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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 20:17

SDC10682.JPGArtiste révéré, Cheikh Ould Lebiadh a marqué les esprits des mauritaniens avec ses chansons phares comme "Yalalahé" et "Mana". Après la traversée du désert voici venu le temps du printemps au grand dam de ses milliers de fans. Il vient de monter son deuxième groupe "Khoumassi" après "Noujoum Sahel". Euphorique, il déclare à sa descente de scène : "Je suis gonflé à bloc puisque c’est une nouvelle carrière musicale qui se dessine pour moi". Rencontre avec ce grand bourreau des cœurs au sourire ravageur à l’occasion de la fête de la musique du 21 juin 2009 organisée au Centre Culturel Français de Nouakchott Antoine de Saint-Exupéry!

 

Le Rénovateur Quotidien : Vous venez de monter votre nouveau groupe "Khoumassi". Est-ce le début d’une nouvelle aventure musicale pour vous?

 

Cheikh Ould Lebiadh : Le terme "Khoumassi" signifie beaucoup de choses. Ce mot signifie cinq. En Arabe, cela signifie "Khamse". Mon nouveau groupe est composé de cinq personnes d’où cette appellation. La musique que nous jouons, c’est de la musique pentatonique. Cette musique est composée de cinq notes. C’est pour cette raison aussi qu’on a appelé notre groupe "Khoumassi". Maintenant, avec ce groupe, je peux dire que c’est une nouvelle carrière musicale qui se dessine pour moi. J’envisage de parcourir le monde, d’exporter mon savoir faire, notre richesse musicale. Notre musique est exportable.

 

Le Rénovateur Quotidien : Maintenant, vous semblez opté pour la musique acoustique. Peut-on savoir les raisons d’un tel virage?

Cheikh Ould Lebiadh : J’ai commencé ma carrière musicale en faisant de la variété. Mais, sérieusement, on ne peut ramener la pierre du sol au sommet de la montagne. Je chante la Bossa-nova qui est une musique brésilienne. Je chante du flamenco, du Jazz, de la musique orientale, etc. Avec ces musiques-là uniquement, je ne peux pas faire une carrière musicale internationale. Une carrière musicale nécessite d’abord que le produit soit acoustique, unique et authentique. C’est les raisons qui m’ont poussé essentiellement à choisir la musique acoustique pour entamer une nouvelle carrière dans ma vie d’artiste.

 

Le Rénovateur Quotidien : Allez-vous désormais laisser de côté la musique traditionnelle maure ? 

Cheikh Ould Lebiadh : Non ! Je me ressource dans la musique traditionnelle maure.

 

Le Rénovateur Quotidien : Quel regard jetez-vous aujourd’hui sur la musique mauritanienne de manière générale?

 

Cheikh Ould Lebiadh : La musique mauritanienne est une musique très riche. Mais, elle nécessite d’être exportée. Nous avons toutes les peines du monde pour vivre de notre art. Nous n’avons même pas un bureau des droits d’auteur. Nous n’organisons pas suffisamment de festivals pour la promotion de la musique mauritanienne. Nous n’avons pas des producteurs. Nous souffrons énormément de l’absence de promoteurs de concerts. Nous manquons de tourneurs. Il n’y a pas ce qu’on appelle un chemin de carrière. Il n’existe pas ! Un chemin de carrière, c’est avoir un bon manager, un tourneur…Malheureusement, nous n’en avons pas. Il ne m’appartient pas à moi seul de lutter pour que les choses s’améliorent. Je ne peux pas non plus à moi seul lutter afin que nos artistes puissent avoir une dimension internationale ou vivre de ce qu’ils font.

 

Le Rénovateur Quotidien : En 1990, vous avez monté votre premier groupe "Noujoum Sahel". Depuis lors, la scène musicale mauritanienne a connu quelques bouleversements. Pensez-vous qu’aujourd’hui, avec votre nouveau groupe, vous avez votre place dans cette nouvelle configuration de la musique mauritanienne ?

 

Cheikh Ould Lebiadh : Ecoutez ! Je ne suis pas revenu à la musique pour s’imposer. Je suis un musicien qui est connu sur le plan national. A un moment, je me suis éloigné de la scène musicale parce que je n’avais rien à proposer au public. J’ai connu le succès en 1998 avec ma chanson "Yalalahé" et "Mana" en 1996. Après, il y a eu d’autres tubes à succès. Pour des raisons personnelles, je n’ai pas voulu faire des concerts ni être à la page sans quelque chose de nouveau. C’est la raison pour laquelle, j’ai observé un temps de recul par rapport à ma carrière musicale pour mieux sauter. J’ai connu des périodes très difficiles à la suite de l’éclatement de mon groupe "Noujoum Sahel". J’ai passé de véritables moments de galère. Toutefois, j’ai toujours cru à ce que je faisais. Actuellement, je suis gonflé à bloc.

 

Propos recueillis par Babacar Baye Ndiaye

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