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Depuis ses débuts de styliste, Sira Hamé Diawara (jusqu'ici, elle n'a jamais voulu décliner sa vraie identité), plus connu sous le pseudonyme de Marito, la Reine des colliers, a fait sienne cette phrase: "Seul le travail paie". Une manière de montrer qu'elle a la vie devant elle pour devenir une grande styliste mauritanienne voire africaine.
Depuis 2003, année qu’elle a créé sa griffe Rimstyle, Marito, détonne dans le milieu de la mode. A 25 ans, la fille de Diyé Diawara est en train de tracer sa route dans les circuits de la mode mauritanienne encore balbutiante.
En attendant qu'on lui déroule le tapis rouge dans le reste du monde, cette Reine des colliers continue à nourrir sa passion d'espoir et de l'eau de roche, à confectionner ses colliers et ses tenues traditionnelles. Pour contribuer à la promotion de la mode mauritanienne, dans un pays où les mentalités sont encore recluses et réservées à ce genre de pratique.
Cette styliste, un brin superstitieuse et d'un tempérament gracieux, a commencé à donner forme à ses fantasmes et imaginations à l'école fondamentale. Guidée par son instinct, Marito, qui aimait se prélasser, adorait se perdre dans ses bricolages, avec beaucoup d'enthousiasme.
Le temps passe. Puis, après deux tentatives pour décrocher son baccalauréat, elle bifurque à Radio Mauritanie, après une formation accélérée de six mois au CDD de Nouakchott, pour y occuper, pendant deux années, un poste de secrétaire. D'un coup de tête, elle jette l'éponge comme un vieux capitaine, lui évitant ainsi de péter les plombs car ses neurones ne résistaient plus à la pression de ses perles, ces petits qu'elle aime tant tripoter et ressentir.
Quelques années, plus tard, après avoir créé Rimstyle, les podiums n'ont plus de mystère pour elle. Marito, à la démarche d'une reine, enchaîne ses participations à des défilés de mode comme Arc-en-ciel et Nuit de la Tradition organisés respectivement par les stylistes mauritaniens Samba Keita alias Pékosse et Moussa Cissé.
Très vite, son nom fait le tour de la Mauritanie. Ainsi, elle est invitée à des évènements comme Assalamalekoum Festival International et Festival Walo Musik pour y présenter ses créations notamment ses colliers qui s'arrachent comme de petits pains.
Désormais, elle joue à fond la carte de la séduction et devient du coup, malgré elle, le porte-drapeau de la mode mauritanienne, en participant aux Dix ans de la mode africaine organisés au mois de décembre 2010 dans la capitale sénégalaise.
Ce qu'on admire chez Marito, c'est sa passion pour les colliers dont les perles proviennent en majorité de la ville de Chinguitty et de Chine. Aujourd'hui, le métier n'a plus de secret pour elle. Mais, dans ses rêves de jeune fille, elle aimerait marcher sur les traces de la styliste sénégalaise Oumou Sy, avoir un carnet d'adresses comme le styliste d'origine ivoirienne Pathé O ou du styliste nigérien Alphadi, implanter des boutiques un peu partout en Mauritanie, disséminer ses créations dans les grandes capitales africaines.
Marito qui habille aujourd'hui de grands sportifs et mannequins n'a pas attendu vainement le vent la porter pour s'imposer sur la place nouakchottoise même si elle avoue rencontrer des soucis, tout en se défendant de désespérer.
Après le marché mauritanien qu'elle dit, pour le moment, lui rapporter peu, Marito rêve de conquérir d'autres marchés africains, pour y imposer la mode mauritanienne. Son combat à elle, confie-t-elle, c'est de mettre en valeur nos produits, nos tenues traditionnelles, ajoutant qu'elle fera tout afin que la mode mauritanienne soit reconnue à l'échelle planétaire.
Dans ce sens, elle envisage d'organiser, au mois de juillet ou d'août de cette année, son premier défilé de mode intitulé "L'Etoile du Désert". Ce sera une occasion pour elle de présenter ses créations, de montrer la mode mauritanienne qui, dit-elle, doit exister. "Et je me battrai pour cet objectif-là", ajoute-t-elle.
Même si elle n'a pas encore les moyens d'entrer en compétition avec les autres stylistes de la sous-région, Marito n'en demeure pas moins dépourvue d'idées, de courage et de patience pour pousser les mauritaniens à consommer leurs produits et soutenir le développement de la mode mauritanienne.
Babacar Baye Ndiaye pour Cridem