notre égard et très disponible", déclare Thiédel Mbaye.

 

En contrepartie, Thiédel Mbaye a aussitôt pensé, à la fin de sa soirée du 6 mai dernier, de lui rendre la monnaie de sa pièce en lui offrant une enveloppe financière destinée à l’appuyer dans le fonctionnement de sa Mahadara.

 

L’artiste ne compte pas s’arrêter là. Prochainement, l’artiste prévoit d’organiser des soirées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays pour récolter des fonds pour sa fondation. Cet argent servira entre autres à la construction d’écoles coraniques, à l’achat de vêtements et de nourriture destinés aux Almoudos et autres enfants de la rue.

 

"Toutes les personnes qui ont les moyens d’appuyer notre initiative sont les bienvenues", a lancé Thiédel Mbaye qui a également tiré le chapeau à ses fans : "Je les remercie d’être venus massivement à la soirée du 6 mai au CCF".

 

Thiédel Mbaye était accompagnée de Khalidou Fall, chef d’orchestre de son groupe "Le Yéla Almary", de Diop Mamoudou et de Malal Sow. Cette initiative de la grande dame de la musique mauritanienne bénéficie déjà de l’appui de l’artiste sénégalais Baba Maal qui est par ailleurs un grand de l’artiste.

 

Babacar Baye NDIAYE

 

 

 
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