Bienvenue à Rimart Culture Blog, le BLOG d'information francophone le plus complet en Mauritanie sur la CULTURE et les ARTS
Jeudi soir, lors de son concert à l’Institut Français de Mauritanie (IFM), l’incontesté Président 2la Rue Publik a réussi un retour exceptionnel sur la scène musicale. Un concert qui fera parler, à coup sûr. Reportage.
Aux premières minutes de 18 heures, l’Institut Français de Mauritanie (IFM) est assailli par des milliers de jeunes venus de Tévragh-Zéina, d’El Mina, de la Médina R, de Sebkha, de Ksar, de la Médina 3…A l’extérieur , il est difficile, notamment pour les automobilistes, de se frayer un passage sans klaxonner. De longues files d’attente décorent l’extérieur de l’IFM. Visiblement, personne n’a voulu manquer cette sortie du Président 2la Rue Publik, à l’assaut d’une nouvelle vie musicale.
Au même moment, à l’intérieur de l’IFM, l’ambiance est différente. Les premières lignes du Forum sont solidement occupées par des férus du rap et du Président 2la Rue Publik qu’ils sont venus chouchouter. La sonorisation se fait l’écho des cris de rage du rappeur Bizman et d’Enfant 2la Rue, des voix du rap mauritanien encore dans l’ombre.
Monza, pour ce concert, a décidé de mettre en avant Bizman et Enfant 2la Rue. "C’est des jeunes rappeurs que j’essaie de promouvoir. Ils ont du talent. Il est de mon devoir de les aider à s’affirmer sur la scène musicale, à s’y tailler une place de choix", explique le président 2la Rue Publik, avant sa montée sur la scène.
Pendant 30 minutes, Bizman et Enfant 2la Rue, tous deux entourés de leur gang, ont surchauffé, chacun dans son registre, le public. Après eux, le groupe Walfadjiri, qui accompagne le Président 2la Rue Publik pour les besoins de ce concert, se met en place. En attendant que Monza fasse son apparition sur la scène, les musiciens de Walfadjiri improvisent, jouent quelques notes musicales hautes en couleurs.
Ziza, le lauréat d’Assalamalekoum Découvertes 2011, crie, virevolte et gigote dans tous les sens sur la scène. Puis, subitement, tout s’arrête et s’éteint. Les choristes haussent leurs voix. Une voix transperce la nuit : c’est celle de Monza, le Président 2la Rue Publik. Il ouvre le concert par le morceau "Welcome" dans lequel il chante l’Afrique. Puis, il enchaine, sans transition, avec "Le Grand Je", une chanson plutôt personnelle.
Entre deux morceaux, le Président 2la Rue Publik fait entendre ses vérités sans y aller par quatre chemins. "Je fais partie de ceux qui aiment ce pays dont la construction demande beaucoup d’efforts. Il y’a des gens qui ont kidnappé le pays mais ils ne peuvent pas kidnapper le drapeau, notre citoyenneté", lance-t-il.
Les morceaux se suivent mais les thématiques diffèrent. Tantôt politiques, les messages deviennent revendicatifs dans une atmosphère musicale festive, chaleureuse et entrainante. Le public répond par des trémoussements de corps et des mains en l’air. Du reggae au rap en passant par le serbatt, toutes les musiques se heurtent le plus naturellement du monde.
Monza devient casse-gueule dans "Fou pas malade"et tacle "les racontars de salade". Sa voix s’entremêle aux voix de la foule, d’Ebène et d’Assia pour revendiquer, dans Freedom, la liberté pour "tous les hommes et les femmes".
A la fin de ce morceau, Ziza prend le relais, avec "Le temps de cultiver", pour transporter le public déjà bien servi par le Président 2la Rue. Il interprète ce morceau tourné surtout vers le registre de la dénonciation. "Le temps qu’on récoltait/Il était dans son palais/Le temps qu’on cultivait/Il est venu tout contrôler", entonne-t-il.
Après le passage très remarqué de Ziza sur la scène, Monza revient pour interpréter "Boné-Boné" qui dénonce les rafles illégales de la police et "Libérez les étudiants", une chanson épistolaire adressée à Mohamed Ould Abdel Aziz.
"C’est vrai que je soutiens les étudiants mais je ne soutiens pas la violence.", précise le Président 2la Rue Publik. "C’est le moment pour les mauritaniens d’être solidaires, de ne pas se laisser influencer par des problèmes que nous ne voulons pas en Mauritanie", ajoute-t-il avant de terminer le concert par une note musicale appelant à la libération des étudiants arrêtés.
Babacar Baye Ndiaye