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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 23:05

La deuxième édition d’Assalamalekoum Hip Hop Festival se déroulera à Nouakchott du 6 au 9 mai 2009. Pour cette deuxième édition, les organisateurs vont privilégier les artistes de l’intérieur pour ce qui est de la programmation locale (Waraba, Ewlade Leblade, Souffrance du Mic, Lam Toro, Guéladio G, BSP).

 

Durant quatre jours, la Mauritanie se transformera en un véritable carrefour musical où viendront se produire, tour à tour, à Assalamalekoum Hip Hop Festival, des artistes étrangers de renommée internationale dans le but de renforcer les échanges interculturels et artistiques afin d’universaliser son symbole, celui de paix et de fraternité entre les peuples du monde entier. Assalamalekoum Hip Hop Festival- première manifestation culturelle du genre- a pour objectif principal de sortir le Hip Hop en Mauritanie de l’anonymat. 

 

Sont attendus à cette 2ième édition : le groupe de Rap marocain H-Kayne, le rappeur français OGB par ailleurs membre de la mafia K’1 Fry, le groupe de Rap malien Tata Pound, le rappeur d’origine canadienne Manu Military,  le quatuor du groupe de Rap espagnol Violadores Del Verso, le groupe de Rap Garba 50 d’origine ivoirienne, la rappeur sénégalais Maxi Krazy, Yeleen du Burkina Faso, Xuman du Sénégal, Tunisiano d’origine française et enfin Fabolus d’origine américaine.

 

Il y aura également en marge de ce festival des ateliers de djaying, d’écriture, de graffiti, de break dance et d’initiation aux techniques de composition et de création sonore par ordinateur. Au cours de ce festival aussi, des écrits d’artistes seront exposés et des sessions de slam organisées à l’intention de ceux qui le désirent sans oublier les conférences. 

 

Deux films seront projetés également. L’un intitulé “Assalamalekoum RIM RAP” est une rétrospective du mouvement Hip Hop en Mauritanie à travers des interviews des différents acteurs du milieu. L’autre “Voix des sans voix” est un panorama du Rap ouest africain.

 

L’un des objectifs de cette 2ième édition, c’est de renforcer les efforts sur le développement et la coopération Sud-Sud. Avec un budget avoisinant les 120.000 euros, les organisateurs de la 2ième édition du Festival Assalamalekoum Hip Hop ne semblent pas lésiner sur les moyens pour donner un cachet particulier à ce festival qui a fini par conquérir le public mauritanien. Ils espèrent ainsi rééditer voire même surpasser le succès de la 1ière édition. 

 

Pour la deuxième édition, ce n’est pas uniquement au Ccf que les artistes vont se produire. Le rappeur canadien Manu Military et Tata Pound du Mali vont se produire au stade de Basra. D’autres comme Xuman, Fabolus, Tunisiano, Ewlade Leblade au stade de Ksar.

 

Organiser un évènement musical de la dimension d’Assalamalekoum Hip Hop Festival demande aussi beaucoup de moyens financiers. Les Organisateurs espèrent donc que les bonnes volontés mauritaniennes participent à cet effort en mettant la main dans la poche tout au moins pour la réussite de cet événement majeur dans l’agenda culturel de la Mauritanie.

 

Les organisateurs de Assalamalekoum Hip Hop Festival -première manifestation culturelle du genre en Mauritanie- en appellent aux partenaires et sponsors du pays afin que la réalisation de la seconde édition puisse se faire dans les meilleures conditions.

 

 

En 2008, la 1ière édition d’Assalamalekoum Hip Hop Festival fut une belle aventure inédite dont le succès a été reconnu par tout le monde. C’est dans cette dynamique que les organisateurs de cet évènement musical qui sont encore aux recherches de financement préparent la deuxième édition. La réalisation de celle-ci ne sera possible qu’à condition que les mauritaniens y participent en apportant leur contribution de quelle que nature qu’elle soit.

 

Babacar Baye Ndiaye

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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 20:15

La deuxième édition d’Assalamalekoum Hip Hop Festival se déroulera à Nouakchott du 6 au 9 mai 2009. Pour cette deuxième édition, les organisateurs vont privilégier les artistes de l’intérieur pour ce qui est de la programmation locale (Waraba, Ewlade Leblade, Souffrance du Mic, Lam Toro, Guéladio G, BSP).

 

Durant quatre jours, la Mauritanie se transformera en un véritable carrefour musical où viendront se produire, tour à tour, à Assalamalekoum Hip Hop Festival, des artistes étrangers de renommée internationale dans le but de renforcer les échanges interculturels et artistiques afin d’universaliser son symbole, celui de paix et de fraternité entre les peuples du monde entier. Assalamalekoum Hip Hop Festival- première manifestation culturelle du genre- a pour objectif principal de sortir le Hip Hop en Mauritanie de l’anonymat.

 

Sont attendus à cette 2ième édition : le groupe de Rap marocain H-Kayne, le rappeur français OGB par ailleurs membre de la mafia K’1 Fry, le groupe de Rap malien Tata Pound, le rappeur d’origine canadienne Manu Military, le quatuor du groupe de Rap espagnol Violadores Del Verso, le groupe de Rap Garba 50 d’origine ivoirienne, la rappeur sénégalais Maxi Krazy, Yeleen du Burkina Faso, Xuman du Sénégal, Tunisiano d’origine française et enfin Fabolus d’origine américaine.

 

Il y aura également en marge de ce festival des ateliers de djaying, d’écriture, de graffiti, de break dance et d’initiation aux techniques de composition et de création sonore par ordinateur. Au cours de ce festival aussi, des écrits d’artistes seront exposés et des sessions de slam organisées à l’intention de ceux qui le désirent sans oublier les conférences.

 

Deux films seront projetés également. L’un intitulé "Assalamalekoum RIM RAP" est une rétrospective du mouvement Hip Hop en Mauritanie à travers des interviews des différents acteurs du milieu. L’autre “Voix des sans voix” est un panorama du Rap ouest africain.

 

L’un des objectifs de cette 2ième édition, c’est de renforcer les efforts sur le développement et la coopération Sud-Sud. Avec un budget avoisinant les 120.000 euros, les organisateurs de la 2ième édition du Festival Assalamalekoum Hip Hop ne semblent pas lésiner sur les moyens pour donner un cachet particulier à ce festival qui a fini par conquérir le public mauritanien. Ils espèrent ainsi rééditer voire même surpasser le succès de la 1ière édition.

 

Pour la deuxième édition, ce n’est pas uniquement au Ccf que les artistes vont se produire. Le rappeur canadien Manu Military et Tata Pound du Mali vont se produire au stade de Basra. D’autres comme Xuman, Fabolus, Tunisiano, Ewlade Leblade au stade de Ksar.

 

Organiser un évènement musical de la dimension d’Assalamalekoum Hip Hop Festival demande aussi beaucoup de moyens financiers. Les Organisateurs espèrent donc que les bonnes volontés mauritaniennes participent à cet effort en mettant la main dans la poche tout au moins pour la réussite de cet événement majeur dans l’agenda culturel de la Mauritanie.

 

Les organisateurs de Assalamalekoum Hip Hop Festival -première manifestation culturelle du genre en Mauritanie- en appellent aux partenaires et sponsors du pays afin que la réalisation de la seconde édition puisse se faire dans les meilleures conditions.

 

En 2008, la 1ière édition d’Assalamalekoum Hip Hop Festival fut une belle aventure inédite dont le succès a été reconnu par tout le monde. C’est dans cette dynamique que les organisateurs de cet évènement musical qui sont encore aux recherches de financement préparent la deuxième édition. La réalisation de celle-ci ne sera possible qu’à condition que les mauritaniens y participent en apportant leur contribution de quelle que nature qu’elle soit.

 

Babacar Baye Ndiaye

 

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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 19:34

La première édition de "Assalamalekoum Hip Hop Festival" a été une grande réussite ! Si elle a été possible, c’est grâce en grande partie au Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC), au Centre Culturel Français (CCF) Antoine Saint Exupéry de Nouakchott et à Zaza Productions, une structure dirigée par Monza. Pour la seconde édition encore, le SCAC et le CCF ont apporté leur concours pour faire vivre aux mauritaniens et notamment à la jeunesse cet évènement artistique et culturel unique en son genre.

 

Initialement prévu du 6 au 9 mai prochain, "Assalamalekoum Hip Hop Festival" aura lieu du 15 au 17 avril 2009. Les organisateurs ont fait des démarches auprès de "Cultures France", une institution française qui a accepté de prendre entièrement en charge les cachets des artistes qui se produiront à cette occasion.

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Le montant de la subvention est de 15.000 €. Au niveau de la Mauritanie, personne ne semble s’intéresser à ce projet ou vouloir mettre la main dans la poche."Nous avons entrepris des démarches auprès de nombreuses entreprises mais nous n’avons pas eu aucun retour", s’indigne Monza qui révèle qu’il n’y a que Tivisky qui a montré son intérêt à ce festival en débloquant une somme de 200.000 UM.

 

L’année dernière, la Communauté Urbaine de Nouakchott (CUN) avait participé à cet évènement en donnant 100.000 UM et des barrières de protection. "Jusqu’à ce jour, elle n’a rien fait. Tout ce que j’ai entrepris dans ma carrière en Mauritanie, il n’a été possible que grâce au président de la Communauté Urbaine de Nouakchott (Ndlr, Mohamed Ould Hamza) mais, aujourd’hui, il ne répond pas à mon appel", lâche Monza sur une pointe de déception. "Il m’a toujours épaulé. Il a toujours été là pour m’aider. Mais, aujourd’hui, je n’arrive plus à le joindre. Je ne comprends pas !", dit-il.

 

Aujourd’hui, les organisateurs de "Assalamalekoum Hip Hop Festival" ont toutes les peines du monde à thésauriser l’argent nécessaire pour organiser correctement cet évènement. Pour le moment, il n’y a que le Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France à Nouakchott, le Centre Culturel Antoine de Saint Exupéry et "Culture France" qui ont répondu à l’appel des organisateurs.

 

Pour autant, les organisateurs tentent de rassurer malgré toutes les difficultés. "La deuxième édition de "Assalamalekoum Hip Hop Festival" aura bien lieu sauf si le gouvernement nous empêche de le faire en nous refusant l’autorisation", dit Monza. "Je trouve anormal que des institutions françaises ou étrangères s’investissent dans le développement de la culture en Mauritanie alors que les mauritaniens, les premiers concernés, ne s’y intéressent pas", s’indigne-t-il.

 

Les concerts auront lieu au Centre Culturel Français de Nouakchott et au Ksar. Le maire de cette commune, favorable à ce festival, s’est engagé personnellement à accompagner les organisateurs en mettant à leur disposition le stade de Ksar, en plus des forces de l’ordre et de l’électricité. "C’est déjà un geste très noble", se réjouit Monza en appelant nos responsables politiques en faire autant afin de participer au développement de la culture mauritanienne.

A moins d’un mois de ce festival, un problème taraude cependant l’esprit des organisateurs.

C’est celui relatif au déplacement des artistes invités à Nouakchott. "Je lance un appel à toutes les compagnies aériennes qui effectuent des vols en destination de la France, du Sénégal, du Maroc pour leur dire de s’investir dans ce projet. Ce sera une façon de participer au développement de la culture locale", déclare-t-il.

 

Avec Assalamalekoum Hip Hop Festival, la Mauritanie a beaucoup à gagner en termes d’images puisque de grosses pointures du mouvement Hip Hop mondial vont se produire en trois 3 jours avec tout ce que cela implique comme retombées économiques. "Il faut que les gens sachent que "Assalamalekoum Hip Hop Festival" est aujourd’hui reconnu par un grand réseau de festivals", exulte Monza en appelant les mauritaniens à s’y investir puisqu’il y va de leur intérêt.

 

Les organisateurs ont aussi apporté des modifications pour mieux donner une autre image de la Mauritanie, en faisant d’Assalamalekoum Hip Hop Festival un moment de métissage culturel. "Ce sera un festival qui va refléter le nom du festival (entendez par là, l’unité et la fraternité). Ce que nous voulons, c’est d’échanger avec les artistes étrangers. Faire venir dans notre pays d’autres nationalités ne fera qu’accroître notre diversité", explique-t-il.

 

De grands rappeurs sont attendus à ce festival. Parmi eux, on peut citer Tunisiano, OGB, Tata Pound, Manu Military, Garba 50, Maxi Crazy, Yeleen, Xuman. Au sujet de Fabolous (rappeur américain) et Violadores Del Verso (groupe de rap espagnol), selon Monza, leur venue à Nouakchott dépend de leurs ambassades respectives.

 

Babacar Baye Ndiaye

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24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 19:28

Amen FilsKandé Diakité, alias Amen-fis, est un rappeur d’origine malienne. On peut le dire sans se tromper. Il est le rappeur malien le plus mauritanien.

 

Rien ne le prédestinait à faire du Rap. C’est à partir de 1997 qu’il a commencé véritablement à titiller le Rap. Ce qui allait être un coup d’essai va se transformer en passion.

 

A cette époque, il vivait à Nouakchott avec sa mère elle-même mauritanienne. Entre temps, il repart au Mali. C’est de là-bas qu’il va devenir un véritable rappeur, un pro.

 

En 2009, le revoilà à Nouakchott, à la deuxième édition de "Assalamalekoum Hip Hop Festival". Déjà, à son actif, il a sorti deux albums. Le premier, Yeredon, est sorti en 2008. Le second est sorti cette année 2009.

 

Ses premiers pas dans le mouvement du Hip Hop, il les fera à Nouakchott. Il révèle : "J’ai passé une bonne partie de ma jeunesse à Nouakchott. C’est plus tard que je suis retourné au pays". Son adolescence, il la passera au quartier de la Socogim PS. C’est dans ce quartier que le virus de chanter l’attrapera. Déjà, à cette époque, le Rap commençait à bouillonner dans l’esprit de la jeunesse déjà fougueuse de la capitale. Dix ans plus tard, il est revenu à Nouakchott où le temps semble être suspendu. Rien n’a changé à ses yeux.

 

Aujourd’hui, c’est presque un enchantement qu’il se retrouve là où il a commencé à affûter ses premières armes dans le mouvement du Hip Hop mauritanien. Que serait-il devenu hélas ? En Mauritanie, il n’est pas dépaysé. "Je parle un peu de Hassanya et du Peul. Au Mali, on parle ces langues-là aussi. Lorsque je suis en Mauritanie, c’est comme si je me retrouvais chez moi, au Mali. Je peux dire que je suis le malien le plus mauritanien", confie-t-il avec un brin de sourire et de conviction.

 

Lorsqu’il est revenu en Mauritanie, il a été agréablement surpris par l’évolution du Rap. Son regard est tout simplement enchanteur. "Je pense qu’il se porte bien. Le fait d’organiser un festival déjà prouve incontestablement que le Rap en Mauritanie marche. Sinon, les gens n’allaient pas penser à organiser un festival", témoigne Amen-fis.

 

Surtout, il a été bluffé par les différents styles de Rap qu’ont apporté certains groupes de Rap comme Ewlade Leblade, Diam Min Tekky, Military Underground, Rue Publik…"On sent vraiment que le Rap mauritanien est riche", dit-il en laissant entendre qu’il n’a rien aujourd’hui à envier à ceux des pays de la sous-région comme le Mali ou le Sénégal. Pour Amen-fis, la seule différence se situe au niveau du langage. "Le Rap est partout le même ainsi que les thématiques. On défend toujours les mêmes causes. On parle des problèmes sociaux. On critique les pouvoirs publics. Partout, à travers le monde, le mouvement a les mêmes aspirations", explique-t-il.

 

C’est donc clair. Aujourd’hui, le Rap mauritanien peut bien rivaliser avec ceux des autres pays. Nos rappeurs ne doivent plus éprouver un complexe d’infériorité. En tout cas, c’est l’avis d’Amen-fis. Il explique : "C’est le travail seulement. Les rappeurs commencent à comprendre que le Rap, ce n’est pas uniquement le flow. Il faut essayer d’être professionnels. J’ai vu des rappeurs mauritaniens qui jouent en live et qui font des trucs intéressants. Ils peuvent bien rivaliser avec les rappeurs d’autres pays africains". Pour nous convaincre, il cite l’exemple de Waraba qui a représenté la Mauritanie dans le morceau de "Poto-Poto".

 

Pour la première fois, le public découvrait Amen-fis. En participant à "Assalamalekoum Hip Hop Festival", il est venu en conquête et se faire découvrir. "Peut-être que le public me connaissait auparavant. Mais, en réalité, cela fait des années qu’il ne savait plus ce que je faisais. Ce festival était pour moi de leur faire découvrir Amen-fis", dit-il.

 

Sa prestation et son flow fluide ont ébloui le public à qui il est venu aussi présenter son nouvel album, Rappeur Président. Une nouvelle conception de gouverner et un prétexte de mettre à nu l’échec des hommes politiques. "On dit que les rappeurs disent la vérité. Je me suis dis que si on donnait la chance aux rappeurs peut-être qu’ils pourraient y avoir un changement à travers le monde", explique-t-il.

 

Ousmane Gangué a d’ailleurs participé dans cet album. Ce Peul du Wassoulou a révolutionné le Rap malien dans lequel il a insufflé de nouvelles sonorités musicales de son terroir. "Je suis peul et je suis fier de l’être", revendique-t-il.

 

Babacar Baye Ndiaye

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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 19:25

Double-H-Men.JPGCréé en 2004, W H Men de Nouadhibou est composé de Dafou, de BIO et de Gongui Men. A eux trois, ils ont réussi, entre autres groupes, a imposé la passion et l’amour du Rap dans cette ville. "Si on fait un concert, tout le monde vient", révèle Dafou, 32 ans. Dafou (comprenez "Daouda" et "fou") fait du rap depuis 1996. "Sans me vanter, je suis le premier rappeur à Nouadhibou", insiste-t-il.

 

W H Men n’a pas été créé pour jouer les seconds rôles dans le bouillonnant mouvement du Hip Hop en Mauritanie où les cartes sont en train d’être redéfinies. D’ailleurs, c’est pour inverser la tendance qui consiste à penser qu’il n’y a qu’à Nouakchott où on peut retrouver les bons rappeurs. Durant la deuxième édition de "Assalamalekoum Hip Hop Festival" du 15 au 17 avril 2009, ils ont montré qu’ils n’avaient rien à envier aux rappeurs de la capitale où pullulent des milliers de groupe de Rap. "C’est vrai qu’à Nouakchott le rap est plus enraciné dans les mentalités. Mais, il ne faut pas omettre qu’à Nouadhibou aussi, il y a de grands rappeurs", soutient Dafou.

 

La preuve, ils ont laissé une bonne impression au public. C’est la première fois que W H Men se produise dans un évènement musical comme "Assalamalekoum Hip Hop Festival". Même s’ils n’ont pas encore sorti leur premier album, l’ambition ne leur manque pas. "On veut que tout le monde nous connaît et surtout voyager à l’intérieur du pays", confie Dafou.

 

Leur prestation sur la scène de "Assalamalekoum Hip Hop Festival" devant des milliers de spectateurs semble leur donner une envie et un courage d’aller à la conquête d’autres horizons et de se mesurer. Ils rêvent d’exporter le Rap mauritanien au-delà de ses frontières. Ils y croient parce qu’ils ont ce petit quelque chose qui les différencie des autres. "Chacun vit à sa manière. Mais, on forme un groupe très solidaire", révèle Dafou.

 

Ils chantent de tout et de rien. Comprenez par là tout ce qui leur passe par la tête. Leurs messages portent sur le racisme, la démocratie, la politique…De là à clamer haut et fort leur ras-le-bol, il n’y a qu’un pas. "Notre système étatique nous a coincés. Notre jeunesse est endormie. Je ne sais pas si elle est terrorisée. Je ne sais pas si elle ne veut pas évoluer. Je me demande parfois si elle est consciente", s’insurge Dafou. Une manière de dire qu’ils sont bien là pour représentant, en paraphrasant Aimé Césaire, ceux qui n’ont pas de bouche. Mais surtout : changer les choses !

 

Ils utilisent le micro pour mâter, vilipender et dénoncer tout ce qui ne va pas dans notre société, dans notre existence et dans nos comportements. "Nous voulons que le gouvernement aide les populations", dit BIO (Bandit Intelligent Ouvert), 22 ans. Leur combat ? La liberté, l’égalité, la justice, la démocratie.

 

"Nous voulons que tout le monde nous entende", explique-t-il. D’ailleurs, tout Nouakchott les a entendu à l’occasion de leur prestation sur scène de "Assalamalekoum Hip Hop Festival" où ils ont assuré, avec un freestyle imposant.

 

W H Men est la preuve qu’à Nouadhibou le Rap est bien vivant et fait bouillonner des milliers de cœur. Derrière ce tableau se cache une triste réalité. Leur ville, par ailleurs capitale économique du pays, ne dispose même pas de salles de spectacles. "On veut être libre comme l’air, s’écrie Gongui Men, 27 ans. Nous sommes des jeunes. La Mauritanie ne peut pas avancer sans nous. Tout est à l’agonie en Mauritanie".

 

Pour Gongui Men, il faut aussi que les organisateurs des évènements culturels pensent aussi aux artistes de l’intérieur dans leur programmation. "On fait venir des artistes étrangers à Nouakchott, dit-il. Pourquoi pas ne pas penser à le faire avec les artistes de l’intérieur pour leur donner une chance de se faire découvrir. On ne demande pas de l’argent. Tout ce que nous voulons, c’est qu’on nous appuie et qu’on essaie de soutenir les rappeurs de l’intérieur".

 

Tout ce qui leur manque actuellement, c’est peut-être ça : trouver un cadre d’expression. "Nous voulons que les rappeurs soient reconnus par les autorités comme elles l’ont fait avec les Malouma Mint Meidah et Dimi Mint Habba", poursuit Gongui Men.

 

Le temps d’un concert, ils ont vidé tout ce qu’ils avaient dans leur cœur en assénant leur vérité à la figure de qui vous savez. Ils ne s’engagent pas à moitié. "Nous n’avons peur que de Dieu", dit Dafou. Pour W H Men, il est hors question d’être complice de certains mensonges. "Même si on nous payait des millions comme Papis Kimmy", ironise Dafou.

 

Babacar Baye Ndiaye

 

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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 19:20

Habobe-Bassal.JPG 

Leur passage sur la scène de "Assalamalekoum Hip Hop Festival" du 16 avril n’a fait que confirmer qu’ils ont bel et bien une place dans le mouvement du Hip Hop en Mauritanie. Tout le public qui était là ce soir-là est tombé sous le charme de ce groupe de rap qui a fini par s’imposer.

 

Le groupe est composé de trois membres : Mika, Cheikh Oumar et Abou qui est le leader incontesté de Habobé Bassal. Ils sont venus au Rap pour lui injecter du sang neuf. Il n’y a aucune utopie dans leurs propos. Leurs chants l’illustrent parfaitement. Entre ce groupe et le public, c’est toujours une véritable communion. Dans leurs textes aux messages denses, ils titillent avec l’amour, la drogue, le Sida, les grossesses indésirables…

 

Sur scène, ils arborent un accoutrement assez original qui renvoie aux couleurs de leur origine, le Fouta. Un groupe authentique tant dans l’accoutrement et les paroles. Pas de bling bling. "Faire du Rap, ce n’est pas faire de l’imitation. Ce n’est pas forcément copier les rappeurs américains. Nous devons chercher plutôt à valoriser notre culture et nos costumes traditionnels. Ça peut permettre de lutter contre la pauvreté et le sous-développement. On se trompe en pensant qu’en puisant dans d’autres cultures on peut évoluer", explique Yaya Diallo, manager de Habobé Bassal.

 

Pour marquer la différence et se faire remarquer, c’est prendre un tel virage : être original dans la création. Habobé Bassal sait capturer l’émotion du public à qui il donne tout ce dont il réclame. Le public est toujours friand de choses qui l’émerveillent et de ce qu’il a envie d’entendre. Sur scène, ils font étalage d’une finesse hors pair. A les entendre chanter, on ne peut qu’être séduit. Tout Nouakchott connaît ce groupe de Rap qui est partagé entre les concerts dans la capitale et à l’intérieur du pays notamment dans la vallée où ils sont originaires.

 

Malgré toute cette notoriété, on ne semble pas presser le pas pour sortir un album. Leur fil rouge, c’est la patience. Le manager explique : "Nous sommes en préparation. Nous avons déjà calé plusieurs morceaux. C’est vrai que les gens sont pressés de nous voir sortir notre premier album. Il faut s’assurer d’abord, avant de sortir un album, qu’il y aura un public qui va l’acheter. Il faut avoir beaucoup bougé à l’intérieur du pays. De ce fait, il n’est jamais trop tard pour sortir un album".

 

Le mot d’ordre chez Habobé Bassal est donc clair : bien peaufiner la sortie de leur album pour mieux accrocher le public. Dans leur musique, on y retrouve, au grand plaisir des sens, des sonorités traditionnelles et rythmes modernes. Pour cibler un large public, ils chantent presque dans toutes les langues du pays. Ils ébruitent dans leurs chansons des messages bien réfléchis. Pas de carte d’identité dans leurs textes. Le tout dans un flow hardcore.

Habobé Bassal a acquis aujourd’hui une certaine notoriété et une image de grand groupe de Rap en devenir. Pour autant, l’euphorie ne semble pas gagner leur cœur. "C’est très facile de se faire connaître. Ce qui est difficile, c’est de gérer une carrière musicale. La preuve, des artistes se sont éteints parce qu’ils n’ont pas pis en considération ce paramètre", souligne Yaya Diallo pour qui le foisonnement et la percée de certains groupes de Rap ne hantent pas leur sommeil. "Nous travaillons pour réussir. On ne se préoccupe pas de ce que font les autres".

 

A Habobé Bassal, c’est du militantisme pur et dur. On compare le trio qui le compose à celui de Diam Mint Tekky. Leur prochaine étape sera de bousculer les groupes de Rap qui ont fini par s’installer dans le cœur des mauritaniens : Military Underground, Ewlade Leblade, Diam Min Tekky…Ils étaient dans le ravissement lors de la deuxième édition de Assalamalekoum Hip Hop Festival où ils ont bien réussi à faire frissonner le public. Histoire de montrer qu’ils n’ont pas été là par hasard. "Si nous sommes présent à ce festival, c’est grâce à notre sérieux et notre talent. Monza nous a vus jouer à moult reprises, c’est pour cela qu’il nous a sélectionnés", dit Yaya Diallo.

 

Habobé Bassal est du genre à dire tout haut ce qu’on murmure. C’est pour donner sens à leur combat. Leurs coups sont irrésistibles et n’épargnent personne même Mohamed Ould Abdel Aziz. "Nous conseillons aux mauritaniens de ne pas le laisser présider aux destinées de la Mauritanie. Il est plus assassin que Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya. C’est ce dernier qui l’a formé mais il est plus dangereux que lui", affirme le manager du groupe.

 

Même pas peur ! Il n’y a qu’eux qui osent parler ainsi. "On n’a pas peur d’être jeté en prison. Au contraire, ce sera pour nous une grande fierté", clame haut et fort Yaya Diallo qui explique qu’ils ne le font pas pour la gloire. Mais pour que les choses bougent. "Chaque matin qu’on se réveille, on nous parle d’unité nationale ou de démocratie. Mais, on n’a rien vu".

 

Babacar Baye Ndiaye

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 19:17

La 2ième édition de Assalamalekoum Hip Hop Festival va débuter ce mercredi 15 avril et va se prolonger jusqu’au vendredi 17 avril 2009. Dans ce cadre, l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Nouakchott avait promis la distribution de 3.000 MP3 au public et de mettre à la disposition des organisateurs un matériel de sonorisation.

 

A la dernière minute, les organisateurs seront avisés de la non disponibilité des 3.000 MP3 et du matériel de sonorisation. En contrepartie, à défaut de pouvoir tenir leurs promesses au sujet des MP3 et du matériel de sonorisation, l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Nouakchott proposa aux organisateurs d’Assalamalekoum Hip Hop Festival la confection de Tee-shirts où figureraient des logos illustrant les drapeaux des Etats-Unis d’ Amérique et de la Mauritanie.

 

Ces tee-shirts porteront aussi des slogans évoquant la démocratie, la bonne gouvernance, le respect des droits de l’Homme…Aussitôt, les organisateurs y ont décelé une intention manifeste de la part de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique de se servir de ce festival comme une tribune politique.

 

"Assalamalekoum Hip Hop Festival n’est pas une pancarte publicitaire pour la Mauritanie encore moins pour les Etats-Unis d’Amérique", rappelle Kane Limam Monza, directeur artistique de cet évènement musical, premier du genre en Mauritanie. "On est très déçus !", dit-il à bout de nerfs. Comme quoi, il ne faut compter que sur soi-même !

 

Babacar Baye Ndiaye

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 19:10

On dit de lui qu’il est aujourd’hui l’un des rappeurs mauritaniens les plus talentueux de sa génération. Il s’est produit, pour la première fois, sur la scène de "Assalamalekoum Hip Hop Festival" du 15 au 17 avril 2009. Après sa prestation, nous l’avons rencontré. Occasion de parler de cet évènement musical, de sa carrière musicale, de ses projets et de l’avenir du Rap en Mauritanie.

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Le Rénovateur Quotidien : Quelle est votre impression au sujet de "Assalamalekoum Hip Hop Festival" ?

Waraba : C’est un plaisir pour moi d’être présent à ce festival. Lorsque que Monza m’en a parlé, je lui ai aussitôt accordé mon feu vert. La seule manière d’apporter ma contribution, c’était d’y participer. Monza force le respect. Car, monter un festival, ce n’est pas une chose aisée. Ça demande beaucoup de moyens. Grâce à lui, "Assalamalekoum Hip Hop Festival" a acquis une certaine notoriété internationale. Je pense que c’est une bonne initiative pour le développement du Hip Hop en Mauritanie. Le fait de déplacer de grands rappeurs comme Tunisiano démontre l’intérêt de ce festival.

 

Le Rénovateur Quotidien : Vous n’êtes pas monté sur scène depuis presque trois ans. Est-ce que votre participation à "Assalamalekoum Hip Hop Festival" était une manière pour vous de vous refaire un état de santé musical ?

 Waraba : A vrai dire, oui. Toutefois, cela ne signifie pas que j’ai perdu mon aura. Le talent est toujours là. Entre le public et moi, il n’y a jamais eu de rupture. Certes, je suis resté presque trois ans sans monter sur scène. Mais, cela ne veut pas dire qu’on m’avait rangé dans les tiroirs de l’oubli. Ma prestation sur la scène de "Assalamalekoum Hip Hop Festival" était une manière unique pour moi de montrer que je suis toujours là.

 

Le Rénovateur Quotidien : Vous semblez opté pour une carrière internationale. N’êtes-vous en train de vous couper petit à petit si ça ne l’est pas déjà avec le public mauritanien ? 

Waraba : Plusieurs raisons m’ont poussé à prendre un tel virage. Parmi celles-ci, on peut citer le déficit de structures de musique. A nos débuts, dans le Rap, il n’y avait pratiquement rien. On ne pouvait même pas rêver de remplir un espace comme le Centre Culturel Français. C’est récemment qu’il y a eu un véritable déclic dans le Rap. C’est avec l’apparition de certains groupes de Rap comme Diam Min Tekky, Ewlade Leblade ou Military Underground que les choses ont commencé à changer. Ils ont réussi à injecter du sang neuf au mouvement du Hip Hop.

 

Le Rénovateur Quotidien : Est-ce que leur percée ne vous a pas en quelque sorte handicapé ? 

Waraba : Je suis un éternel bosseur. Je ne verse pas dans certaines polémiques ou accusations gratuites. Ce n’est pas parce que je suis un rappeur que je suis autorisé à débiter tout ce qui me traverse à l’esprit. Lorsque que j’écoute parfois certains rappeurs, j’ai la chair de poule. Ils oublient qu’ils sont des leaders d’opinion. De ce fait, ils peuvent influencer très rapidement la jeunesse.

Un artiste, il est avant tout un éducateur. C’est dans ce cadre que dans mes textes, je m’efforce à véhiculer des messages d’espoir à la jeunesse africaine. On entend souvent des rappeurs s’insurger contre les pouvoirs publics alors qu’ils n’ont aucune preuve de ce qu’ils avancent. Je ne peux pas comprendre que les gens les accusent d’être des fripouilles or qu’ils n’essaient pas de faire quelque chose pour développer le pays. Je suis apolitique. D’ailleurs, je ne vote pas. Il faut qu’on arrête de berner les gens. Il faut qu’on arrête aussi d’être des hypocrites. Aujourd’hui, malgré les difficultés, je ne me plains pas. Je suis marié et père de deux enfants. J’arrive à les entretenir grâce à ma musique. C’est pour vous dire que je cultive mon jardin. Je viens de monter mon propre studio, RIM productions. On envisage de faire une compilation sur le Rap mauritanien. Je vise maintenant très haut.

 

Le Rénovateur Quotidien : Le Rap aujourd’hui commence à s’imposer en Mauritanie. Quel est votre sentiment ? 

Waraba : C’est une force incontournable aujourd’hui le Rap. Quand on organise un concert, le public répond massivement. C’est à la fois rassurant et prometteur. Pour autant, nous avons encore du chemin à faire. La Mauritanie regorge des niches de rappeurs talentueux. Toutefois, je déplore les relents identitaires qui commencent à surgir dans le mouvement du Hip Hop. Si chaque rappeur monte sur scène et clame haut et fort son identité, ça devient inquiétant.

Le Rap transcende les barrières communautaires ou autres. Parfois, j’ai l’impression aussi que le Rap n’est plus ce qu’il était. J’ai eu la chance d’avoir voyagé et côtoyé de nombreux rappeurs expérimentés. Ça m’a permis d’acquérir une certaine expérience dans le domaine musical. En somme, j’ai compris que nous, les rappeurs mauritaniens, nous sommes velléitaires. On s’enferme. On est arrogant. Depuis combien de temps se plaigne-t-on du manque de structures en Mauritanie ? Mais, on n’a jamais pensé à s’investir réellement.

 

Propos recueillis par

Babacar Baye Ndiaye

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 19:06

Number-One-Salam.JPGDerrière Number One African Salam, il y a Mamadou Sow, Abderrahmane Waly Diallo et Yahya Fall. Dans leurs cœurs, il n’y a qu’un mot qui y bouillonne : l’Afrique. Ils sont tombés très tôt dans la marmite du Rap. Ils se définissent comme des citoyens du monde venus répandre, sans pour autant prétendre être des donneurs de leçons, la voix de la sagesse. Leur combat : que la paix règne partout à travers le monde et notamment en Afrique !

 

Number One African Salam a déjà quinze ans d’existence. Actuellement, le groupe est à pied d’œuvre pour sortir son premier album au cours de l’année 2009. "On dit au public de bien faire attention à cet album qui va bientôt sortir", annonce Doubidou. Une sortie qui va travestir sans nul doute leur longue traversée du désert qui s’explique, selon lui, par le manque de moyens. Il précise : "Notre moyen, c’est le micro".

 

En attendant cet album très attendu, le trio de Number One African Salam promet de dénicher tout ce qu’il a de meilleur dans son esprit et cœur avec des messages très forts. Déjà, le public a eu à moult reprises goûté aux sonorités musicales que propose ce groupe originaire de la Médina 3. Cet album sera une autoproduction. "En matière de musique, il faut être patient. C’est pour cette raison que nous n’avons pas voulu sortir très tôt notre premier album", explique Doubidou. A Number One African Salam, ce ne sont pas les perspectives qui font défaut. "Après la sortie de cet album, il y aura beaucoup de projets à faire", promet Abderrahmane Waly Diallo alias Abdou Nas.

 

La tonalité est déjà là. La volonté de marquer les esprits également. Mais aussi, l’envie de bien faire, de réussir et de faire plaisir avant tout. Que dire de leur engagement. "Nous sommes un groupe qui ne recule devant rien. Nous sommes un groupe qui veut aider l’humanité. On ne peut pas tout faire. Mais, à chaque fois qu’il y aura quelque chose, on amènera notre participation", révèle Abdou Nas.

 

Avec des idées percutantes à éblouir n’importe quelle oreille, Number One African Salam est un groupe qui veut participer à l’éveil des consciences. Un groupe qui sait capter nos émotions et surtout nous mettre en face de nos réalités qui font souvent mal au cœur. "On voit tout le temps des foyers de conflits en Afrique s’éclater partout sur le continent. Les Africains continuent de nos jours à s’entretuer", dit Doubidou qui lie cette situation à l’insoutenable pauvreté et la misère qui frappent le continent Noir, toujours assujetti par des politiques économiques désastreuses.

 

Ils revendiquent, avec fierté, leur dose d’africanité. A la maison, dans la rue, sur tous les podiums, partout où ils passent, ils scandent leur acharnement, crient leur ras-le-bol et leur déception. "On est la bouche de ceux qui n’ont point de bouche", lâche Doubidou.

Unis par le destin, Doubidou, Yadikha et Abdou Nas ont presque sillonné toute la Mauritanie. Ils forment presque une famille. Le premier enfant de Yadikha porte le nom de Abdou Nas et le premier enfant de ce dernier porte celui de Doubidou. Après quinze ans de cheminement, Number One African Salam est plus que jamais déterminé à aller de l’avant, toujours porté par un vent d’optimisme, rêvant même de se produire un jour au-delà des frontières mauritaniennes dans des grandes villes comme Dakar, Bamako, Abidjan, Accra, Londres, Paris, etc.

 

Avec une musique portée vers l’éveil des masses populaires de l’Afrique, les messages qu’ils délivrent, ils ont une belle carte à jouer. L’espoir est donc permis et les portes, pour la conquête du monde, ouvertes…

 

Ils chantent pour la liberté des peuples et la paix des cœurs. Ils clament haut et fort : à bas les guerres ! Ils rêvent d’une Afrique unie où la haine serait à jamais bannie. Puisant dans leur propre expérience, "les citoyens du monde" espèrent aussi que le racisme, la famine, les violences, la haine…ne vont pas continuer à infester l’humanité. Abdou Nas rappelle cette vérité : "La haine a rendu l’homme abêtissant. La haine a terrorisé l’homme. La haine a fait vibrer le cœur de l’homme".

 

Certes leurs propos sont teintés d’utopie mais ils ont le mérite de dessiner une nouvelle étape de notre vie, de bâtir une nouvelle Afrique. Pour y arriver, Abderrahmane Waly Diallo alias Abdou Nas suggère: "Il va falloir qu’on combatte la haine dans nos cœurs, oublier le passé, viser l’avenir et essayer de refaire ce monde, notre continent, l’Afrique".

 

L’Afrique est sans cesse chantée, glorifié, élevé en rang de divinité. Son sort préoccupe tellement Number One African Salam qu’un morceau a été créé dans ce sens et évoquant certains drames à la fois bouleversants et regrettables que vivent des pays comme le Zimbabwe, la République Démocratique du Congo, le Soudan, etc.

 

"Lorsqu’on regarde la télé, on ne voit que des enfants qui meurent de faim", se désole Yadikha. "A chaque fois que je vois certaines réalités, mes yeux coulent de larmes. Je pleure au fond de moi-même", confie Abdou Nas, un fan de Don Cheadle, acteur principal d’Hôtel Rwanda, un film de Terry George qui retrace le génocide rwandais de 1994.

 

Babacar Baye Ndiaye

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 19:01

Matador.JPGSur scène, il est si croustillant qu’on a qu’une seule envie : le dévorer ! Babacar Niang, alias Matador, est membre du groupe de Rap sénégalais Wa Bmg 44. Rencontre avec celui qui est considéré aujourd’hui comme celui qui a injecté du sang neuf au Rap sénégalais en déperdition.

 

Le Rénovateur Quotidien : Vous étiez en Mauritanie dans le cadre de "Assalamalekoum Hip Hop Festival". Quel a été votre impression de ce que vous avez vécu et ressenti au sujet du Rap mauritanien ?

 

Matador : C’est une bonne impression que j’ai eue sur le Rap mauritanien. Cela m’a ramené très loin en arrière. J’ai vu quelque chose que j’avais l’habitude de ne voir qu’en Europe, aux Etats-Unis ou au Sénégal. Ce que j’ai pu voir prouve bien que le Hip Hop est présent en Mauritanie. A tous les "hip-hopeurs" mauritaniens qui ont réussi à imposer la culture Hip Hop en Mauritanie, je leur dis : chapeau bas! Ils le méritent. C’était vraiment grandiose. Ce que j’ai vu durant ce festival montre que les rappeurs mauritaniens n’ont rien à envier aux autres pays de la sous-région.

 

Le Rénovateur Quotidien : Avez-vous été surpris par les rappeurs mauritaniens ?

 

Matador : Non, pas surpris ! J’ai eu l’occasion de découvrir certains rappeurs mauritaniens avant de venir à Nouakchott. Je connais Waraba, à travers le collectif "AURA". J’ai suivi aussi beaucoup de ses spectacles. Il y a le groupe de Rap "Minen Tèye" qui a enregistré son dernier album (Moro-itanie, Ndlr) à notre studio. D’ailleurs, nous avons fait un duo ensemble. Je connais aussi "Military Underground" que j’ai croisé durant les "Hip Hop Awards". Ils ont fait une très belle prestation. Ce n’était pas évident puisqu’il y avait des calibres du mouvement du Hip Hop sénégalais.

 

Le Rénovateur Quotidien : Pour vous donc, le Rap mauritanien peut bien tirer son épingle du jeu ?

 Matador : Je persiste encore : le Rap mauritanien n’a rien à envier à celui des autres pays africains. C’est vrai que le Hip Hop est né aux Etats-Unis d’Amérique. Mais, voilà, elle est devenue une culture universelle. Il y a des rappeurs africains qui rappent mieux que les rappeurs américains. Donc, on n’a rien à les envier. C’est au niveau seulement des infrastructures et de développement que la différence se ressent. Ces rappeurs sont, contrairement à nous, dans de bonnes conditions matérielles. Toutefois, sur le plan artistique, sur le plan de l’engagement, il faut s’interroger si on ne les dépasse pas. Personnellement, je suis fier du Rap mauritanien.

 

Le Rénovateur Quotidien : Vous êtes connu par vos textes très engagés. Avez-vous ressenti un certain engagement dans le Rap mauritanien ?

 

Matador : Je ne suis pas surpris. Non plus, je ne suis pas déçu. Toutefois, aux Etats-Unis, en France ou au Sénégal, les chaînes de télévision ont fait que beaucoup de rappeurs ont dévié du chemin. Ils cherchent à être populaires et à gagner de l’argent. Ils ont cessé d’être engagés. De ce fait, le Rap a perdu de sa valeur. Le Rap est devenu un produit commercial. Etant africain, on ne peut pas se permettre de chanter pour faire danser ou faire bouger les fesses. On doit chanter pour changer les consciences et les mentalités. On ne doit pas se comparer aux rappeurs américains. Ils ont tout. En Afrique, on a encore des problèmes à régler. Il y a des questions à poser par rapport à la politique, à la société, à l’économie…On ne doit pas ignorer tout cela comme si de rien n’était. Je n’insinue pas que tout rappeur doive être engagé. Mais, aussi, je dis qu’en Afrique, on doit être plus engagé. Le Rap, à sa naissance, c’était pour lutter contre l’injustice et pour qu’il y ait l’égalité. Il y a d’autres musiques pour s’amuser.

 

Le Rénovateur Quotidien : Autrement dit, une culture où le bling bling n’a pas sa place ? 

Matador : Le bling bling a bien sa place dans le Rap si on comprend qu’est-ce que cela représente. Le fait de voir Jazy (rappeur américain, Ndlr) porter des bling bling, cela signifie qu’un jeune du ghetto peut partir de rien pour parvenir au sommet. On enchaînait les esclaves. Ce sont leurs petits fils qui ont transformé ces chaînes-là en bling bling. C’est à partir de là qu’on peut être fier de porter des bling bling. Porter des bling bling pour frimer, je ne suis pas d’accord. Un Jazy qui porte des bling bling, c’est une fierté pour un noir. Comme un Obama qui devient Président des Etats-Unis d’Amérique. Jazy est un jeune du ghetto qui est devenu milliardaire. Il l’est devenu grâce à la culture Hip Hop. Là, il a le droit de porter des bling bling.

 

Le Rénovateur Quotidien : Vous êtes très critique à l’endroit de la société et surtout des pouvoirs publics sénégalais. Peut-on savoir pourquoi ?

 

Matador : J’habite à Thiaroye (banlieue de Dakar, Ndlr), un des pires ghettos du Sénégal. Là où vous prononcez ce nom, on vous regarde bizarrement. C’est de là-bas que je viens. Je ne suis pas drogué. Je ne suis pas un délinquant. Comme tous les autres jeunes, j’essaie d’apporter quelque chose à mon pays, de contribuer à son développement…Je vis avec des gens qui meurent de faim. Je vis avec des gens qui, durant l’hivernage, deviennent des sans-abri à cause des inondations. Ils habitent dans les camps militaires. Je vis avec des gens qui prennent des pirogues pour aller en Europe. Je vis chaque jour avec la misère et la galère. C’est ça qui fait que je ne peux pas me comporter autrement que de dire à nos dirigeants de revoir leurs politiques. Ce n’est pas normal actuellement dan ce monde qu’il y ait des gens qui meurent de faim pendant que d’autres roulent sur du diamant. C’est injuste. Je lutte pour combattre cela.

 

Propos recueillis par

Babacar Baye Ndiaye

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