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Du 7 février au 4 mars prochain, au Centre Culturel Français Antoine de Saint-Exupéry, à Nouakchott, trente trois œuvres photographiques de l’artiste plasticien mauritanien de la nouvelle génération Béchir Maloum seront exposées.
Cette fois-ci, Béchir Maloum dévoile sa face cachée de photographe, met la photographie à son service. Il y immortalise des visages anodins et sublimes, y décapite certaines expressions et surtout s’offre des moments de plaisir et d’intensité pour attirer et captiver, comme dans une cave, l’attention du visiteur. Ainsi, ses photographies témoignent d’un certain besoin de dérouler, sur le tapis de l’instantané, des impulsions dignes de louanges.
"Avant tout, je ne suis pas un photographe, prévient d’emblée cet artiste plasticien. Je n’ai que l’œil d’un photographe. Je suis artiste plasticien. La photographie me projette plus vers la réalité. C’est juste pour montrer un autre côté de moi, que je suis capable de montrer également, en tant qu’artiste, autre chose de moi."
Les trente trois œuvres photographiques de Béchir Maloum révèlent au public peu familier à ce genre d’expositions des visages de petits enfants dans les rues de Nouakchott pour faire triompher la réalité. Mais, explique Béchir Maloum, ce que cette exposition dévoile, c’est qu’il existe, en Mauritanie, une niche de talents.
Aujourd’hui, il semble s’épanouir dans la pratique de la photographie. "Je bouquine souvent sur la photographie. C’est mon passe-temps, si, je ne fais pas de la peinture", développe Béchir Maloum. Toutefois, l’artiste plasticien révèle que les trente trois œuvres photographiques ne sont pas monnayées contre monnaies sonnantes et trébuchantes. "Ce n’est pas des photographies à vendre", tient-il à préciser.
La plupart de ces photographies qui plongent dans l’intimité de divers visages ont été prises pendant la première édition du Festival "Libre Art" de juin-juillet 2010. Dans la chaleur des après-midi estivales, il traverse les rues de Nouakchott, muni de son appareil photo dont il ne se sépare que pour peindre, à bord d’une voiture ou à pieds, pour intercepter la vie tumultueuse et insolite de la banlieue, malade de sa précarité qu’il refuse de faire sentir.
"J’ai vu des expressions sur les visages des enfants que je voulais garder pour moi. Je ne me suis pas préoccupé à parler d’autres choses. Ce qui m’intéressait, c’était de prendre l’instant que je voyais", dit-il.
Il y’a cinq ans que Béchir Maloum s’est lancé dans la pratique de la photographie, devenu en quelque sorte son épanouissement. La sienne qui n’est pas encore consistante, luxuriante et étincelante propose un regard apaisant et moins critique sur la société. Dans ses photographies, il a préféré montrer des expressions de visages, les rues et la vie, à Nouakchott, que de s’appesantir et de découper la nudité, la pauvreté et la misère.
Béchir Maloum, Photographies, Hall d’exposition du Centre Culturel Français Antoine de Saint-Exupéry- Institut Français de Mauritanie, Tévragh-Zéina, Nouakchott. Tél. : 00 222 45 29 96 31. Jusqu’au 4 mars. Le CCF-IFM est ouvert du dimanche au vendredi de 9h00 à 12h30 et de 15h30 à 19h00.
Notes du CCF-IFM : quand Béchir Maloum parle de sa vocation d’artiste, il parle d’un artiste de rue qu’il croisait petit, sur le chemin de l’école, et qui le premier l’a incité à prendre ses crayons. Depuis Béchir a perfectionné ses techniques et il est maintenant un des plus talentueux artistes peintres mauritaniens.
Mais ce que l’on ignore est que depuis quelques années, un appareil photo accompagne ses crayons au cours de ses pérégrinations. Même s’il ne se déclare pas photographe, cette nouvelle appréhension de l’image l’intrigue, le fascine, lui permettant de capter un instantané de son quotidien, de sa Mauritanie.
On reconnaît dans ses clichés le regard d’un artiste, l’œil d’un peintre mis à l’épreuve, mais surtout, "malgré lui" l’œil d’un vrai photographe.
Babacar Baye Ndiaye pour Cridem