Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 14:48

soya1-0661.JPGLe premier Salon mauritanien des arts plastiques s’est ouvert mardi soir à l’Institut Français de Mauritanie avec la présentation d’une soixantaine d’œuvres d’art (peintures, dessins, photographies) d’une vingtaine d’artistes sélectionnés sur dossier.

Le directeur de l’Institut Français de Mauritanie (IFM) voit dans ce Salon un "espace de liberté artistique".

"Ce Salon doit devenir le rendez-vous du monde de l'art et l'un des événements majeurs de la vie artistique à Nouakchott. Son histoire permettra de comprendre l'évolution des courants artistiques, la formation du goût du public, la création et le développement de la critique d'art", a affirmé Jany Bourdais à l’ouverture.

Pour l’artiste-peintre Mamadou Anne de l’Union des Artistes Peintres de Mauritanie (UAPM), ce premier salon mauritanien des arts plastiques constitue un point de complicité entre les différents artistes peintres y participant et le public passionné d’arts plastiques. "L’art est un vecteur multidimensionnel qui polarise tout le monde et une source d’unification nationale et multinationale", résume-t-il.

Le jury de ce premier Salon mauritanien des arts plastiques est composé de Kane Mamadou Hadya (directeur de l’Office National des Musées), de Jany Bourdais (directeur de l’IFM), Khaled Moulaye Idriss Aly (président de l’Union des Artistes Peintres de Mauritanie), Daouda Adouba (professeur de sociologie à l’Université de Nouakchott) et Philippe Piguet (historien de l’art et critique d’art français).

Mais, d’ores et déjà, des voix se sont élevées pour s’indigner de l’absence de quelques-unes des références de la peinture mauritanienne dans ce jury. "C’est vrai que ce salon des arts plastiques est très intéressant mais, je suis un peu déçu. Les grandes figures des arts plastiques ont tout simplement exclu", s’est indigné Mokhis.

Une vingtaine d’artistes ont été sélectionnés sur dossier par le jury. Le 25 novembre prochain, les lauréats du Prix Wane Bocar (prix du public) et celui de Marie-Françoise Delarozière (prix du jury) seront connus, à travers une soirée officielle marquée par l’intervention de Philippe Piguet, historien de l’art et critique d’art français.

Babacar Baye Ndiaye

Crédit article© Cridem 2012

soya1-0618.JPGsoya1-0620.JPGsoya1-0628.JPGsoya1-0629.JPGsoya1-0653.JPGsoya1 0631soya1-0660.JPGsoya1 0676

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 19:19

Jany Bourdais 7555Le Salon mauritanien des arts plastiques se réfère, vous l’aurez compris, au Salon de peinture et de sculpture qui était une manifestation artistique qui se déroulait à Paris depuis le XVIIIe siècle, et qui exposait les œuvres des artistes agréées par l'Académie des beaux-arts de l’époque.

Si vous me le permettez, je ferai un bref historique du Salon de peinture. Petite histoire française très riche d’enseignements.

Le Salon de peinture est aux XVIIIe et XIXe siècles l’exposition magistrale qui regroupe les artistes importants de l’époque, faisant alors de Paris un point de passage obligé si ce n’est même la capitale internationale de la peinture.

Le Salon devient peu à peu le lieu de découverte des nouveaux courants esthétiques. Je pense à quelques temps forts parmi de nombreux autres :

-           En 1819 (petite anecdote en clin d’œil à la Mauritanie), on y retrouve en premier vernissage « Le Radeau de la Méduse » de Géricault

-           Douze ans plus tard « La Liberté guidant le peuple » d’Eugène Delacroix.

-           En 1859, la Société française de photographie présente les premières images mécaniques qui pousseront Baudelaire à écrire sa célèbre diatribe contre ce qui lui paraît être une substitution de l’art par l’industrie.

C’est qu’à travers toute son histoire, le Salon est cerné par des enjeux corporatistes et esthétiques multiples, poussant les uns à s’opposer au jury de sélection et par là même à l’Académie puis à l’Institut des beaux-arts, et les autres à commencer à organiser des expositions parallèles. Alors que pour d’autres encore, à l’instar de Jacques-Louis David, la manifestation constitue un terrain tactique de prédilection.

Les remous polémiques auront pour aboutissements la création par Napoléon III du bien connu Salon des refusés (parmi lesquels Manet, Pissarro et Courbet), divers remaniements successifs du mode de sélection (dont l’absence de jury en 1848) et le désengagement de l’État en 1881. Ce qui mènera par la suite des associations d’artistes de plus en plus nombreuses à se revendiquer de la manifestation disparue.

Et c’est à ce moment-là aussi que la critique d’art apparaît pour la première fois en tant que genre littéraire. Avis aux journalistes… je pense aux textes sur Chardin de Denis Diderot écrits au Salon de 1763. « O Chardin! Ce n’est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette : c’est la substance même des objets, c’est l’air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile. C’est que ce vase de porcelaine est de la porcelaine ; c’est que ces olives sont réellement séparées de l’œil par l’eau dans laquelle elles nagent ; c’est qu’il n’y a qu’à prendre ces biscuits et les manger, ce verre de vin et le boire, ces fruits et les peler »

Après la Seconde Guerre mondiale se créent encore des Salons autogérés par les artistes : le Salon de Mai, le Salon des réalités nouvelles, le Salon de la Jeune Peinture, le Salon du dessin et de la peinture à l'eau, le Salon des Peintres témoins de leur temps, ect.

Avec  l'arrivée au pouvoir, fin 1958, du général de Gaulle et de son ministre des Affaires culturelles André Malraux les Salons deviennent de facto le principal espace de liberté artistique, donc de contestation de l'art « officiel ».

Le concept même de Salon, en tant que lieu de présentation d’œuvres de peinture et de sculpture, perd progressivement son sens artistique pour être supplanté par un sens plus commercial. Apparaissent alors Biennales d’art (Venise mais aussi celle de Dakar, celle de Bamako..), mais aussi les Foires comme la Foire de Bâle, l’Armory Show à New York, la Fiac à Paris ect.

Mais revenons à Nouakchott. J’ai constaté très vite (je suis arrivé ici en septembre 2011)  l’absence d’un grand rendez-vous annuel pour les artistes plasticiens. Il y a bien un Festival de cinéma avec la Senaf ou Nouakshort Film, il a aussi en musique le Festival Assalamalekoum, le Grand marché (bientôt en décembre) pour valoriser le travail des artisans d’art, mais rien pour nos artistes peintres. Alors j’ai proposé à l’UAPM, il y a maintenant un an exactement, d’organiser à l’IFM le Salon.

Ouvert au public, ce Salon doit devenir le rendez-vous du monde de l'art et l'un des événements majeurs de la vie artistique à Nouakchott. Son histoire permettra de comprendre l'évolution des courants artistiques, la formation du goût du public, la création et le développement de la critique d'art. Nous serons critiqués, le Jury contesté, les artistes hués, mais qu’importe. L’important est de donner la parole aux artistes qui nous aident chaque jour à aimer la vie. L’artiste Robert Filliou, pour qui  l'art et la vie détiennent des philosophies confondues, disait en effet que « L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art. »

Bref et pour conclure, en définitive, j’espère que ce Salon permettra d'observer et d'analyser l'histoire des arts plastiques en Mauritanie pour les années à venir !

ATTENTION, je vous donne rendez-vous le 25 novembre à 19h00 précises pour annoncer les 2 lauréats de ce premier Salon des arts :

Le premier lauréat du prix du jury, le prix « Marie-Françoise Delarozière » (en hommage à son amour pour l’art mauritanien) choisi par un jury en présence de Philippe Piguet, critique d’art français (de la revue L’œil) et historien de l’art. Je vous invite d’ailleurs à assister aux 2 conférences qu’il donnera à l’UAPM sur l’histoire de l’art depuis la seconde guerre mondiale le 25 novembre à 11h00 puis le 26 novembre à 14h00.

Le Deuxième lauréat, c’est vous qui allez le choisir. Vous avez pour cela à votre disposition, des bulletins de vote que vous déposez dans l’urne verte durant tout le temps de l’exposition.

Rendez-vous le 25 novembre à 19h00.

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 16:55

Aicha-Fall_0608.JPGLe Centre Culturel Marocain consacre, en collaboration avec l’Union des Artistes Peintres de Mauritanie (UAPM), une grande exposition à la femme mauritanienne et à l’art plastique. Aux côtés d’Amy Sow, de Khadijétou Mint Ismaël ou encore de Zeinabou Mint Chiaa, il faudra désormais compter avec ces femmes que l’on n’attendait pas. Une preuve que les femmes mauritaniennes sont en train de prendre du galon.

Pas besoin de faire des pas pour sentir leur peinture naïve, abstraite, figurative qui s’offre au spectateur. Impossible également de ne pas rester éberlué face à leur technique de création et à la beauté de leurs œuvres.

"Je suis émerveillée de voir, aujourd’hui, en Mauritanie, des femmes s’intéresser à l’art, en dehors de nos traditions, quelque soit leur situation sociale. En soi déjà, c’est très encourageant. Voir des femmes s’exhiber, ça représente déjà un courage et cela veut dire qu’elles ont compris qu’un pays ne peut avancer sans créateurs dans le domaine de la littérature, de la musique, de la poésie, des arts plastiques…", commente Marième Daddah, présidente de la Fondation Moktar Ould Daddah.

"Je suis très contente car c’est la preuve que la Mauritanie avance", résume-t-elle, avec beaucoup d’enthousiasme.

Cette exposition dévoile la "vision artistique" de 9 artistes plasticiennes mauritaniennes. Parmi elles, Teslem Sy qui peint "la femme à la calèche", "le retour au marché", "le chemin du mahadara", "la scolarisation des jeunes filles", "la tache ménagère", ces scènes qui rythment notre quotidien. Ses deux maîtres à penser sont Mokhis et Mamadou Anne.

"L’art, c’est ma vie. Il me fait renaître. Je me retrouve parfaitement dans la réalité de l’art", explique Teslem Sy. Cette exposition sonnait comme un cri de libération, dégageait un air de combat contre les idées faussement reçues et répandues à l’égard des femmes mauritaniennes en matière de création. "La femme mauritanienne a du génie créateur. Elle l’a, une nouvelle fois, prouvé à travers cette exposition", assure Teslem Sy.

Ces femmes ne laissent rien au hasard pour parler de la réalité qui les entoure. Elles se laissent guider par la liberté que leur offre la peinture. Elles veulent correspondre à leurs préoccupations. Ce souci accompagne les œuvres d’Aicha Fall, une autre artistes plasticienne qui participe à cette exposition d’arts plastiques.

Pour elle, on ne doit uniquement pas voir les femmes comme un moyen de vulgariser les arts plastiques en Mauritanie. Mais, que leur perception de la vie et du monde soit ressentie et éprouvée. Cette préoccupation est visible dans l’un de ses tableaux, Optimisme, dans lequel elle rappelle les menaces qui interpellent l’humanité. "Je transmets ce message à travers des formes féminines", souligne Aicha Fall.

Fort heureusement, avec l’arrivée de ces femmes, on s’entiche des arts plastiques. Même Mokhis, le grand maître, s’est fait leur porte-parole. "C’est une exposition très réussie", s’exclame-t-il."Il y’a de la maîtrise dans leur technique de peinture", ajoute-t-il.

Avant de s’éloigner, 14 tableaux ont été déjà vendus. Alors, faites le tour, avant le 20 novembre, au Centre Culturel Marocain (CCM) de Nouakchott.

Babacar Baye Ndiaye

Crédit article© Cridem 2012

Partager cet article
Repost0
25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 16:38

cine 0124

Leur célèbre exposition "Grandes figures des cinémas d’Afrique et des Caraïbes" a fait pratiquement le tour de l’Afrique, des Caraïbes et de la France. Il aura fallu, en Mauritanie, attendre la 7e édition de la Semaine Nationale du Film (SENAF), rebaptisée Nouakshort Film, pour la découvrir.

De Laurent Macarie et de Samuel Nja Kwa, on retient leurs portraits emblématiques sur les grandes figures des cinémas d’Afrique et des Caraïbes. On sait aussi qu’ils se sont toujours attachés à mettre en valeur les cinéastes et comédiens originaires d’Afrique et des Caraïbes.

Depuis le 21 octobre, l’Institut Français de Mauritanie accueille leur exposition sur les "Grandes figures des cinémas d’Afrique et des Caraïbes". Cette rétrospective, qui a été présentée pour la première fois à Bamako, à l’occasion des "50 ans de la cinémathèque Afrique" de l’Institut Français de Paris, est proposée par la Maison des Cinéastes (MdC).

Parmi toutes les figures que l’on redécouvre dans cette exposition que l’on peut visiter jusqu’au 31 octobre, on trouve le sénégalais Sembène Ousmane, le burkinabé Gaston Kaboré ou encore le malgache Raymond Rajoanarivelo, etc…

A leurs côtés, Abderrahmane Sissako, lauréat de la 18e édition du FESPACO avec son film En attendant le bonheur, Gérard Essomba, le patriarche du cinéma camerounais, Djibril Diop Mambéty, l'un des cinéastes africains les plus marquants de sa génération.

Les nouvelles étoiles du cinéma africain éclairent également cette exposition, comme à l’image du malien Dioucounda Koma, de l’ivoirien Alexandre Ogou, du camerounais Emil Abossolo-Mbolo, la sénégalaise Aïssa Maïga ou la malienne Fatoumata Diawara.

Ces portraits, dont les plus anciens datent de 1989, ont été pris entre Paris, Ouagadougou et Cannes.

Babacar Baye Ndiaye

Crédit article © Cridem

cine_0119.jpgcine_0127.jpgcine_0130.jpgcine_0133.jpg

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 18:32

musee 0040Poteries, creusets, moules, fusaïoles pour le tissage du coton, céramiques industrielles, greniers en miniature : l’exposition du Musée National ouvert lundi à l’après-midi réunit des centaines de curiosités sur le thème, "l’historique de la céramique du néolithique à l’époque contemporaine".

"Cette exposition retrace 6.000 ans de l’histoire de l’une des découvertes la plus importante de l’évolution technique et artistique de l’Homme à savoir la céramique qui est l’un des éléments les plus caractéristiques du néolithique", indique Mamadou Hadya Kane, directeur général de l’Office National des Musées (ONM).

Ces curiosités ont été découvertes entre Nouakchott, Trarza, Koumbi Saleh et Awdaghost. L’une des poteries dégage une impression de grandeur et de noblesse. Elle a été découverte en 1968  à Awdaghost par Diyé Bâ, ancienne Conseillère à la Présidence de la République sous Mâaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, alors qu’elle y effectuait une mission avec des chercheurs français.

Signe des temps modernes, la céramique n’est plus ce qu’elle était. Contrairement, aux céramiques industrielles chinoises qui sont aujourd’hui plus utilisées pour décorer l’intérieur de nos maisons, la céramique mauritanienne n’a pas connu, du point de vue de l’évolution, de grands bouleversements.

Avec cette exposition, le Musée National, qui a un rôle de collecte, de conservation et de diffusion, veut imprégner les mauritaniens de leur céramique. Avec, comme priorité, mettre les pendules à l’heure "du point de vue l’évolution à l’image de la céramique industrielle chinoise qui se commercialise partout à travers le monde", martèle Hassan Boubou Demba, guide au Musée National.

Alors, si, aujourd’hui, la céramique mauritanienne n’a pas pu devenir industrielle, à qui la faute ? Peut-être à une absence de politique commerciale…

Babacar Baye Ndiaye

Crédit article © Cridem

musee 0020musee 0023musee 0027musee 0028musee 0032musee 0035musee 0037musee 0039

Partager cet article
Repost0
20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 19:39

Communaute-noire-d-Allemagne.jpgL’Institut Français de Mauritanie (IFM) a consacré du 14 au 18 d’octobre une exposition consacrée aux Noirs d’Allemagne. Arts, sport, médecine, science, histoire, comédie, sculpture, musique, littérature, enseignement, poésie, administration : cette exposition présente 24 portraits de personnalités noires, à travers une rétrospective intitulée "Homestory Deutschland, Biographies Noires d’hier et d’aujourd’hui".

De l’Allemagne, on connaissait l’existence de Engels Friedrich, Tappert Horst plus connu sous le nom d’Inspecteur Derrick, Goethe, Beethoven Ludwig Van ou encore celle Alzheimer Aloïs. Mais, en Allemagne aussi, on l’ignore souvent, des Noirs ont eu une ascension dans les domaines politiques, historiques, littéraires, artistiques et musicaux.

"Cette exposition itinérante revient sur l’histoire méconnue de la communauté noire en Allemagne sous forme de témoignages, explique l’ambassadeur d’Allemagne en Mauritanie Dietmar Blaas. Les différentes personnalités photographiées parlent de leur réussite, de leur lutte, de leur insertion dans la société allemande".

Ils s’appelaient entre autres El Loko, Henriette Alexander, Theodore Wonga Michel, Fasia Jansen, Stephen Lawson, Gabriela Wilbold, Jean-Pierre Félix-Eyoum. A côté d’eux, on peut aussi citer Peggy Piesche, Martin Dibobe, le premier Noir conducteur de métro ou encore Hans Hauck qui fut un employé des Chemins de fer allemand.

"Nous retenons de ces biographies qu’on peut réussir et vivre en Allemagne en étant Noir malgré notre couleur de peau. Toutes ces personnalités ont vécu des expériences formidables, chacune dans son domaine, qui peuvent inspirer les Africains", confie un visiteur, devant le portrait de Sunday E. Omwenyeke, nigérian d’origine, devenu célèbre défenseur des droits de l’Homme en Allemagne.

Comme tant d’autres de la communauté noire en Allemagne, Sunday E. Omwenyeke a enrichi par ses œuvres et son vécu la vie culturelle en Allemagne.

Babacar Baye Ndiaye

Crédit article © Cridem

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 18:23

Mamadou Anne 7989La Galerie Sinaa accueille du 22 septembre au 11 octobre 2012 l’Exposition intitulée "Vision"  de l’artiste-peintre Mamadou Anne, où spiritualité et mysticisme se font écho, sur fonds d’états d’âme, d’humeurs, de naïveté et de narration. Dans cette exposition, Mamadou Anne se plie en quatre pour mettre en évidence ses vécus sur le plan culturel, sentimental, mystique, spirituel, personnel. "Mais, aussi, que l’on peut partager", ajoute-t-il.

Chez Mamadou Anne, les couleurs sont curatives. Avec cette exposition, le "Vieux Sage" nous initie à la perception de nos couleurs toniques. "Il suffit que vous voyez vos couleurs toniques, vous vibrez. Cette vibration peut stimuler", explique-t-il.

"Partager et accepter l’autre"

Adepte de la cohabitation et du dialogue des cultures, Mamadou Anne remplit aussi ses toiles de sensation psychologique, d’espoir, les décore d’une invitation à tourner la page comme en témoigne celle intitulée La Réconciliation. Une manière pour lui d’être à la pointe de l’avant-garde artistique.

"Dès l’instant que nous sommes condamnés à cohabiter, cela veut dire qu’on doit mettre en harmonie notre coexistence, partager, accepter l’autre", affirme Mamadou Anne  même s’il doute fort bien de la sincérité des Mauritaniens de partager un "destin commun". Ses tableaux tentent de transformer néanmoins cette obsession qui le ronge comme une tumeur en conviction personnelle. "Ne pas accepter le métissage, c’est ne pas vouloir mettre en harmonie notre coexistence", dit-il.

Parler de cela continue à être pour lui une sorte de pansement, de dépassement de soi, de combat. "J’ai choisi l’art plastique pour avoir la liberté de crier à haute voix. Si, c’était seulement le paramètre revenu, je n’aurai pas choisi l’art plastique", raconte-t-il.

Jusqu’au 10 octobre. Galerie Sinaa, Tévragh-Zéina, Nouakchott. Ouvert tous les jours, sauf le vendredi, de 15h à 19 heures et le samedi matin de 10h à 13 heures.

Babacar Baye Ndiaye

Tous droits réservés©Cridem2012

Mamadou_Anne_7913.JPGMamadou_Anne_7914-copie-1.JPGMamadou_Anne_7917.JPGMamadou_Anne_7918.JPG


Partager cet article
Repost0
23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 05:59

Marie_Salesse_7992.JPGÀ l'occasion de l’Exposition de l’artiste-peintre Mamadou Anne intitulée "Vision", la propriétaire de la Galerie Sinaa Marie Salesse commente ses toiles de maître.

"Une belle sélection d’œuvres où l’on retrouve la fidèle tonalité mystique de Mamadou Anne et un riche travail sur la matière et les couleurs. Dans cette exposition, le peintre présente la "la Vision" de son environnement en mutation. Il honore les savoirs traditionnels tout en s’interrogeant sur les difficultés contemporaines de la société mauritanienne".

"La Vision" de Mamadou Anne du 22 septembre 2012 au 10 octobre 2012 à la Galerie Sinaa, Nouakchott.

Babacar Baye Ndiaye

Mamadou-Anne_7955.JPGMamadou_Anne_7954.JPGMamadou_Anne_7956.JPGMamadou_Anne_7957.JPG

Partager cet article
Repost0
21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 17:29

Isabel_Fiadeiro_acc_7532.JPGL’Institut Français de Mauritanie (IFM) à Nouakchott consacre une exposition à Isabel Fiadeiro, dessinatrice d’origine portugaise, qui revient sur ses découvertes et rencontres dans le désert qui a servi de nourriture à ses peintures de paysages.

Jusque-là, Isabel Fiadeiro avait surtout travaillé sur les portraits. Pour sa quatrième exposition à l’Institut Français de Mauritanie (IFM), cette portugaise explore les "vastes étendues vides" du désert sur fond de dunes de sable et de montagnes de pierres.

"A travers ces peintures de paysage, je voulais mettre en relief la dualité perceptible entre la modernité représentée par les pylônes et le temps figé caractérisé par la présence des nomades", explique Isabel Fiadeiro.

"Le plaisir esthétique éprouvé au contact des œuvres se mêle à la discrète satisfaction d’un partage", commente Jany Bourdais, directeur de l’Institut Français de Mauritanie (IFM). "La peinture d’Isabel fait de la route un lieu d'expérimentation, de liberté et de révolte face à l'ordre établi. Une façon également d'opérer un retour sur soi, de se questionner sur certaines vérités ou bien sur les fondements de notre société", complète Jany Bourdais.

Isabel Fiadeiro aime voyager, parcourir notamment la route reliant Nouakchott à Atar qu’elle emprunte depuis 2004. En aime sentir le parfum de la poussière, la chaleur, le froid, le vent de ces zones où l’on ne rencontre que l’adversité. "Je voulais également montrer leur côté changeant et contrastant. J’adore ces vastes espaces vides où la vie a une grande signification", commente Isabel Fiadeiro.

Isabel Fiadeiro, adepte du voyage, n’a pas encore fini d’étonner. Pour sa prochaine exposition, ses œuvres seront construites autour de la diversité culturelle, fruit de ses rencontres et de ses découvertes en Mauritanie, le pays qu’elle a fini par adopter dans son cœur.

Jusqu’au 11 octobre. Salle d’Exposition de l’Institut Français de Mauritanie (IFM), Tévragh-Zéina, Nouakchott. Ouvert tous les jours, sauf le samedi, de 9h 00 à 12h 30 et de 15h 30 à 18 heures.

Babacar Baye Ndiaye

Tous droits réservés©Cridem2012

Isabel_Fiadeiro_7481.JPGIsabel_Fiadeiro_7478.JPGIsabel_Fiadeiro_7494.JPGIsabel_Fiadeiro_7506.JPGIsabel_Fiadeiro_7496.JPG

Partager cet article
Repost0
20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 16:50

Jany_Bourdais_7555.JPGA l’occasion de l’exposition d’Isabel Fiadeiro intitulée "La Route", le directeur de l’Institut Français de Mauritanie (IFM) Jany Bourdais commente les peintures de paysage de la dessinatrice d’origine portugaise qui vit en Mauritanie depuis 2004.

"Cette exposition est d'abord une peinture de voyage. Un voyage qui constitue une des composantes fondamentales du travail d’Isabel. Que ce soit dans ses carnets ou sur son blog "Sketching  in Mauritania", le dessin est un excellent moyen pour regarder, raconter les gens et les scènes vécues et découvrir l’autre.

Je ne peux pas ne pas évoquer l’écrivain et libertaire Jack Kerouac qui écrivait : "La route est pure. La route rattache l'homme des villes aux grandes forces de la nature (…). La route, c'est la vie." On part sur la route pour rejoindre une famille, un(e) ami(e) mais surtout un idéal. On quitte une ville, une personne, un mal-être. Fuite ou quête initiatique ? La peinture d’Isabel fait de la route un lieu d'expérimentation, de liberté et de révolte face à l'ordre établi. Une façon également d'opérer un retour sur soi, de se questionner sur certaines vérités ou bien sur les fondements de notre société.

La route arpente le cheminement qui nous conduit de Nouakchott à Atar, j’oserais dire à contre-courant, en prêtant attention aux secrets, aux non-dits, aux énigmes de ses villages et de leurs habitants : bref en explorant l’envers du décor. Il ne s'agit pas pour elle d'un lieu abstrait. C’est un lieu parfois difficile et à la hauteur du regard, de ses yeux, de ses œuvres.

Le désert singulier mauritanien révèle un peu de son intimité aux yeux avertis... Les couleurs, les constructions, la végétation capturée çà et là, in situ et les pylônes aussi constituent un ensemble d' "objets" qui ordonnent l'image. Puis tout se mêle alors dans la peinture, pour nous parler du pays et du désert... et tout se mêle pour dévoiler quelques-uns de ses mystères. Ces paysages portent la marque de l'homme, mais l’homme a déserté. Le monde extérieur semble sans vie. L'absence de l'homme nous plonge  dans un isolement profond. Mais les pylônes témoignent cependant que les hommes sont bien là et communiquent entre eux sans être là. Les antennes de télécommunications ne cessent de traverser le temps et les étendues désertiques aux lignes de fuite infinies.

Cette peinture s'inscrit donc dans cette forme narrative d'une quête géographique et humaine, physique et spirituelle. Isabel serait-elle une marginale solitaire et indisciplinée, qui ne cesse de voyager  d'ouest en est, du sud au nord, poussée par un besoin de liberté et un  refus de toute forme d'autorité ? Sa vie est devenue  un voyage perpétuel.

Mais rassurez-vous, Isabel est aussi : Une « femme de cœur qui aime les gens et les lieux qu’elle peint » comme le dit si bien notre ami Oumar Ball. C’est peut-être parce qu’elle nous aime qu’elle nous fait partager sa passion pour la peinture et la Mauritanie".

"La Route" par Isabel Fiadeiro du 18 septembre 2012 au 11 octobre 2012 à l’Institut Français de Mauritanie (IFM)

Babacar Baye Ndiaye

Isabelfiadeiro_7475.JPGIsabelfiadeiro_7480.JPGIsabelfiadeiro_7483.JPGIsabelfiadeiro_7493.JPGIsabelfiadeiro_7495.JPGIsabelfiadeiro_7503.JPGIsabelfiadeiro 7500

Partager cet article
Repost0