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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 20:50

Dominique-Casajus.jpgLa période qui s’étend de la fin de l’année 2010 au début de 2011 constitue une rupture dans l’histoire des régimes autoritaires arabes. Le souffle des protestations sociales est parti de Tunisie et a emporté le régime de Ben Ali le 14 janvier 2011, puis celui de Moubarak, en Égypte, un mois plus tard.

La Tunisie est donc au cœur de la seconde partie de L’Année du Maghreb qui traite de l’actualité maghrébine. Si l’onde de choc de la "révolution" tunisienne a occulté les enjeux sahariens, le Sahara constitue toujours un sujet de préoccupations des médias occidentaux : refuge d’al-Qaïda au Maghreb, cette région est analysée en termes strictement sécuritaires.

Zone d’instabilité, le Sahara est perçu comme l’aire de jeu des terroristes et le lieu de passage des "hordes d’émigrés" en partance pour l’Europe.

Le dossier de recherche de l’année du Maghreb, coordonné par Dominique Casajus et ancré dans une perspective historique, donne du Sahara l’image beaucoup plus nuancée d’une région en mouvement.

Aire géographique nourrissant les utopies techniciennes et littéraires, le Sahara a toujours été pris dans un réseau de relations, inséparables de ses marges.

Alors que l’Europe de Schengen s’obstine à voir dans le Sahara un lieu vide dont il faut à tout prix empêcher qu’il ne soit traversé, il est en réalité une zone où poussent les villes, se déploient des réseaux commerçants transnationaux, se développent des échanges licites et des trafics illicites, s’affirment des mouvements politiques qui instrumentalisent les États et/ou sont instrumentalisés par eux.

Directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique, Dominique Casajus enseigne également à l'École des hautes études en sciences sociales, où il dirige le Centre d'histoire sociale de l'islam méditerranéen.

Il a consacré plusieurs livres à la culture et à la poésie des Touaregs, ainsi qu'à l'histoire de leurs premiers contacts avec les Français. Ses deux derniers ouvrages, parus à CNRS Éditions, sont Charles de Foucauld, moine et savant (2009) et L’aède et le troubadour. Essai sur la tradition orale (2011).

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