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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 22:04

atelier-de-dessin.JPGDes élèves de l’école 7 de la capitale ont été initiés, jeudi, à l’après-midi, aux techniques de dessin à crayon et la création des bandes dessinées par Cheikh Saleck Ould Abdallahi qui a déjà réalisé deux bandes dessinées à savoir "Voyage au pays des almoravides"  et "Les clandestins".

                

Ils ont déjà vu des tas de bandes dessinées. Leurs héros ont pour nom Spider Man, Superman, Batman, Tom et Jerry, Simba, les Tortues Ninja et veulent tous les ressembler parce qu’ils leur vouent une admiration presque familière. Ils aiment dessiner et rêvent de devenir des célébrités de la bande dessinée à l’image de John Arcudi, de Fabrice Angleraud, de Jessica Abel ou de Marguerite Abouet.

 

Entre histoires drôles et contes de fée, leurs dessins empreints d’innocence et de pureté sont prétexte à réflexion sur la vie, expriment leurs états d’âme et donnent l’impression d’une envie de raconter et de se raconter sans préjugés ni idées reçues. La force qui se dégage de leurs dessins témoigne déjà d’une envie de laisser des traces.

 

Les élèves, au nombre de 18, ont reçu à la fin des cadeaux et des prix d’encouragement. "Ce qui est le plus important, c’est de participer. Vous avez appris des choses, non ?", tentera de convaincre l’Attachée culturelle à l’ambassade d’Espagne en Mauritanie, Beatriz Fornos Barrero.

 

C’est à l’ambassade d’Espagne et la Coopération Espagnole qu’on doit cet atelier de dessin qui a été conçu à partir d’un projet culturel entamé à l’Ambassade et la Coopération Espagnole en 2008 et qui a eu comme résultat l’élaboration de deux numéros d’une bande dessinée intitulé "Le club des 4 en Mauritanie" sur les relations historiques qui lient l’Espagne et la Mauritanie. 

 

Babacar Baye Ndiaye

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 16:16

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 12:44

Michelle-Cavalcanti.JPGL’artiste peintre d’origine américaine Michelle Cavalcanti qui est présentement à Nouakchott dans le cadre d’un programme artistique financé par l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique en Mauritanie a soutenu samedi que les artistes peintres mauritaniens "ont besoin de formation", estimant que cela leur aiderait à sortir des sentiers battus de l’informel.

 

Pendant presque deux semaines, Michelle Cavalcanti s’est frottée au train-train de la vie de nos artistes peintres.

 

"Le premier jour de notre contact, j’avais peur. J’étais nerveuse. Je ne savais pas comment cela allait se passer. Au fil des jours, j’ai beaucoup appris avec les artistes peintres mauritaniens. J’ai vite compris que la Mauritanie regorgeait d’artistes peintres qui en veulent, qui ont envie de montrer ce qu’ils savent faire. J’ai découvert de vrais artistes nonobstant les conditions très difficiles dans lesquelles ils évoluent. Ils ont envie d’explorer, d’apprendre, de s’améliorer et de se forger. Il serait bien qu’on les appuie", note Michelle Cavalcanti.

 

"Les artistes peintres mauritaniens ont besoin d’avoir des opportunités de formations pour renforcer leurs capacités dans le domaine de la peinture, d’avoir des matériaux mais aussi des stages de perfectionnement à l’étranger", poursuit-elle.

 

Plus d’une dizaine d’artistes peintres ont participé à cet échange artistique. Les œuvres seront exposées le 22 novembre prochain au Musée National.

                                                                

Babacar Baye Ndiaye

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 12:35

Souleymane-Abbas.JPGPaul Verlaine, Léopold Sédar Senghor, Victor Hugo…Au total, ils sont au nombre de 16 poètes de l’Afrique, de l’Asie, de l’Europe et de l’Amérique à qui Souleymane Abbas a rendu hommage, lundi 8 novembre 2010, à travers une exposition intitulée "Hommage à des poètes", dans le hall du Centre Culturel Français Antoine Saint-Exupéry de Nouakchott.

 

Ils sont français (Paul Verlaine, Frantz Jourdain, Sully Prudhomme, Victor Hugo, Antoine de Saint-Exupéry, Molière, Charles Vildrac et Jean Moréas), sénégalais (Léopold Sédar Senghor, Birago Diop, David Diop, Cheikh Hamidou Kane), mauritaniens (Diakité C. Seck), antillais (Aimé Césaire), Touareg (Bali Othmane) et même chinois (Lao-Tseu tao to king).

 

Aucun artiste n’aurait mieux illustré l’expression des échos de la vie et de la pensée universelle qui conduisent sur le chemin de la conscience et de la solidarité humaine que Souleymane Abbas, qui engage à dépasser les limites étroites de nos univers familiers, à découvrir d’autres nations, d’autres peuples, à travers leurs modes d’action et de pensées pour tenter de percevoir, sous les différences, l’intime similitude qui unit les hommes de tous les temps et de tous les pays.

 

Les dernières créations de Souleymane Abbas dont certaines témoignent de son passage à la Manufacture des Arts Décoratifs de Thiès au Sénégal sont suggestives et pleines d’engagement, de sagesse et de philosophie. Comme à son image. Et le public n’a pu s’empêcher de se laisser entraîner dans les courants d’air de ses 16 œuvres.

 

"J’ai jeté un coup d’œil sur les différentes créations. C’est une très belle exposition qui évoque à la fois certains paysages qui nous sont familiers comme le désert mais aussi des paysages de la vie quotidienne, des bâtiments, des tours, des enfants…C’est une exposition qui mérite d’être visitée et d’être regardée", confie Chekhna Aidara, président de l’Association Transparence et Développement.

 

"J’apprécie beaucoup le travail de Souleymane Abbas. On est fier de l’avoir parmi les rares académiciens qui ont fait l’Ecole des Beaux Arts de Dakar. J’apprécie particulièrement cette exposition en ce sens qu’elle est une exposition de tableaux accompagnés de poésie. Cette sorte de dialogue des arts est extrêmement intéressant et à encourager", poursuit Mamadou Hadya Kane, directeur général de l’Office National des Musées.

 

Souleymane Abbas a le goût du raffiné et de l’imagination. Chacun des tableaux de sa dernière exposition est accompagné d’un recueil de texte poétique ou littéraire d’un auteur dont le titre est tiré d’un de ses ouvrages. Tantôt déroutants, tantôt imprévisibles, les tableaux de Souleymane Abbas mélangent le cubisme, l’art figuratif, l’art abstrait et l’art négro-africain. D’où la richesse de ses œuvres. "Et ce n’est pas un hasard si je l’ai toujours considéré comme un maître lui aussi", confirme Moktar Ould Sidi Mohamed dit Mokhis.

 

Un des doyens des arts plastiques en Mauritanie comme à l’image de Mokhis, Souleymane Abbas a déjà exposé un peu partout notamment au Sénégal, en Algérie et en Allemagne. Ce fils de poète au visage englouti dans une touffe de barbe où peut se perdre une aiguille et grand admirateur de Léopold Sédar Senghor sait donner une forme et une parole à la mémoire.

 

Avec cette exposition, Souleymane Abbas nous enseigne que "la poésie, c’est comme un tableau qui est écrit" et "la peinture, c’est comme de la poésie muette".

 

Encore une fois, Souleymane Abbas qui a dédié également cette exposition à sa mère, se dévoile, laisse sa mémoire s’exprimer, se renouvelle en puisant dans d’autres sources d’inspiration, pousse les générations d’aujourd’hui à remonter la pente de l’histoire pour aller à la rencontre d’Antoine de Saint-Exupéry, de Léopold Sédar Senghor, de Victor Hugo…dont les textes ont très tôt nourri sa jeunesse.  

 

Souleymane Abbas dont la dernière exposition au Centre Culturel Français Antoine de Saint-Exupéry de Nouakchott remonte en 2000 ne veut plus se refermer sur lui-même ni tourner en rond encore moins se faire voler la vedette par la nouvelle génération d’artistes plasticiens. Après s’être resté cinq ans sans exposer en Mauritanie, ce diplômé de l’Ecole des Beaux Arts de Dakar en 1979 et de la Manufacture des arts décoratifs de Thiès en 1981 ne veut plus se regarder le nombril. Et cette exposition-évènement en est une parfaite illustration. Bon vent !!!

 

Babacar Baye Ndiaye

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 20:31

PICT0028.JPGDu 11 au 25 octobre 2010, Mohameden Ould Meyne va exposer ses œuvres au Centre Culturel Marocain de Nouakchott.

 

Dans son exposition sous le thème "l’hospitalité", l’artiste-peintre évoque dans ses tableaux, au nombre de 27, des questions qui sont dans l’air du temps.

 

Des questions qui expriment des peurs intérieures, qui témoignent également des préoccupations, des craintes, des angoisses, des étonnements par rapport à la marche de l’histoire et à la mutation des valeurs.

 

Bref, qui tentent de reconstituer la mémoire. A travers cette exposition, Mohameden Ould Meyne se lance dans une sorte d’"anthologisation" de la mémoire. "Vous avez là une anthologie du patrimoine culturel mauritanien qui est un symbole de l’hospitalité de notre pays qui tourne autour de l’accueil", explique-t-il.

 

Les toiles de Mohameden Ould Meyne sont accueillantes par leurs couleurs, leurs compositions, leur aspect joyeux, chatouillant et sensuel. Elles sont pleines de vie et authentifient l’hospitalité mauritanienne. D’où l’exposition sous le thème "l’hospitalité".

 

"Nous avons une mémoire collective qui est composée de tous ses aspects culturels qui ont, soit, disparu ou qui sont en voie de disparition, fait observer Mohameden Ould Meyne. Les éléments de mémoire sont très importants. C’est pour cette raison que je mets l’accent sur les aspects culturels de la mémoire qui constituent l’âme spirituelle et culturelle de la Mauritanie".

 

Au-delà de cette description très critique en elle-même, Mohameden Ould Meyne craint que les mauritaniens ne perdent davantage leur passé comme il l’exprime d’ailleurs dans l’un de ses tableaux, "Ensevelissement de la mémoire". Et, à travers ses œuvres, il tente d’attirer leur attention.

 

Mohameden Ould Meyne démontre, une fois de plus, qu’il a un lien ludique et décomplexé avec la peinture où il use de divers effets et procédés, dans un mélange subtil fait de récupération, de collages, de pâte de papier, de peintures acryliques, de pigments, de couleurs locales…, pour reconstituer la mémoire.

 

"Les expositions de Mohameden Ould Meyne sont des carrefours d’échanges et de rencontres où l’on peut scruter ses tableaux et faire des commentaires sur les œuvres exposées. L’homme démontre qu’il a son propre style et sa manière de s’exprimer par la composition, le dessin et les coloris choisis dans une palette bien à lui", a souligné le directeur du Centre Culturel Marocain de Nouakchott Mohamed El Kadiri.

 

Babacar Baye NDIAYE

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 23:50

oumar_ball.jpgLa vingtaine rugissante et déjà il est un génie ! Pour certains, comme Mokhis, ce n’est pas une surprise ni une découverte.

 

"C’est un enfant que j’ai connu, il y a très longtemps. C’est un gosse que j’ai découvert qui travaillait au fil de fer. J’ai senti qu’il y avait quelque chose entre ses mains et dans sa tête.

 

Il fallait l’aider à ce qu’il rentre complètement dans la peinture. Lorsqu’Oumar est venu avec son père (Issa Baal, ndlr) qui nous l’a confié, nous l’avons orienté. Aujourd’hui, il ne nous a pas déçus."

 

Pour autant, il ne s’en affabule pas. "Il y a des gens qui me disent qu’il faut assumer que tu es génie" et lui de répondre modestement : "Pour moi, je ne fais qu’essayer pour laisser des traces…"

 

Son travail est beaucoup apprécié. Dans ses œuvres, il utilise de la matière récupérée comme le tissu, le fil de fer, le papier, la terre, le bois…Ce jeune prodige de la peinture mauritanienne est actuellement, malgré son jeune âge, parmi les meilleurs artistes peintres de la Mauritanie.

 

Son talent est reconnu par tous ses compères. Sur le plan international, il fait parler de lui. Ses œuvres sont vendues comme de petits pains un peu partout en France et en Espagne. "D’ici quelques années, il sera l’une des plus grandes stars de la peinture en Mauritanie", prédit Mokhis visiblement ému de voir un de ses anciens disciples faire un travail exceptionnel et apprécié par tout le monde.

 

Il se sert parfois des tee-shirts comme substrat dans ses œuvres picturales avec une originalité et une dextérité dont lui seul détient le mystère.

 

"Il me semble très clairement que c’est un travail d’un artiste qui a beaucoup de talent et un avenir sûrement prometteur. Les couleurs, c’est des couleurs très riches et la particularité des formes aussi se caractérise par une touche vraiment artistique qui semble donner un excellent résultat", explique Oumar Ould Rajel, secrétaire général de l’Union des Artistes Peintres de Mauritanie(UAPM).

 

Tous les férus de peinture ont reconnu une chose en Oumar Baal : que c’est un grand artiste qui a de l’avenir ! Ses œuvres ont émerveillé plus d’un. "Je suis impressionné par ces sculptures qui sont des sculptures très particulières et reflètent un art très singulier. J’aime ses sculptures parce qu’il y a un relief dans les mouvements", témoigne toujours Oumar Ould Rajel.

                         

 

Depuis ses débuts dans la peinture, Oumar Baal ne cesse de surprendre. Déjà, à l’âge de 9 ans, il commençait à sculpter avec des plastiques pour en ressortir des formes d’animaux. La peinture, c’est dans son sang. Son père est lui aussi artiste peintre. Ce dernier l’influença très tôt, car dit-il, voyant son père à l’œuvre, il a eu envie tout de suite de suivre les traces de son père.

 

Au fil des années, le génie qui dormait en lui s’est réveillé. Ainsi donc, la peinture est devenue une véritable passion. Chose curieuse aussi, presque toute leur famille s’adonne à la peinture. Il a de petits frères qui commencent à s’exercer déjà à la peinture. Oumar Baal, c’est un artiste hors pair, un artiste né. Comment se sent-on lorsqu’on est le père d’un génie créateur comme Oumar Baal ?

 

"Je suis très content de lui. Je sais que c’est un jeune qui aime la peinture. Il n’a que la peinture. Depuis qu’il a commencé à faire de la peinture, je n’ai pas vu autre chose qui l’intéresse que ça à part la musique, bien qu’il ne la joue pas, il l’aime beaucoup. Et puis, sérieusement, s’il continue dans cette voie, il ne va pas regretter parce que je sais qu’il est bien. D’ailleurs, moi son père, je peux vous dire qu’il travaille mieux que moi. Et en plus, son travail est plus aimé que le tien."

 

Oumar Baal est un grand artiste et tous les grands artistes de ce monde ont eu à faire face (souffrir) à plusieurs épreuves notamment d’ordre sentimental. Dans l’une de ses œuvres, il y a un tableau pas comme les autres. Ce tableau porte un nom étrange, Mariyama. "Mariyama, c’est une histoire personnelle… ", dit-il.

 

Une histoire d’amour qu’il a voulu exprimer pour sortir ce qu’il avait dans son cœur et qui le rongeait profondément. Grâce à la peinture, il a transmis quelque chose de lui pour le partager avec les autres à travers une œuvre d’art. Malheureusement pour lui, il n’a pas fait d’études poussées pour des raisons de santé. Il était écrit qu’il en serait ainsi. Puisque à l’âge de 15 ans, il fit astreint de laisser tomber les études. Ce fut une période très difficile pour lui. Cependant, il y avait le soutien moral de son père qui ne cessait de l’encourager.

 

La peinture ne nourrit pas son homme en Mauritanie parce que, dit-il, notre pays est un pays sous-développé. En plus de cela, les gens n’ont aucune éducation artistique. "Les mauritaniens ne connaissent pas la valeur de l’art encore moins prendre leur argent et le dépenser dans les œuvres d’art", croit-il.

 

La vie dans la brousse, au bord du fleuve Sénégal le fascine beaucoup. La vie autour de lui l’inspire aussi (enfants de la rue, mendiants…).Ces œuvres reflètent parfaitement cet environnement exotique. Son artiste préféré : Gustave Klimt qui est un peintre symboliste autrichien et un des membres les plus en vue du mouvement Art nouveau de Vienne. Il aime en lui ses personnages candides et bizarroïdes qu’il peignait dans ses tableaux. Ce qui m’inspire, nous dit-il, sur la sculpture, c’est le corps de l’être humain. "Je l’exploite détails par détails", nous apprend-il.

 

Babacar Baye Ndiaye

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 22:19

Ba Djibril NgawaPartout où il est, il est tout le temps avec son appareil photo en train d’immortaliser certaines scènes quotidiennes de la vie. Même s’il est en voyage. Il ne s’en débarrasse jamais. Il est aujourd’hui l’un des rares artistes peintres mauritaniens qui utilisent la photographie comme expression artistique. C’est sa vie. Enfant déjà, lorsqu’il voyait quelqu’un avec un appareil photo, il s’émerveillait de joie. L’envie de caresser cet appareil photo s’emparait subitement de lui et envahissait son esprit.

 

Adolescent, dans son village, quand il se promenait en pleine nature, il revenait la tête, remplie d’images. Aujourd’hui, il maîtrise aussi bien les techniques de la photographie que celles de la peinture ou du dessein. "La photographie est très négligée en Mauritanie. L’art plastique s’impose. La peinture s’impose. Mais la photographie, elle n’arrive pas à s’imposer", constate-t-il.

 

Présentement, il a réalisé plus de dix mille photographies sur la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie et la France. Il croit dur comme fer que la photographie peut participer au rayonnement de l’image de la Mauritanie à l’extérieur. "C’est bien possible car la Mauritanie a de très beaux paysages", croit-il. Cependant, un fait est là : ces paysages sont aujourd’hui négligés. Et, pourtant, ils peuvent contribuer à l’évolution du tourisme culturel en Mauritanie, un concept qui lui est si cher.

 

On ne peut pas développer le tourisme culturel, dit-il, sans pour autant que les autorités en charge de la Culture et du Tourisme fassent un effort de bonne volonté en soutenant la production photographique de certains artistes qui réalisent de belles photographies.

 

En peinture, il est aussi un maître incontesté. A son actif, plus de 3000 esquisses et une cinquantaine de tableaux. Sa forme d’expression lui a valu d’être surnommé Picasso. Et, surtout, de travailler avec de nombreux artistes étrangers qui admirent en lui ses tableaux toujours riches en couleurs.

 

Durant la Quinzaine des Arts qui a eu lieu du 18 juin au 2 juillet 2008, ce fut une délectation pour lui de faire la connaissance d’artistes étrangers avec qui il a réalisé des tableaux. A son avis, il pense que les artistes mauritaniens ont besoin de ce genre de manifestations culturelles pour s’enrichir. "On a beaucoup appris. Les échanges étaient très riches entre les artistes. C’était excellent. On a appris de nouvelles techniques. Cela nous a enrichis", reconnaît-il.

 

Durant cette première édition de la Quinzaine des Arts, Ba Djibril Ngawa a travaillé avec Nadia H. Cas, une artiste-peintre française et Diallo Abdoulaye, sur un tableau commun qu’ils ont appelé "Amitié". Avec Myrielle, une mosaïste française, dans "Point d’interrogation sur le futur des mariages", ils s’interrogent, avec le développement des mariages homosexuels, sur l’avenir de l’institution du mariage qui semble menacé.

 

Parallèlement à cela, Ba Djibril Ngawa a exposé à l’Université de Nouakchott, à la Communauté Urbaine de Nouakchott et au Musée National dans le cadre d’une exposition commune à l’occasion de la Quinzaine des arts. "Les frontières", "Le fardeau" et "Vie sur terre" sont ces dernières créations artistiques qui constituent des quêtes permanentes de soi.

 

Babacar Baye Ndiaye

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 19:33

isabel-fiadeiro.jpgDepuis des siècles, le désert du Sahara occidental fascine les voyageurs, les visiteurs, les touristes du monde entier. Et d’ailleurs, que n’a-t-on pas écrit, dit, peint, dessiné et filmé sur cette vaste étendue de sable aux mille charmes irrésistibles. Isabel Fiadeiro, une artiste-peintre d’origine portugaise, parcourt inlassablement le désert mauritanien depuis plus de trois ans toujours avec le même plaisir.

 

Voulez-vous faire plaisir à Isabel Fiadeiro ? C’est très simple : parlez-lui du désert. Depuis quelques années, elle expose ses aquarelles qui constituent le reflet de tout ce qu’elle a vu et rencontré durant ses séjours dans le désert mauritanien. En regardant ses aquarelles descriptives et réalistes, on est tenté de dire que le désert exerce sur elle un poids de fascination dans son âme. "Je suis, dit-elle, complètement amoureuse du désert. Il me fascine beaucoup."

 

Par ailleurs et à vrai dire, c’est un penchant naturel qu’elle éprouve pour les gens qui vivent dans le désert. "J’aime beaucoup la Mauritanie et les gens. Je passe beaucoup de temps dans la badiyaa mauritanienne. J’y fais souvent des séjours de trois à quatre semaines".

 

Elle ne vit que de la peinture : c’est sa vie, son domaine de prédilection. Son amour aux dessins remonte depuis son enfance. "J’ai commencé à peindre depuis que je suis toute petite. C’est ma vie. C’est mon travail. C’est la seule chose que je fais. J’ai toujours dessiné mais la peinture je l’ai commencée plus tard. J’ai étudié la peinture mais c’est une activité qui fait partie de ma vie".

 

La peinture pour elle est une véritable passion à laquelle elle ne peut résister mais aussi c’est une façon pour elle de communiquer avec les gens principalement. Ces dessins nous permettent de mieux comprendre la vie dans les badiyaas mauritaniennes, nous dévoilent beaucoup de réalités en nous révélant aussi leur contrariété.

 

De dessins en dessins, nous passons à un univers étrange qui nous dévoile son jardin secret. Cependant, c’est très difficile, reconnaît-elle, de transmettre ses émotions, ce qu’elle ressent, parce que, selon elle, chaque personne voit d’une manière différente et apporte sa propre expérience.

 

Pour cette femme portugaise qui connaît assez bien la Mauritanie, il n y a pas de grande différence entre Nouakchott et les autres grandes villes d’Europe. "Je trouve que la vie à la badiyaa est beaucoup plus facile ; les gens sont très accueillants. Par contre, les gens de la ville me font penser au Portugal. Ici, en ville, les gens sont entre deux mondes et parfois, ça peut être difficile".

 

Babacar Baye Ndiaye

 

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 19:33

La première édition du Festival d’Art Plastique débuté le 22 juin dernier a pris fin ce 15 juillet, avec comme point d’orgue, une exposition collective de 24 tableaux de 13 artistes différents. L’argent gagné de la vente de ses œuvres d’art sera destiné au lancement de la maison du collectif des jeunes plasticiens mauritaniens. En attendant, vous pouvez, jusqu’au 30 juillet, tous les admirer.

 

Dans un discours, Amy Sow, qui a surpris plus d’un, décline, sans que sa voix ne chevrote, les raisons qui ont poussé sa bande et elle à se lancer dans la promotion et la dynamisation des arts plastiques.

 

"Ce collectif a été créé par les jeunes artistes mauritaniens qui, en observant la situation actuelle de l’art plastique en Mauritanie caractérisée par l’absence d’éducation artistique dans les écoles et en général dans toutes les institutions académiques de l’art, ont pris l’initiative de créer un collectif de jeunes artistes qui, en mettant ensemble leurs forces, leurs expériences et leurs connaissances, peuvent donner vie à un nouveau projet pour le développement et la promotion des arts plastiques en Mauritanie au niveau national et international", explique-t-elle.

 

L’ambition est là. Et, la volonté d’aller de l’avant. Les contours aussi déjà tracés. Sur un ton presque prophétique, Amy Sow poursuit : "Il s’agit d’une nouvelle force sans laquelle les arts plastiques mauritaniens risquent de rester sans relève". Le message est clair. Et, au passage, elle rappellera que "l’objectif de M-Art est de développer, faire connaitre, diffuser le travail des artistes plasticiens, à travers ses activités, promouvoir et sensibiliser la population".

 

Fin du discours. L’assistance entame une salve d’applaudissements. L’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, celui du Royaume d’Espagne, le directeur de la Coopération Espagnole, Ahmed Ould Hamza…sont tous là. Le ruban est coupé !

 

Le public se faufile tout doucement dans la salle d’exposition du Musée National. Et, là, le regard du visiteur est aussitôt attiré par les ateliers des enfants qui ont été inspirés du chef d’œuvre "Las Meninas" de Diégo Velasquez. Le talent ne s’est pas encore étoffé mais déjà, on sent leur envie d’exprimer leurs états d’âme, leurs obsessions, leurs fantaisies, leurs rêves, leurs joies…"C’est très joli", murmure une des parentes des élèves qui ont participé à ce festival "Libre Art".

 

Au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans la salle, on découvre les tableaux du Collectif des jeunes plasticiens mauritaniens. Ils portent les empreintes d’Amal Dria ("El Hakim", "Echange"), d’Amy Sow ("Regard de Femmes 1 et 2"), d’Oumar Ball ("L’âne", "La sagesse"), de Béchir Malum("Les Demoiselles de chez nous 1 et 2"), d’Aicha Fall ("Visions Uniques", "Luttons Ensemble"), de Hamé Ly ("Les Caravaniers", "La Mère et l’Enfant"), de Lahad ("Batakhal", "L’Enfant et la Porte"), de Mohamed Sidi ("Le Berger", "Les Enfants Talibé"), d’El Hadj ("Unité", "Le Départ"), de Mah ("Vendeuses", "Les Bergers"), de Bana ("Les Travailleuses"), et d’Ahmed ("Les Mariés").

 

"Je lance un appel à tout le monde pour aider les initiatives de ce genre. On est en retard par rapport aux autres pays en ce qui concerne l’art plastique. On n’a pas d’écoles en arts plastiques. Tout est à construire dans ce domaine et cela demande l’effort de tout un chacun : les journalistes, les hommes d’affaires, les banquiers doivent apporter leur aide", a confié Kane Hadya Mamadou, directeur de l’Office National des Musées.

 

En trois semaines, les élèves des établissements scolaires Kumbaly, Ecole et la Vie ont été initiés aux arts plastiques. Cette initiative soutenue par l’ambassade d’Espagne et la Coopération espagnole a permis ainsi à des centaines d’élèves d’apprendre les rudiments des arts plastiques.

 

Lui, Mokhis, il a participé à l’éclosion du talent de la plupart du collectif des jeunes plasticiens mauritaniens. Il était là, lui, au vernissage de l’exposition collective du festival "Libre Art" de M-Art au Musée National de Nouakchott.  

 

"Ces gosses, j’ai toujours eu confiance en eux, dès le départ. Il y’en a parmi eux qui ont été mes élèves. Lorsqu’ils sont venus me voir pour me parler du festival, je me suis dit qu’ils étaient un peu fous. Pour la petite histoire, les grands avaient toujours voulu faire ce genre de manifestations. Eux, ils ont eu le courage de le faire. Là, où les grands ont échoué, les jeunes peuvent y réussir. Là, je suis vraiment très content car je les ai longtemps suivis. Ils se sont battus pour que leur première édition réussisse. Aussi, même s’il y’a eu des lacunes, dans la première édition, c’est tout à fait normal. Et, je suis sûr et certain, qu’ils vont rectifier le tir à la deuxième édition", a-t-il déclaré.

 

Babacar Baye NDIAYE

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 21:00

Sadio DialloElle n’a rien d’une artiste. D’un caractère effacé, sa vie se résume, comme l’a si bien décrit Ngam Saïdou, président de Bagodine-Education et Développement, dans l’angoisse des couleurs pour fixer ses images sur la balance de son art où le figuratif et l’abstrait cherchent leur équilibre.

 

Sadio Diallo a toujours été passionnée et fascinée par la peinture. A 6 ans, petite fille innocente et ambitieuse, elle rêve déjà de liberté. Les invités à son exposition individuelle du 1ier avril 2009 au centre culturel marocain de Nouakchott ont été agréablement surpris par ses tableaux où se côtoient monde imaginaire et réalités mondaines. "J’ai toujours aimé la peinture", affirme-t-elle avec beaucoup de nonchalance.

 

Ce n’est que plus tard que sa passion pour la peinture va se confirmer et se préciser dans son esprit. On est en 2001. Le virus de la peinture l’atteigne. Débute une nouvelle carrière pour elle. Cette fois-ci pleine d’espoir et de promesses. Entre temps, elle survivra à la mort de son père qui a très tôt quitté ce bas monde. Dans ses tableaux, elle se laisse emporter souvent par le coucher du soleil. Tout simplement pour refuser de céder au désespoir.

 

Sadio Diallo est fortement ancrée dans ses origines. D’ailleurs, dans ses tableaux comme "Mon village", "Le berger", "La calebasse", "La danse traditionnelle", elle valorise son patrimoine culturel. Pour elle, c’est très fondamental. La recherche de soi et de son identité l’a porté vers l’exploration et l’interrogation de notre existence. Ces tableaux sont d’une telle sensibilité et d’une telle éloquence qu’ils font éprouver aux initiés le goût du voyage.

 

Iconoclaste, elle réussit à se frayer un chemin dans le panthéon artistique. Ceci, elle lui doit bien à sa mère à qui elle a hérité sa nature persévérante. Malgré une enfance douloureuse, elle n’a jamais pensé à renoncer à sa passion pour l’art. Comme une cotonnière, elle file, comme un cheval de rêve, son pinceau pour nous surprendre.

 

Teint clair, look d’artiste, regard doucereux et aimant la musique, les promenades et la peinture (toujours) qu’elle considère comme un art thérapeutique, Sadio Diallo n’a rien à envier aux autres peintres et a tout pour plaire. "Je suis heureuse dans la peinture car l’art est la meilleure façon pour moi de s’identifier à la nature", dit-elle.

 

Très peu connue du grand public, elle veut se faire une image dans le milieu de la peinture mauritanienne. Pour cela, rien de mieux que de venir exposer à Nouakchott. Lorsqu’on lui a proposé de venir s’exposer au centre culturel marocain, elle n’a pas hésité. Elle y a vu une chance unique de se faire découvrir.

 

Ce n’est pas la conviction et le talent qui lui font défaut d’ailleurs. A force d’épreuves, elle s’est forgée une âme soldatesque. Elle qui a connu des périodes fastes peut bien se délecter. Aujourd’hui, finies ces périodes où il fallait faire face contre vents et marées. "Maintenant, il y a du mieux ! Et beaucoup de gens me soutiennent et m’encouragent ", se réjouit-elle.

 

Du courage, elle lui en faudra davantage pour survivre. Car, du haut de ses 32 ans, Sadio Diallo rêve déjà de succès et de grandeur. Comme la plupart des jeunes filles qui caressent le rêve de devenir peintres, elle a dû faire face à de nombreux préjugés qui n’ont jamais eu raison d’elle.  Pugnace, elle l’est. "Au début, les gens disaient que j’étais folle. Même à la maison, j’étais mal vue et mal comprise. Lorsque je travaillais, on me disait de laisser tomber. Car, à leur yeux, ce que je faisais n’avait aucune importance", se souvient-elle.

 

Polyglotte  et issue de famille conservatrice, on avait dû mal à la tolérer et à la comprendre. Depuis 2001, Sadio Diallo a beaucoup évolué. Du figuratif, elle est passée aux formes imaginaires de l’abstrait. Les clandestins, les enfants de la rue, l’excision, les mariages précoces, l’esclavage…Toute une thématique qui ne doit rien au hasard pour qui connaît bien cette admiratrice de Claude Monet et actuellement en stage au Musée National.

 

Babacar Baye Ndiaye

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