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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 23:50

oumar_ball.jpgLa vingtaine rugissante et déjà il est un génie ! Pour certains, comme Mokhis, ce n’est pas une surprise ni une découverte.

 

"C’est un enfant que j’ai connu, il y a très longtemps. C’est un gosse que j’ai découvert qui travaillait au fil de fer. J’ai senti qu’il y avait quelque chose entre ses mains et dans sa tête.

 

Il fallait l’aider à ce qu’il rentre complètement dans la peinture. Lorsqu’Oumar est venu avec son père (Issa Baal, ndlr) qui nous l’a confié, nous l’avons orienté. Aujourd’hui, il ne nous a pas déçus."

 

Pour autant, il ne s’en affabule pas. "Il y a des gens qui me disent qu’il faut assumer que tu es génie" et lui de répondre modestement : "Pour moi, je ne fais qu’essayer pour laisser des traces…"

 

Son travail est beaucoup apprécié. Dans ses œuvres, il utilise de la matière récupérée comme le tissu, le fil de fer, le papier, la terre, le bois…Ce jeune prodige de la peinture mauritanienne est actuellement, malgré son jeune âge, parmi les meilleurs artistes peintres de la Mauritanie.

 

Son talent est reconnu par tous ses compères. Sur le plan international, il fait parler de lui. Ses œuvres sont vendues comme de petits pains un peu partout en France et en Espagne. "D’ici quelques années, il sera l’une des plus grandes stars de la peinture en Mauritanie", prédit Mokhis visiblement ému de voir un de ses anciens disciples faire un travail exceptionnel et apprécié par tout le monde.

 

Il se sert parfois des tee-shirts comme substrat dans ses œuvres picturales avec une originalité et une dextérité dont lui seul détient le mystère.

 

"Il me semble très clairement que c’est un travail d’un artiste qui a beaucoup de talent et un avenir sûrement prometteur. Les couleurs, c’est des couleurs très riches et la particularité des formes aussi se caractérise par une touche vraiment artistique qui semble donner un excellent résultat", explique Oumar Ould Rajel, secrétaire général de l’Union des Artistes Peintres de Mauritanie(UAPM).

 

Tous les férus de peinture ont reconnu une chose en Oumar Baal : que c’est un grand artiste qui a de l’avenir ! Ses œuvres ont émerveillé plus d’un. "Je suis impressionné par ces sculptures qui sont des sculptures très particulières et reflètent un art très singulier. J’aime ses sculptures parce qu’il y a un relief dans les mouvements", témoigne toujours Oumar Ould Rajel.

                         

 

Depuis ses débuts dans la peinture, Oumar Baal ne cesse de surprendre. Déjà, à l’âge de 9 ans, il commençait à sculpter avec des plastiques pour en ressortir des formes d’animaux. La peinture, c’est dans son sang. Son père est lui aussi artiste peintre. Ce dernier l’influença très tôt, car dit-il, voyant son père à l’œuvre, il a eu envie tout de suite de suivre les traces de son père.

 

Au fil des années, le génie qui dormait en lui s’est réveillé. Ainsi donc, la peinture est devenue une véritable passion. Chose curieuse aussi, presque toute leur famille s’adonne à la peinture. Il a de petits frères qui commencent à s’exercer déjà à la peinture. Oumar Baal, c’est un artiste hors pair, un artiste né. Comment se sent-on lorsqu’on est le père d’un génie créateur comme Oumar Baal ?

 

"Je suis très content de lui. Je sais que c’est un jeune qui aime la peinture. Il n’a que la peinture. Depuis qu’il a commencé à faire de la peinture, je n’ai pas vu autre chose qui l’intéresse que ça à part la musique, bien qu’il ne la joue pas, il l’aime beaucoup. Et puis, sérieusement, s’il continue dans cette voie, il ne va pas regretter parce que je sais qu’il est bien. D’ailleurs, moi son père, je peux vous dire qu’il travaille mieux que moi. Et en plus, son travail est plus aimé que le tien."

 

Oumar Baal est un grand artiste et tous les grands artistes de ce monde ont eu à faire face (souffrir) à plusieurs épreuves notamment d’ordre sentimental. Dans l’une de ses œuvres, il y a un tableau pas comme les autres. Ce tableau porte un nom étrange, Mariyama. "Mariyama, c’est une histoire personnelle… ", dit-il.

 

Une histoire d’amour qu’il a voulu exprimer pour sortir ce qu’il avait dans son cœur et qui le rongeait profondément. Grâce à la peinture, il a transmis quelque chose de lui pour le partager avec les autres à travers une œuvre d’art. Malheureusement pour lui, il n’a pas fait d’études poussées pour des raisons de santé. Il était écrit qu’il en serait ainsi. Puisque à l’âge de 15 ans, il fit astreint de laisser tomber les études. Ce fut une période très difficile pour lui. Cependant, il y avait le soutien moral de son père qui ne cessait de l’encourager.

 

La peinture ne nourrit pas son homme en Mauritanie parce que, dit-il, notre pays est un pays sous-développé. En plus de cela, les gens n’ont aucune éducation artistique. "Les mauritaniens ne connaissent pas la valeur de l’art encore moins prendre leur argent et le dépenser dans les œuvres d’art", croit-il.

 

La vie dans la brousse, au bord du fleuve Sénégal le fascine beaucoup. La vie autour de lui l’inspire aussi (enfants de la rue, mendiants…).Ces œuvres reflètent parfaitement cet environnement exotique. Son artiste préféré : Gustave Klimt qui est un peintre symboliste autrichien et un des membres les plus en vue du mouvement Art nouveau de Vienne. Il aime en lui ses personnages candides et bizarroïdes qu’il peignait dans ses tableaux. Ce qui m’inspire, nous dit-il, sur la sculpture, c’est le corps de l’être humain. "Je l’exploite détails par détails", nous apprend-il.

 

Babacar Baye Ndiaye

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