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Cridem : Comment êtes-vous venu à la mode ?
Moussa Cissé : Je suis arrivé à la mode très jeune. Depuis presque l’âge de 20-22 ans, je me suis lancé dans la mode. A cause de ma mère. Elle est teinturière. Très jeune, je l’ai vue faire, travailler le tissu africain, créer des choses. Je me suis alors dit pourquoi pas, nous aussi, on crée des choses, on ne pense pas à développer le tissu africain.
C’est pour cette raison, j’ai épousé la mode par la suite. J’ai commencé à exposer mes créations à l’ambassade de France, d’Allemagne, du Royaume d’Espagne…qui se trouvent en Mauritanie.
En 1998, vu qu’en ce moment, ce n’était pas très développé et très dur de le faire en Mauritanie, j’ai décidé d’aller en Europe. Je vis là-bas où j’exploite mon métier.
Cridem : Quelles sont les raisons exactes qui vous ont poussé à vous installer en France ?
Moussa Cissé : Elles sont nombreuses. C’est des raisons de réussite, de tout. En tant qu’artistes mauritaniens qui vivent ailleurs, on veut toujours revenir dans notre pays. Parfois, quand on voit le Sénégal ou d’autres pays sur certaines rencontres, cela fait très mal de ne pas y voir la Mauritanie. Ici, il n’y a rien qui bouge. Il n’y a rien du tout. Il y’a toujours des antécédents. Il y’a toujours des problèmes. D’où mon installation en France.
Cridem : De nos jours, il est encore difficile pour un jeune mauritanien de développer ses projets qui ont attrait notamment à la mode. Qu’est-ce que vous ressentez ?
Moussa Cissé : Aujourd’hui, cela commence à bouger un petit peu mais pas comme on veut. Franchement, on fait avec. Vous voyez, ce soir même, j’ai fait tout cela par mes propres moyens. C’est vrai que j’ai eu des parrains comme Ahmed Ould Hamza et Ndiaga Dieng qui m’ont soutenu de leurs propres moyens et des marraines comme madame Mangane et Madame Kane. Ils ont tout fait de leur mieux pour m’appuyer.
Ce n’est pas facile d’organiser un défilé de mode en Mauritanie. Ce que nous demandons aux autorités, c’est de nous aider, de nous montrer le chemin mais pas celui qui nous décourage. On a aujourd’hui un Président de la République qui aime bien la culture. La dernière fois, il s’est déplacé jusqu’à Dakar pour assister à l’ouverture Du 3e Festival Mondial des Arts Nègres. Là, ça fait plaisir. Aujourd’hui, on peut avoir le courage, la force et la conviction de revenir dans notre pays et de travailler comme on veut chez nous.
Propos recueillis par Babacar Baye Ndiaye