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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 18:55

Jany-Bourdais.jpgJany Bourdais, directeur adjoint de l’Institut Français de Mauritanie (IFM), a réaffirmé jeudi son engagement à défendre le théâtre en Mauritanie, lors des Ve Nuits du Rire organisées par la Compagnie Vents de Sable dirigé par Daouda Kane.

«Il est important que l’Institut Français de Mauritanie (IFM) accompagne les jeunes acteurs, les jeunes comédiens dans leurs efforts de développer le théâtre en Mauritanie, de donner aux jeunes artistes de s’exprimer avec humour  et en toute liberté. Il est important pour nous de défendre le théâtre en Mauritanie dans toutes ses formes», a affirmé M. Bourdais, dans un discours prononcé en prélude de la présentation du spectacle, Bienvenue au Gondwana de l’humoriste Mamane, à l’Institut Français de Mauritanie (IFM).

«Dans cette période morose où les gens s’inquiètent, s’interrogent aussi sur leur avenir, je suis persuadé que la culture est un des meilleurs remèdes à la crise, que ce soit la lecture, le cinéma, la peinture, la musique, la danse, le théâtre», a-t-il ajouté.

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Babacar Baye Ndiaye

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 00:46

La-chevre-de-M.-Seguin_8843.JPGEn cette après-midi du jeudi 21 mars, le Centre Culturel Marocain (CCM) de Nouakchott gazouille de monde. Dans quelques instants, la troupe théâtrale de l’Ecole Diamly, associée à la célébration de la Semaine de la Francophonie et de la langue française, va monter sur scène pour jouer La Chèvre de monsieur Seguin d’Alphonse Daudet, revisité et adapté par Djibril Hamet Ly.

En attendant, Mohamed Athié Michri, qui a mis en scène La Chèvre de monsieur Seguin, détend l’atmosphère, taquine les élèves, lance des boutades, déclenche des éclats de rire. «Monsieur Athié, quand il est quelque part, on n’est jamais triste», commente Djibril Hamet Ly.

Djibril Hamet Ly, connu pour ses bribes d’histoire à la sève nourrissante, en profite pour parler à l’assistance, notamment aux élèves, de l’interculturalité, de partage et de l’acceptation de l’autre.

«La Mauritanie est une belle mosaïque de plusieurs cultures. Chaque culture apporte quelque chose aux autres. Pour qu’un pays se développe, il faut qu’il y’ait la paix. Pour qu’il y’ait paix, il faut que l’on se reconnaisse, que l’on se respecte. C’est comme cela que nous pouvons bâtir un avenir meilleur. Nous devons donner le modèle de ce qu’il nous faut comme cohabitation en Mauritanie», explique-t-il, avant de conclure sous les ovations de l’assistance : «Aucune langue n’appartient à personne. Toutes les langues sont des patrimoines de l’humanité».

Après cette parenthèse, tous les yeux se fixent sur la scène. Alors que tout le monde s’impatiente, apparaît un personnage qui s’écrie à tue-tête : «Enfin, nous voilà hors de la maison. Nous sommes maintenant libres»«Oui, nous sommes maintenant devenus grands : on ne doit plus rien nous imposer. Nous avons droit de respirer  l’air libre», ajoute un autre. 

Puis, en pleine jubilation, surgit un vieillard : «Les enfants, je vous ai bien écouté. Vous voulez la liberté : vous avez raison. Je vous donne deux conseils qui vous serviront si vous les suivez : premièrement, soyez assez prudents pour rester en vie et savourer la liberté. Deuxièmement, restez solidaires : vous ne pouvez pas être libres en ne vous complétant pas, en ignorant tout ce qui vous entoure».

A travers l’adaptation de La Chèvre de monsieur Seguin, Djibril Hamet Ly développe la thématique de la liberté et de la morale en actualisant la traditionnelle opposition entre le Bien et le Mal, le sombre avenir et l’espoir incarné par Blanquette.

Dans sa recherche de liberté, elle tombe sur un loup, symbole de l’adversité. Pour ne pas se laisser manger, Blanquette devra faire montre d’intrépidité et de courage à fleur de peau. Le combat va durer toute la nuit. Pendant ce temps, «Monsieur Seguin regardait les étoiles danser dans le ciel clair». Coups de cornes contre coups de pattes, la mise en scène dessine une lutte épique entre le loup et Blanquette.

A l’arrivée, Blanquette perd toutes ses forces physiques. Malgré la douleur, c’est finalement elle qui sortira gagnante dans la confrontation. Ce qui donne à la pièce un air d’espoir. «On ne tue pas la liberté», expliquera Djibril Hamet Ly. La fin de La Chèvre de monsieur Seguin est accompagnée par des ovations chaleureuses de l’assistance. «La culture, c’est ce qu’il y’a de mieux aujourd’hui pour construire notre avenir, consolider notre diversité», témoigne Khady Mint Cheikhna, présidente de l’Association Empreintes Culturelles, qui avoue avoir succombé sous le charme des jeunes comédiens de l’Ecole Diamly.

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Babacar Baye Ndiaye

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 16:38

Soyawatt3-8693.JPGDans «Les cinq cabris qui voulaient s’émanciper ou solidarité» écrit en 1999, présenté ce dimanche 17 mars, au Centre Culturel Marocain (CCM) de Nouakchott, en marge de la célébration de la Semaine de la langue française et de la Francophonie, Djibril Hamet Ly revisite de manière dramatique et ludique la thématique de la liberté.

Ce sketch, mis en en scène par Mohamed Athié Michri de l’Association Empreintes Culturelles, nous a été joyeusement joués par les apprentis comédiens de l’Ecole Diamly qui ont réussi à donner un supplément de chaleur, d’innocence et de fous rires à la célébration de la Semaine de la langue française et de la Francophonie.

C’est en bêlant que les élèves de l’Ecole Diamly, déguisés en cabris, entrent en scène. «Enfin, nous voilà hors de la maison. Nous sommes maintenant libres», s’écrie l’un d’eux. «Vive l’indépendance ! Et chacun pour soi : c’est seulement ainsi que nous seront réellement libres. Personne ne doit rien dicter à personne», réplique un autre.

Puis, dans leur quête frénétique de liberté, ils vont faire face aux maladies, à la faim, aux intempéries, aux calamités, à l’ignorance. L’objectif de Djibril Hamet Ly est d’entremêler la liberté et la solidarité. De faire en sorte que les enfants s’approprient ces deux notions pour leur formation spirituelle.

«Il ne faudrait pas qu’ils vivent ce que les autres ont vécu et qui se sont laissés dominer. Il faut leur inclure la liberté afin qu’ils puissent refuser la domination, à vivre dans la liberté et pour la liberté. Il faut que les enfants apprennent à grandir dans la liberté», expliquera Djibril Hamet Ly.

Dans le spectacle, liberté et solidarité se côtoient sans cesse, à travers des dangers, des scénarii imprévisibles. De scène et scène, de péripéties en péripéties, portés par un souffle d’abnégation et de courage, «Les cinq cabris» arrivent enfin au terme de leur quête de liberté, après avoir vaincu la peur de la mort et de l’adversité.

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Babacar Baye Ndiaye


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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 13:17

61daouda[1]Faut-il condamner ceux qui sont tentés par l’immigration, les mirages lointains de l’Occident ? La réponse est non selon Daouda Kane.

Dans un One man show qu’il a présenté le 31 octobre à l’Institut Français de Mauritanie (IFM) et intitulé Ça se saura, le Maître des canulars relance sur les planchers, au-delà de la thématique sur l’immigration, la question de l’arabisation en Mauritanie.

Le fond de ce travail artistique part de la polémique survenue à la suite des déclarations de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf (Premier ministre) et de Cissé Mint Cheikh Ould Boide (Ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports) sur l’arabité de la Mauritanie.

Il a comme personnage principal, Alpha Ba, étudiant. "Comme lui, de nombreux jeunes mauritaniens sont obligés d’immigrer pour tenter de réussir ailleurs. Parce qu’on leur a fermé toutes les portes qui mènent à la réussite sociale", résume Daouda Kane.

"Ces gens-là, je ne les condamne pas. Ces gens-là, ils n’ont pas fuit. On les a poussés à fuir", ajoute le comédien.

Parler de cette situation permet au comédien de ne pas avaler cette pilule de l’arabisation qui lui est prescrite mais qui lui reste en travers de la gorge. "Il y’a des milliers de jeunes mauritaniens qui ont fait toute leur scolarité dans la langue de Molière. Alors, qu’est-ce qu’ils vont devenir, ces personnes-là, si on arabise tout, dans ce pays", s’interroge Daouda Kane.

La constitution de juin 2006 a consacré l’Arabe comme langue officielle de la République Islamique de Mauritanie. Mais, la question de l’arabisation de la Mauritanie continue toujours à diviser les mauritaniens.

Babacar Baye Ndiaye

Crédit article© Cridem 2012

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 20:24

Theatre-Nomade.JPGLa Compagnie de Théâtre Nomade a présenté, mercredi soir, à l’Institut Français de Mauritanie (IFM), sa dernière création, "la rue publique sur scène", un spectacle de surprises, d’anecdotes, de fous rires. Les prestations des comédiens et des comédiennes de Théâtre Nomade Productions ont été irrésistibles.

Ce résultat est le fruit d’un travail de 6 mois couronné par une motivation herculéenne. Sous l’œil vigilant d’Abdoul Aziz Wane, le metteur en scène de "la rue publique sur scène", composée de quatre tableaux. Qui parlent "de la vie tous les tours et de ce que l’on voit" dans les rues de Nouakchott. C’est ce postulat qui cimente d’ailleurs la création de "la rue publique sur scène". "On a voulu par là donner notre avis sur ce qui se passe dans notre quotidien", explique Abdoul Aziz Wane.

Pour réussir le pari, il a mobilisé 13 comédiens qui se sont donnés à cœur joie sur la scène de l’Institut Français de Mauritanie (IFM). "Nous avons travaillé dans des conditions un peu difficiles. Il y’a eu des retards. Il y’a eu des choses imprévues. Mais, cela ne pouvait pas être une source de découragement ni de démotivation", confesse Abdoul Aziz Wane.

Dans "la rue publique sur scène", Abdoul Aziz Wane met en scène avec beaucoup d’humour les relations amoureuses, "qui débouchent sur des relations très intimes qui font découvrir malheureusement d’autres effets comme les maladies". Là, Abdoul Aziz Wane a voulu rompre avec la perpétuelle évocation du Sida dans les mises en scène. "On n’a pas voulu choisir la thématique que tout le monde connait : le VIH/Sida. Mais, nous nous sommes basés sur l’hépatite qui est une maladie très répandue", dit-il.

Remarquablement mis en scène, "la rue publique sur scène" s’adresse ainsi à ces "hommes qui fuient leurs responsabilités et les femmes qui n’assument pas leurs responsabilités" en ce qui concerne les relations non protégées.

Babacar Baye NDIAYE

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 15:07

taki_abdel-haye.JPGL’Association Mauritanienne des Hommes de Théâtre a élu dimanche pour 4 ans, à l’unanimité, à l’Ancienne Maison des Jeunes de Nouakchott, son président, lors d’une assemblée générale.

Il s’agit de Taki Ould Abdel Haye qui succède ainsi à Bouna Ould Meida qui a occupé ce poste pendant deux ans.
Taki Ould Abdel Haye est sortant de l’Institut Supérieur des Arts Dramatiques de Tunis (Université I). Né en 1967 à Méderdra, marié et père de trois enfants, cet homme de théâtre est professeur de formation et metteur en scène.
Taki Ould Abdel Haye est également formateur agrée auprès de la Fondation Arabe du Théâtre qui se trouve aux Emirats Arabes Unis. Il est aussi le directeur technique du Festival National du Théâtre Scolaire que dirige Dr. Ahmédou Ould Habibi.
La nouvelle présidence de l’Association Mauritanienne des Hommes de Théâtre travaille déjà sur la 2e édition du Festival National du Théâtre Scolaire qui aura lieu au mois de janvier 2012 ainsi que sur le Festival de la diversité culturelle qu’organise mi-décembre le Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports.
L’Association Mauritanienne des Hommes de Théâtre est en train de travailler aussi sur le spectacle d’ouverture de la 2e édition du Festival des Villes Anciennes qui aura lieu à Ouadane.
Babacar Baye Ndiaye pour Cridem

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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 15:13

 

soyawatt1-2117.JPGLa troupe de théâtre Grupolalarte a présenté mardi 17 mai, à l’Institut Français de Mauritanie (IFM), et jeudi 19 mai, au Centre Culturel Marocain (CCM) de Nouakchott Ulysse et Pénélope, retour au pays natal.

 

Une plongée dans les eaux profondes de l’Odyssée, d’après le texte d’Homère…Voilà ce qu’a proposé Mick Gewinner. Ce metteur en scène d’origine française, à l’origine de l’adaptation de l’Odyssée, est connue pour son engouement pour la création originale. La mise en scène d’Ulysse et Pénélope, retour au pays natal, nous a permis de découvrir que l’homme n’est pas immortel.

 

Que, parfois, également, il faut être endurant, en plus d’être rusé, pour ne pas servir d’appât à la vie, il faut subir bien des épreuves pour être un homme. Alors, on sort complètement époustouflé de cette histoire, de ce spectacle qui a été conçu pour un public de tous les âges.

 

A tous les temps forts du spectacle, il y’avait des applaudissements. Le public, dans une sensibilité et une intelligence qui cadençaient le spectacle, se laissait embarquer par l’étonnement qu’il procurait.

 

Pour Mick Gewinner, ce fut un pari réussi et un réconfort moral que d’offrir une représentation très mélangée. "Il y’a un public pour le théâtre en Mauritanie contrairement à ce que l’on dit souvent. On a été très touchés et très étonnés", confie Mick Gewinner qui a réussi à mettre en place une troupe multiculturelle composée de mauritaniens, de ressortissants de l’Afrique de l’Ouest, du Maghreb et de l’Europe. Cette idée fabuleuse, elle la doit à Abderrahmane Ahmed Salem, directeur de la Maison des Cinéastes. "C’est mon modèle dans ce sens, dit-elle. Je suis très imprégnée par son objectif : vivons ensemble. J’ai voulu toujours tenir cela en compte".

 

Dans une partition où les mouvements et le récit s’ignorent, Mick Gewinner fait la part belle au théâtre d’images au détriment du théâtre de texte qui n’est pas sa tasse de thé, tout en respectant la rythmique des vers du vieux poète Homère.

 

Le décor, tantôt exotique, tantôt érotique, a bouleversé les habituels codes de notre imagination et de notre esprit. Les costumes et les personnages, aussi accrocheurs les uns que les autres, le récit, les mouvements, l’atmosphère, les soupirs, la musique qui sert de parapluie au spectacle ont installé le public dans l’univers des épopées antiques.

 

Le spectacle fut merveilleux, tout comme la musique qui l’accompagnait. Ce chef d’œuvre musicale est tout droit sorti de la tête d’Ilyest Hayder, un joueur tunisien de luth qui vit à Nouakchott que Mick Gewinner a rencontré. C’est lui qui a composé toute la musique et fait les arrangements.  

 

Plus qu’une allégorie morale, l’Odyssée d’Homère nous rappelle que les hommes ne sont pas des dieux, que ce n’est pas facile de jouer l’endurance, qu’on doit rester humble, qu’on ne doit pas nourrir de mépris envers les gens. Alors, après l’Odyssée d’Homère, on espère que Mick Gewinner et sa troupe vont continuer l’aventure en mettant en scène et adaptant des péplums comme Troie, Illiade, O’Brother, Hélène de Troie qui reviennent à la mode dans le cinéma et qui posent des questions d’aujourd’hui et de toujours.

 

Babacar Baye Ndiaye dit leducdejoal

 soyawatt1-2119.JPGsoyawatt1-2120.JPGsoyawatt1-2121.JPGsoyawatt1-2123.JPGsoyawatt1-2128.JPGsoyawatt1-2140.JPGsoyawatt1-2100.JPG

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 18:17

nuit-du-rire3.JPGMalgré le manque de moyens et le peu d’enthousiasme des sponsors, la volonté est toujours au rendez-vous à chaque édition: celle de faire rire, de donner du plaisir, de susciter la vocation théâtrale chez les jeunes, de rassembler les comédiens mauritaniens qu’il s’agisse des amateurs ou des professionnels.

 

La 3e édition de la Nuit du Rire a bénéficié du soutien particulier de la Communauté Urbaine de Nouakchott qui continue, encore et toujours, à faire mieux que le Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports lorsqu’il s’agit d’appuyer des initiatives comme celle-là.

 

Vendredi 13 mai, l’enchanteur parc OMVS situé en face de la Communauté Urbaine de Nouakchott accueillait la 3e édition de la Nuit du Rire organisée par la compagnie de théâtre "Vents de Sable" de NouakchottLa programmation de cette année a drainé plus d’une centaine de personnes, d’admirateurs. L’édition de l’année 2011 a fait la part belle aux compagnies de théâtre Itihad El Endy, El Masrahitou El Jedid et Vents de Sable, aux comédiens de l’Association Génération Motivée (AGM) et du Mouvement Autonome pour le Progrès en Mauritanie (MAPROM) de l’Université de Nouakchott.

 

"Vous le savez déjà, la Nuit du Rire, c’est notre nuit à nous tous. Nous avons toujours besoin de rire. Et ce soir, nous allons beaucoup rire. Alors, que le spectacle commence", crie Daouda Kane, l’initiateur de la Nuit du Rire.

 

Sur le podium, chaque compagnie de théâtre va imprimer sa marque de fabrique, prend de court le public en l’entraînant dans un délire fou rythmé par des saccades d’anecdotes, d’histoires, de rires, de faits invraisemblables, de gestes comiques.

 

Avec les comédiens, on comprend mieux ce qu’il y’a dans la tête des mauritaniens, leurs préjugés, leur état d’esprit, leur supercherie, leur gaucherie, leur combine, leur laxisme, leur irresponsabilité, leur extrémisme. Tantôt, ils s’attaquent aux comportements intolérables des mauritaniens en milieu urbain. Tantôt, ils défendent les catégories vulnérables de la société comme les sourds-muets contre leur stigmatisation. Ils réchauffent l’actualité, comme la grève des médecins, pour nous permettre de comprendre et de mieux déceler ce qui se dessine dans ce genre d’évènements.

 

Puis, Daouda Kane nous fera découvrir sa dernière création consacrée aux évènements qui ont opposé le Syndicat National des Etudiants de Mauritanie et l’Union Nationale des Etudiants de Mauritanie. "Nous sommes tous des mauritaniens. La Mauritanie nous appartient. Demain, c’est nous qui le faisons. Alors, construisons-le, dès maintenant", leur a-t-il lancé.

 

Dans le public, on rencontrait beaucoup de jeunes notamment de la Socogim PS mais aussi des figures de la société civile venues se rafraîchir à la température de la 3e édition de la Nuit du Rire. Maimouna Mint Saleck, secrétaire générale du Club des Amis de la Nature et de la Protection de l’Environnement et directrice du Village de la biodiversité, suit depuis trois ans la Nuit du Rire qui se veut un trait d’union entre tous les comédiens mauritaniens.

 

"Je trouve extraordinaire qu’il y’ait des jeunes qui se battent dans des conditions très difficiles pour hisser le théâtre en Mauritanie. Malgré le froid, je suis là ce soir pour encourager ces jeunes. Il faut tout faire pour les aider, valoriser ce qu’ils font", témoigne-t-elle.

 

A l’autre bout du parc OMVS, sur le podium, Dj Paco annonçait déjà la fin de la soirée: "On espère que vous avez passé d’agréables moments avec ces vaillants comédiens. On espère aussi que vous vous êtes bien amusés". La Nuit du Rire, repoussée maintes fois faute de moyens, continue de résister toujours aux vents et marées. Mais, pour combien de temps encore?

 

Babacar Baye Ndiaye dit leducdejoal

Pour Cridem

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 19:32

 

Valery-Ndongo.JPGValéry Ndongo, naît en 1980 à Obala, petite ville de la province du centre Cameroun, à une trentaine de kilomètres de Yaoundé la capitale.

 

C’est en 2003, encouragé par ses amis, en particulier Jean-Claude Awono, président de la Ronde des Poètes, qu’il décide de monter son premier spectacle d’humour qu’il présente au grand public en janvier 2004 au Centre Culturel Français de Yaoundé.

 

En créant l’association Africa Stand Up, qui organise les "stand up night show", Valéry Ndongo est devenu, en quelques années, le véritable pionnier de cette nouvelle génération d’humoristes.

 

Il était ce mercredi 13 avril à l’Institut Français de Mauritanie pour présenter son One Man Show, Bienvenue O Kwat. Interview.

 

Cridem : Votre spectacle d’humour, Bienvenue O Kwat (quartier), s’ouvre avec la mythique chanson, Indépendance tcha-tcha de l’African Jazz de République Démocratique du Congo (ex-Zaîre). Qu’est-ce que ce morceau réveille en vous ?

 

Valéry Ndongo : J’ai choisi ce morceau à dessein, dans le cadre de l’année du cinquantaire d’indépendance de la majorité des pays africains. C’est une façon de se demander ce qu’on a fait, de s’interroger sur les progrès que nous avons réalisé, pour envisager la suite. Dans le spectacle, il y’a toute une partie réservée à des questionnements purement politiques comme par exemple l’amitié de nos dirigeants avec les dirigeants français, les rapports Noirs/Blancs. J’ai choisi cette chanson, parce qu’à mon avis, elle incarne bien la question indépendance tcha-tcha ou indépendance réelle.

 

Cridem : A écouter l’histoire que vous racontez dans Bienvenue O Kwat, on se dit tout de suite que vous l’avez personnellement vécue tellement qu’elle vous ressemble. Qu’en est-il exactement ?

 

Valéry Ndongo : Il y’a dans ce spectacle des histoires que j’ai vécues et d’autres dont j’ai été spectateur. Il y’en a des histoires que d’autres ont vécu et que l’on m’a raconté ou que j’ai entendu parler. C’est tout cela que j’ai repris dans le spectacle. Mais, il y’en a certaines histoires que j’ai personnellement vécues.

 

Cridem : Il y’a des questions politiques que vous soulevez dans votre spectacle. Parmi celles-ci, la présence chinoise en Afrique. Qu’avez-vous par là voulu dénoncer ?

 

Valéry Ndongo : Je ne sais pas si c’est une façon de dénoncer, mais, pour moi, c’est une manière de rappeler qu’en Afrique, les choses commencent tout doucement. C’est dans 30 ans qu’on va se dire qu’il y’a trop de Chinois en Afrique. Les Chinois sont en train d’envahir le continent Africain et nos dirigeants donnent l’impression de ne pas prendre la mesure de la situation.  On ne sait pas sur quelle base, à titre d’exemple, leurs produits rentrent en Afrique. Dans 40 ou 50 ans, on risque de se retrouver dans une situation compliquée. Tout simplement, parce que, dès le départ, on n’a pas su prendre les devants. Cela risque d’être comme les relations françafricaines.

 

Cridem : Vous mettez en parallèle, dans une ironie extraordinairement drôle deux mondes différents : celui des Noirs et celui des Blancs. Qu’est-ce que vous mettez en exergue ?

 

Valéry Ndongo : J’ai voulu mettre en exergue le dialogue des sociétés, des cultures et des peuples. On a beau dire qu’il n’y a pas de différence mais malheureusement, dans les rapports quotidiens Noirs/Blancs, il y’a toujours des couacs. Ceci constitue la source de beaucoup d’incompréhensions. Pour plusieurs Noirs, le Blanc reste inaccessible, la femme blanche encore plus. Pour plusieurs Blancs, le Noir reste primitif, le Noir n’est pas quelqu’un de super intelligent avec qui l’on peut faire des affaires sérieuses. C’était important pour moi de parler des rapports Noirs/Blancs. Cinquante ans après les indépendances, est-ce que les mentalités ont changé et est-ce que les gens se parlent uniquement en tant qu’humains ? A mon avis, ce n’est encore vraiment le cas. Il y’a des gens qui ont dépassé cela. Mais, au niveau des populations, il y’a un travail à faire afin que les Noirs regardent les Blancs comme des personnes et vice versa.

 

Cridem : Vous terminez votre spectacle en appelant les Africains à évoluer avec le temps et à prendre leur destin à bras-le-corps. Pourquoi tenez-vous autant à ce qu’ils changent ?

 

Valéry Ndongo : Lorsque je dis qu’il est temps que l’on change de vie chez nous, cela veut dire tout simplement qu’il est temps qu’on fasse des choses pour nous dans nos pays. Ce n’est pas une invite à dire qu’il ne faut point voyager. Le voyage, c’est important. Que ceux qui le peuvent le fassent. Que ceux qui ne le peuvent pas restent. L’important, pour moi, c’est de changer les conditions de vie des Africains en Afrique. C’est à partir de ce moment là que les rapports avec l’Occident vont changer. Lorsqu’un occidental sait que chez toi, tu vis bien et tu gères bien ta vie, forcément, les rapports seront différents. Les Africains doivent changer avant d’espérer que les Occidentaux ne les regardent différemment.

 

Propos recueillis par

Babacar Baye Ndiaye pour Cridem

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 17:13

aziz-a-chinguitty.JPGLe Président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, a annoncé mercredi, lors de l’ouverture de la 1re édition du Festival des villes anciennes, à Chinguetti, la création d’un fonds spécial destiné à la préservation et à la sauvegarde de la culture, de l’artisanat et du tourisme dans les villes de Tichitt, Ouadane, Chinguetti et Oualata.

 

Ces villes ont été classées patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996. Le représentant de l’Unesco auprès de l’Algérie, le Maroc, le Mauritanie et la Tunisie, Philippe Quéau, a, de son côté, dans un discours qu’il a prononcé, salué "la constance de l’intérêt que les pouvoirs publics (mauritaniens) accordent à la sauvegarde des villes anciennes", tout en se félicitant du fait que la Mauritanie veille à son patrimoine culturel qui fait aujourd’hui la fierté de ses populations.

 

Philippe Quéau voit dans le Festival des villes anciennes un "moyen efficace" de donner  aux villes de Tichitt, Ouadane, Chinguetti et Oualata leur éclat, non sans rappeler la nécessité de sortir ces villes anciennes de leur désenclavement.

 

S’exprimant également à l’ouverture de la 1re édition du Festival des villes anciennes,  la ministre de la culture, de la jeunesse et des sports, Cissé Mint Cheikh Ould Boida a rappelé, pour sa part, l’importance de la redynamisation des villes anciennes qui étaient, rappelle-t-elle, en phase d’être déclassées du fait de leur abandon et de leur désenclavement.

 

Au menu du programme de la 1re édition du Festival des villes anciennes qui se tiendra jusqu’au 22 février, il y’aura, tous les soirs, des soirées artistiques, des concours de jeux traditionnels, des journées de réflexion sur le développement des villes anciennes, des séances de sensibilisation avec la caravane de santé. ..

 

Babacar Baye Ndiaye, à Chinguetti, pour Cridem

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