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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 16:59

              Mokhis[2]

Son exposition du 28 septembre 2009 au centre culturel français de Nouakchott Antoine de Saint-Exupéry a certainement fait "oublier les douleurs, éteint les vengeances apaisé la colère et étouffé la haine" comme dirait Avicenne. Mais il est surtout une prémonition d’une nouvelle carrière artistique qui se profile à l’horizon plus prometteuse celle-là. Après plus de trente ans d’absence, Mokhis dont les chefs d’œuvre poursuivent leur petit tour du monde pour le plus grand plaisir des collectionneurs de Tokyo à Moscou, de Londres à New Delhi en passant par New York revient à ce lieu au summum de sa maturité.


"Je suis revenu au Ccf mûri d’abord et pas comme je suis venu dans les années 75 où j’étais encore un débutant dans la peinture. Là, je suis devenu quelqu’un de mature qui a compris et qui a fait pas mal de rencontres", confie-t-il à la fin de son vernissage.

Un signe ne trompe pas : Mokhis est arrivé au seuil de sa gloire. Son produit s’expose un peu partout à travers le monde. En ce 28 septembre 2009, c’est donc le grand maître qui est à l’affiche.

Son retour n’est pas fortuit. On parle même d’évènement de la rentrée artistique. Dans le sillage de ses tableaux perchés aux quatre murs du hall d’exposition du Ccf ou aux grillages métalliques servant de supports d’exposition, l’artiste nous replonge dans les décors époustouflants de la danse des arbres, de la cité du savoir, des troupeaux de girafes, des signes du passé et des tanneuses de cuir.


Directement influencé du surréalisme et de l’impressionnisme, l’univers des œuvres de Mokhis est tout aussi magique. Mais, il ne s’arrête pas là. Il ouvre nos yeux sur certaines réalités contemporaines comme la violence, la dictature, la pollution et autres signes de la déchéance humaine.


Au total, 25 tableaux d’une rare dextérité. Il lui a fallu près de trois mois pour réaliser toutes ces merveilles. Un véritable record. Un pari relevé par l’artiste. Toutefois, "ça a été difficile", confesse-t-il. Contrairement à certains artistes qui nous habituent à exposer plus d’une trentaine d’œuvres voire plus, lui, il en a préféré 25 pour certainement sortir de la quadrature de la routine. Et le résultat est assez enchanteur. "Ces 25 tableaux sont des toiles que le public peut apprécier", dit-il.


Ces tableaux plus qu’un reflet de sa personnalité s’interrogent sur la vie, l’histoire et les transformations sociales de notre monde en proie à des bouleversements qui échappent à l’omnipotence de l’homme sur terre. Ils fouillent ou plutôt ressortent jusque dans les moindres détails les drames dérobés du pays et refusent de flirter avec la duplicité et la bêtise humaines. Tel est le sens par exemple du tableau "déchirure" où il fait allusion aux malheureux évènements de 1989 entre la Mauritanie et le Sénégal.


Témoin de ce drame, Mokhis pose un regard à la fois interrogateur et lucide sur ces évènements où des milliers d’individus y ont laissé la vie. Et tant pis pour ceux qui voudraient en faire une affaire classée. Ce tableau révèle une chose chez lui : qu’il n’a pas d’identité. Et, c’est cela aussi être artiste. Sa voix d’artiste refuse de s’engluer dans les marécages de l’oubli et de l’ignominie pour préserver sa pureté.


Dans ce tableau toujours, il transcende le tabou pour s’approprier cette "déchirure" qui s’est nidifiée au fil des ans dans sa conscience. C’est justement pour "être quitte" avec elle diraient les jeunes qu’il se trempe dans cette boue gluante mais aussi puante. Non, il ne remue pas le couteau dans la plaie mais il insuffle une existence qui lui permet de ne pas oublier. Et c’est là où le tableau possède une dimension pathétique qui, au-delà de son expression, nous replonge dans les drames de la conscience.


"Pour moi, il n’y a pas de différence entre la Mauritanie et le Sénégal. Je pense que c’est un seul pays. D’ailleurs, la preuve en est que je parle le wolof. Je suis même né de l’autre côté du Sénégal (Louga). A ce moment où il y avait cette déchirure c'est-à-dire cette séparation douloureuse, on voyait des mauritaniens déportés vers le Sénégal sous prétexte qu’ils étaient sénégalais alors qu’ils ne le sont pas. Ça me faisait tellement mal qu’il fallait que je fasse ce tableau", raconte-t-il.


Ainsi, il condamne avec ce tableau ce qui s’est passé en 1989 entre la Mauritanie et le Sénégal. Pour autant, il nous apprend à oublier, se surpasser, absoudre et à vivre en harmonie sans quoi cette "déchirure" va perdurer et aura raison de nous.


Dans cette exposition, il a aussi abordé le "dialogue des religions", une façon de dire que "toutes les religions sont les mêmes". "Les gens peuvent vivre ensemble tout en ayant des visions différentes", insiste-t-il.


Dans ses œuvres poétiques et qui invitent au voyage et à la découverte de la sensualité, la femme occupe une place aussi. Elle est choyée. Il ne tarit pas d’éloges envers le sexe faible et nous entraîne même dans leurs conciliabules et leur être. "Les femmes ont toujours un secret. Elles ont toujours une complicité entre elles. Elles parlent toujours de quelque chose qui les concerne elles-mêmes ou soit qui concerne les hommes. Il y a toujours cette complicité entre les femmes que les hommes n’arrivent pas toujours à comprendre", explique-t-il.


Son sens de l’engagement pétille à travers son tableau "peuple soumis" où il prend sa lunette de charpente pour se railler mais surtout montrer que "le peuple mauritanien est toujours là pour applaudir ce qui est là" sans conviction.


Dans son tableau "pollution" et le "surpeuplement", Mokhis tire la sonnette d’alarme pour rappeler à l’humanité toute entière qu’elle est en train de s’acheminer vers sa pure perte en bousillant son environnement assiégé de toutes parts."Les gens sont en train de s’augmenter à une vitesse incroyable. C’est inquiétant pour moi parce qu’à un moment donné je me demande s’il y’aura quelque chose qui va permettre à ces personnes-là de pouvoir continuer à vivre. Il y aura certainement un manque entre autres…", constate-t-il.


Le grand maître avant de nous quitter nous a promis de ne pas rester encore 30 ans sans exposer au Ccf. "Cette fois-ci, c’est fini. C’était une clef qui a été mise à la serrure. La porte est désormais ouverte", dit-il.

  

Babacar Baye Ndiaye

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 20:17

Que dire d’elle sinon qu’elle sait nous entraîner dans son imaginaire, qu’elle sait garnir ses tableaux de rencontres, de mélodie, de souvenirs, de drames, de meurtrissures, de douleurs mais surtout qu’elle sait habiller ses tableaux d’une multitude de décors fascinants et imprévisibles.

 

Aïcha Fall a découvert les arts plastiques en 2002 au contact d’un grand plasticien du nom de Mokhis au faciès policé. C’est entre les mains de ce dernier qu’elle va découvrir sa vocation. «Quand Aïcha est venue me voir à la maison des artistes, elle ne connaissait rien de la peinture », se souvient Mokhis. «J’ai pris la peine de l’encadrer, poursuit-il. J’ai vite compris qu’il fallait guider ses premiers pas. »

 

Faisant fi des paroles qui tentaient de la dissuader afin qu’elle jette l’éponge, elle n’écoutait que les conseils du grand maître qui la couvait d’affection et d’attention. Tant pis, s’écria-t-elle, je vais faire ce que j’aime et advienne que pourra. De toute évidence, on ne peut pas échapper aux oiseaux de mauvais augure.

 

Aujourd’hui, Mokhis a eu raison de tout ce monde-là. Car, Aïcha est devenue une artiste confirmée et prometteuse. A son actif, une participation à l’atelier hispano-mauritanien des femmes artistes aux Iles Canaries au mois de mai 2008, une invitation à Alger en Algérie au Festival Rencontres Maghrébines sur la peinture en mai 2009, une attestation de couture, un 3ième prix décroché en marge d’un concours d’arts plastiques, un prix à Bamako où elle a fièrement représenté son pays, une participation à Ouagadougou à la marche des femmes artistes…
                                        Aicha.JPG
Et, pourtant, que de chemin parcouru ! Au début, elle pensait que la peinture, c’était comme faire un pique-nique, touiller de la salade ou encore prendre du zrig rafraîchissant. Très vite, elle comprit que la peinture n’est pas un théâtre de marionnettes. «C’était très difficile et compliqué », révèle-t-elle. Portée par l’espoir et une réelle volonté et envie de faire de la peinture, elle range dans un premier temps ses premières amours : la couture. Et, comme de nombreux plasticiens, elle s’affirmera d’abord dans les dessins.

                                      
Du centre de la Mission Catholique Saint Joseph de la Médina 3 où l’avaient envoyé ses parents pour y apprendre la couture, cette originaire de Méderdra découvre, par le biais d’une religieuse elle-même artiste, les vertus du dessin et se met derechef à reproduire les motifs d’une nappe ou d’un tissu.

Entre la couture et la peinture, Aïcha Fall n’a pas encore fait son choix. Pour elle, c’est deux arts fondamentalement liés. «Je n’ai pas vraiment laissé la couture. Je continue à coudre. D’ailleurs, quelques unes de mes toiles sont faites en batik. Je tiens toujours à être couturière en même temps une plasticienne », commente-t-elle.

Celle qu’on taxait souvent d’être une «folle», parce qu’elle revenait de la maison toujours et complètement mouchetée par la peinture (rassurez-vous, elle a grandi !) a désormais décidé d’épouser un métier encore mal connu dans notre pays où les femmes qui l’exercent se comptent au bout des doigts. «Je voyage beaucoup et à chaque  fois je ramène quelque chose », dit-elle comme pour expliquer l’adhésion de sa famille à sa passion.
                                          Aicha1.JPG

Jeune élève boudeur, elle arrête très tôt les études en classe de 3ième année collège. «Parce que je n’aimais pas », explique-t-elle. Aujourd’hui, ce que l’école n’a pas réussi à lui offrir, les arts plastiques le lui ont donné : la maturité. Et cela grâce à la Maison des artistes composée, comme elle le dit, de plasticiens qu’elle considère comme des pères et des frères.

Ses toiles se construisent généralement autour de la femme, de l’Afrique, de la famille, des enfants, de la culture africaine. Elle évoque également, à travers des tableaux sombres déroulant des perspectives chaotiques, des tragédies : le sida, le réchauffement climatique, la mendicité, l’immigration…

Eh ! bien, celui qui lui a dit une fois que son esprit dépassait son âge ne s’est pas trompé. Alors, Aïcha, après avoir fait votre première exposition individuelle qui a eu lieu du 25 octobre au 7 novembre 2009 au Musée National, peut-on dire que vous êtes désormais dans la Cour des grands ?

 

Babacar Baye NDIAYE

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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 21:31

Jusqu’au 30 novembre 2009, le Centre Culturel Marocain (CCM) de Nouakchott met à l’honneur deux artistes plasticiens mauritaniens : Amy Sow et Hamed Ould Moctar. Du filtre magique à la prière de l’aigle en passant par la fontaine et la frontière, ce sont 50 tableaux qui sont présentés et exposés. Leurs œuvres, encore dépréciées en Mauritanie, sont de plus en plus prisées sur le marché international.

 

On regrettera toutefois que le public ne soit pas venu pour découvrir les coups de peinture de ces êtres débordant d’imagination et de créativité. Hamed Ould Moctar a ceci d’effacé qu’il se confond presqu’avec ses tableaux. Et, tout l’inspire : la circulation, le chien, le chasseur, les enfants, le voyage, les jeux, les mahadras, les villes nomades menacées par l’avancée irréversible du désert, les oiseaux migrateurs…

 

Nostalgique et bohême, il ressasse, à travers ses tableaux qui dévoilent un pan de sa personnalité et de son tempérament, le temps qui passe et s’obstine à admettre, comme l’aigle qui accomplit la prière, la réalité qui l’anéantit. Chacun de ses tableaux apporte l’espoir, porte les stigmates d’une enfance, dévoile une âme blessée et égarée.

 

De ses tableaux aussi peuvent surgir furtivement des scènes épouvantables qui rappellent ces immigrés clandestins que refoule l’Europe mais qui continuent à braver les vagues monstrueuses de l’Atlantique et de la Méditerranée à la recherche du bonheur et au péril de leur vie, un rat en train de dévorer des piles de livres, une femme qui se rend à la fontaine à la recherche de l’eau qui devient de plus en plus rare et par conséquent précieux, un enfant portant des haillons…

 

Très conscient du monde qui l’entoure, Hamed Ould Moctar évoque la liberté d’expression, l’esclavage moderne, la circulation avec une description et une précision éblouissantes. Hamed Ould Moctar utilise beaucoup de couleurs dans ses tableaux, des couleurs qui ont fortement attrait à celles du désert ou du Sahara, des couleurs qui changent de tableaux en tableaux…De la femme qui s’en va à la fontaine au jeu d’enfant en passant par la mahadra et le message, bien des histoires et des souvenirs se cachent derrière les tableaux de Hamed Ould Moctar.

 

Chez Amy Sow également, on retrouve cette même sensation. Comme une poule, elle picore tout ce qui lui tombe sous le naseau. Avec cette exposition, elle est désormais à ranger dans la catégorie des femmes tigresses. Encore une fois, cette femme au teint d’ébène a montré qu’elle est une femme engagée qui se préoccupe prioritairement de l’avenir de la femme et de sa place dans le monde.

 

La femme est toujours au cœur de ses préoccupations. Les œuvres d’Amy Sow qui se regardent avec beaucoup de délectation, de grâce et de béatitude font un portrait au vitriol des hommes qui voudraient considérer la femme comme un objet sexuel et jamais comme un partenaire. Certains de ses tableaux sont une véritable charge contre les mutilations génitales féminines.

 

Aujourd’hui, la peur d’Amy Sow n’est pas le fait qu’on dévoile les secrets des femmes ou que la femme se fasse méprisée mais c’est de voir la femme presque réduite à l’humiliation. Cette recherche du bonheur de la femme est tatouée sur son front.

Leur exposition qui a commencé depuis le 16 novembre sera l’occasion de faire partager aux mauritaniens leurs différentes expériences personnelles qui resurgissent dans leurs œuvres dans lesquelles ils expriment leurs états d’âme, leurs pensées souvent ballottées entre l’incrédulité et la banalité de la vie quotidienne et les ressentiments personnels.

 

A eux deux, ils portent les fêlures d’une Mauritanie qui s’interroge sur son avenir et d’une époque cruellement troublée par des bouleversements inédits. Pour autant, à travers leurs tableaux, ils nous redonnent espoir et goût à la vie puisqu’il y a tout le temps cette once de bonheur qu’ils nous procurent en nous poussant à franchir le seuil de la liberté.

 

Et les couleurs qu’ils utilisent qui changent en fonction du thème, du cadre et du message viennent renforcer cette impression qu’on a de la vie qui, sans l’amour, devient fade. Le moins qu’on puisse dire d’Amy Sow et de Hamed Ould Moctar, c’est qu’ils ont su nous refléter les soupirs d’un monde qui est en train de s’effondrer inexorablement et lamentablement.

 

Babacar Baye NDIAYE

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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 00:06

sidi-yahya.JPGL’artiste-peintre Sidi Yahya, qui fait partie des plasticiens de la première génération, a participé à l’émergence de cette forme d’expression toute jeune en Mauritanie. Son travail est à la fois emblématique et précurseur. Sa faculté à saisir les richesses issues du mixage des cultures arabe, berbère et africaine a fait de lui un peintre hors norme.

 

Sidi Yahya, toujours animé d’une fièvre d’expression très personnelle, dans ses nouvelles créations, façonne les signes, affronte terre, eu feu et vent, pour faire de la rencontre avec ses toiles une prise de conscience à propos de la mutation du monde qui l’entoure. Il y a deux ans il a créé une école d’Art destinée aux enfants de 3 à 15 ans et à promouvoir la peinture et les arts plastiques au pays d’un million de poètes.

 

En juin 2008, ces enfants ont exposé pour la première fois au Centre Culturel Français de Nouakchott. Cette année encore, leurs travaux colorés et variés ont été représentés à nouveau. Sidi Yahya travaille avec ces enfants autour de la peinture et du bricolage, de la récupération de matériaux ramassés à la maison dans le but de montrer que ceci peut et bel et bien déclencher aussi l’imaginaire de l’enfant.

 

Ses œuvres sont remplies de pureté et d’innocence. Ce qui est plaisant, c’est qu’elles nous renvoient à nous-mêmes, à notre propre existence. Elles ne sont jamais décevantes. C’est qu’en réalité Sidi Yahya est un artiste-peintre qui a une forme d’expression éminemment capiteuse. "C’est tout à fait abstrait ce que je fais. C’est en fait de la fantaisie personnelle, mon côté enfantin et brut !", explique-t-il.

 

Sidi Yahya, avec son exposition au Centre Culturel Français de Nouakchott Antoine de Saint Exupéry du 16 juin 2009, a confirmé qu’il était un génie du pinceau qu’il restera toujours. Devant plus d’une trentaine de tableaux aussi magnifiques les uns que les autres, on ne peut qu’être admiratifs et ébahis.

 

Dans un regard froid et perspicace, à travers des couleurs chaudes, il déboulonne tout doucement son univers à lui teinté de mysticisme. Lorsque vous suivez son regard perçant, il vous entraîne inéluctablement vers son karma.

 

"C’est tout un état de choses", dit-il. A travers ce regard toujours entraînant, on peut voir aisément la clarté du désert, entendre les gestes, le frou-frou des voiles et les tambours africains. Le tout dans une atmosphère de "rayonnements croisés" où vient s’ajouter l’alphabet arabe défilant majestueusement sous nos yeux toujours avides d’émotion.

 

Cet entraînement enchanteur défie toute fonction qu’on voudrait attribuer à un artiste. "Le rôle de l’artiste n’est pas de donner une solution. Mais de dire aux gens : voilà, réfléchissez à ça ! Après, c’est aux gens de décider. L’artiste n’est pas un décideur. Il n’est pas une porte de solution", se défend-il.

 

Sidi Yahya règne en maître dominateur sur ses œuvres. Et, ce qu’il recherche dans tout ça, c’est avant tout la perfection. Il a horreur des caprices et du narcissisme."Je ne peux donner un temps pour réaliser un tableau. Un tableau, tant qu’il est chez moi, il est toujours sous la menace d’être retravaillé pour une deuxième fois", déclare-t-il.

 

Une palette de couleur est toujours une occasion pour lui de retrousser les manches. Ces tableaux cachent bien des états d’âme, des situations inouïes. Peut-être son passé, un moment, qui sait ! Lui-même refuse de l’avouer. Peu importe puisqu’un tableau est toujours le reflet de quelque chose, le résultat d’une situation."On a toujours nos rêves et nos fantaisies", se contente-t-il de répondre.

 

Plusieurs de ses tableaux pour des raisons apparentes évoquent une certaine envie de liberté qui brûle ses méninges. Sidi Yahya est pareil à une "chaîne brisée". Il est aussi un artiste qui ose mettre à nu certains stéréotypes de la société. C’est un artiste révéré pour son imagination très abrasive voire révolutionnaire.

 

"Lorsque les gens entendent ce mot, ils pensent aussitôt à la guerre, à la confrontation…La révolution pour moi elle est personnelle, culturelle. C’est une manière de penser", édifie-t-il.

"Quand je fais un tableau, ce n’est plus à moi. C’est pour la Mauritanie. C’est pour l’Humanité", avoue-t-il.

 

Même si politiquement, il n’est pas engagé, il l’est culturellement. Et, là-dessus, il sait s’y prendre. "Je pique les gens pour réfléchir", explique-t-il.

 

Pour mieux nous alerter au sujet de la déchéance culturelle qui rampe à pas de géants, Sidi Yahya nous montre qu’il est vraiment dans la sauce du temps. De l’environnement à la sauvegarde de notre patrimoine, il se pose en "défendant du passé", comme il l’explicite dans l’un de ses tableaux qui portent le même titre. N’est-ce pas là une preuve que nous sommes tous des "symboles en mouvement" sur qui il faut veiller?

 

Babacar Baye Ndiaye

 

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29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 23:41

hos.jpgMalgré l’âge, il continue à exercer toujours sa passion : la peinture sur verre. Lui, c’est Jamel Hosni, un tunisien d’origine. Pour la première fois, il expose en Mauritanie, à l’Equinoxe Center. Cette exposition qui a commencé le 28 mai s’étendra jusqu’au 18 juin prochain.

 

Jamal Hosni, la soixantaine, réside à Nouakchott depuis cinq ans. Il gère actuellement une usine de peinture. Parallèlement à cette activité, il fait de la peinture pour le plaisir et non pour l’argent. "Je suis mosaïste. Je suis dans l’art depuis pas mal d’années", dit-il.

 

Jamal Hosni traîne avec lui une longue expérience dans le domaine de la peinture. A son compteur, il a participé à de nombreuses manifestations artistiques internationales. En Tunisie, son bled, c’est une icône de la peinture sur verre. "Je me suis spécialisé dans l’artisanat maghrébin aussi bien dans l’artisanat berbère que la normalisation et le caractère de l’Afrique du nord en général", explique-t-il.

 

Dans les évènements artistiques où il a eu à participer, ces œuvres ont toujours porté sur l’artisanat. "La Tunisie est pays touristique. L’artisanat, un produit artistique", tente-t-il d’expliquer. Sa première exposition de peinture sur verre à Nouakchott était une occasion pour lui d’explorer l’art plastique. "J’ai donné à cette exposition un autre aspect : c’est reproduire l’art plastique sur la peinture sur verre", dit-il.

 

Au total, 27 tableaux qui rappellent l’artisanat maghrébin, l’Afrique du nord. Avec quelques retouches apportées ça et là dans quelques œuvres, Jamel Hosni a voulu jouer aussi sur les motifs et les couleurs. "Ce n’est pas moi qui ai créé la peinture sur verre. C’est un art qui existe depuis des siècles, précise-t-il. Il a ses normes et ses caractères. On est au 21ième siècle. On est plus libéral. On a plus de liberté pour donner de l’expansion à la peinture afin qu’elle soit représentée dans l’art plastique comme je l’ai appliqué dans l’art tunisien".

 

La peinture sur verre, comme tout art, est un art qui exige beaucoup de finesse et de dextérité. D’ailleurs, à travers ses tableaux, on sent une certaine recherche de l’imaginaire que procure la peinture sur verre, un art encore inconnu du public mauritanien. "J’ai profité de la beauté de la peinture sur verre pour rendre mes tableaux moins académiques pour qu’ils soient à la portée de toutes les classes et de toutes les bourses", rappelle-t-il.

 

Entre œuvres artistiques et articles décorateurs, le visiteur aura certainement l’embarras du choix devant les 27 tableaux qui seront exposés jusqu’au 18 juin prochain. Les prix de ces tableaux varient entre 18.000 UM et 60.000 UM.

 

Cette belle collection de Jamel Hosni qui a grandi avec l’esprit de devenir un jour un grand peintre replonge le visiteur dans les viscères de la tradition artistique tunisienne avec des messages bien définis pour attirer l’attention sur la nécessité de sauvegarder notre artisanat, le patrimoine commun à toutes les civilisations.

 

La belle histoire de Jamel Hosni avec la Mauritanie qu’il a découvert récemment continue. Son exposition de peinture sur verre est née de l’angoisse et de la solitude qui l’accompagnent souvent à des heures creuses. Il révèle : "Le peu de temps que j’aie eu, en dehors de mon travail, j’en ai profité pour donner le maximum de moi-même pour créer cette collection qui parle de tout à partir de l’artisanat".

Certains sujets d’actualité comme les changements climatiques et de plus prés chez nous l’avancée du désert sont évoqués dans les tableaux. En plus de cela, il est aussi des tableaux qui rappellent le printemps, une manière pour l’artiste de montrer qu’en Afrique du nord, ce n’est pas uniquement le vaste désert qu’on peut découvrir ou contempler.

 

Une part belle a été aussi réservée à la calligraphie notamment arabe. "La calligraphie arabe est très riche. Elle exprime notre civilisation et notre religion", exulte-t-il. La religion est quasi omniprésente dans la collection de peinture sur verre de Jamal Hosni. Dans deux ses tableaux, il exalte les noms sacrés d’Allah en deux types de calligraphie différente. C’est d’ailleurs, ces deux tableaux qui ont ravi la vedette au reste de la collection.

 

Cette collection de 27 œuvres fait aussi un clin d’œil au rapprochement et au dialogue des cultures entre les peuples de l’Afrique du nord. "Le dialogue social existe. Le dialogue politique existe. Le dialogue économique existe. Maintenant, c’est le dialogue culturel qu’il faut véhiculer. Pour moi, c’est un départ pour ce dialogue et j’espère que dans le futur, il y aura également d’autres expositions sur d’autres thèmes qui touchent notre terre, notre patrie, notre civilisation…", dit-il.

 

Outre les questions temporelles qu’il évoque dans ses tableaux, il est aussi question de spiritualité. C’est aussi cela le charme des tableaux de Jamel Hosni. Une chose : allez-y faire un tour à l’Equinoxe Center pour le plaisir des yeux. Vous ne serez pas déçu !

 

Babacar Baye Ndiaye

 

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29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 19:36

De-la-gauche-vers-la-droite-Mokhis--Aicha-Fall--Amy-Sow-et.jpg

 

Le coup de cœur artistique du week-end nous a été gracieusement offert par les artistes plasticiens de la Maison des Artistes de Nouakchott à Equinoxe. Un lieu de délectation certes mais il est surtout un endroit de promotion de la musique et des arts. Pendant qu’ils donnaient des coups de pinceau sur la toile et que quelques personnes du public taillaient une bavette, à quelques centimètres d’eux, Guéladjo Bâ, Papis Koné et Mor Ndiaye dégoulinaient des notes musicales acoustiques. Au fur et à mesure que les musiciens jouaient, les artistes plasticiens s’inspiraient de la musique.

 

Moins d’une heure plus tard, c’est un tableau qui est sorti du néant et qui a eu le mérite de faire du bien à tout le monde notamment à Paul Avott, propriétaire d’Equinoxe. «Je trouve que c’est une excellente idée de jouer de la musique et de faire parallèlement de la peinture. C’est à la fois joli et original. J’ai beaucoup aimé. C’est profond. Il faut du temps pour pouvoir véritablement apprécier ce tableau», murmure-t-il.

 

 Ce tableau qui appartient à Equinoxe où il sera désormais exposé pour le grand plaisir des yeux des visiteurs est le fruit d’un travail collectif qui a réuni Hamady Diallo, Néfertiti Diop, Mokhis et ses mokhisettes à savoir Amy Sow, Aïcha Fall et Amal Dria. Au-delà de cette performance artistique, c’est le ravissement et la curiosité qui est suscité chez le public.

 

 

 «Le public n’est pas habitué à voir les artistes plasticiens travailler. Généralement, ils le font cacher dans leur petit coin. La performance artistique, c’est une façon de permettre au public de découvrir l’artiste qui travaille devant lui sur une toile blanche et qui se termine devant lui», explique Mokhis.

 

  

 Mais aussi et surtout de mettre en exergue son talent. «Exactement ! Cela permet à l’artiste d’être connu par le public et de savoir l’effort qu’il fournit pour faire une toile», complète-t-il. Ce tableau d’une dimension d’un 1m 50 sur 1m 20 a ravi plus d’un spectateur. Et, pour Mokhis, peu importe qu’on n’y gagne rien. L’essentiel, pour lui, est que le public voie ce qu’ils font et cela est déjà, à ses yeux, un signe positif et encourageant.

 

  

 «C’est en quelque sorte pour sensibiliser les gens à aimer ce que nous faisons et qui va en harmonie avec la musique. Donc, c’est pour les faire comprendre que musique et peinture peuvent aller de paire», dit-il. Il reste maintenant aux amoureux de belles choses d’aller apprécier ce tableau où on peut contempler des personnages jouant de la musique et d’autres qui les admirent.

 

 

Babacar Baye NDIAYE 

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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 23:51

IMG_5814.JPGCette fois-ci, pour son exposition du 16 février 2009 au Centre Culturel Français Antoine Saint-Exupéry de Nouakchott, Khadijétou Mint Ismaïl, la doyenne des femmes artistes mauritaniennes, s’est essentiellement axée sur la sauvegarde de notre patrimoine culturel et historique qui semble être menacé par la modernité.

 

Chaque tableau, au nombre de 30, porte en lui ce souci permanent. Avec cette exposition, elle fixe une nouvelle orientation à la peinture mauritanienne. Ce qui frappe aussi, cette fois-ci, dans ses tableaux, c’est la prépondérance des couleurs.

 

C’est ce qui marque de prime abord nos esprits lorsqu’on s’approche de ses tableaux qui constituent de véritables merveilles. Presque tous les visiteurs ont été agréablement surpris de découvrir ces tableaux riches en couleurs dont les motifs renvoient au désert, à son atmosphère, à son étrangeté, à ses paysages…

 

Et, pourtant, cela n’est guère surprenant de la part de Khadijétou Mint Ismaïl puisqu’elle est née au cœur du désert, plus précisément à Boutilimit. "Je m’attache beaucoup à la vie bédouine, à la vie du désert… C’est ce qui m’inspire", révèle-t-elle.

 

La vie à Nouakchott ne l’a point déracinée de ses valeurs morales, culturelles et sociales. Elle a toujours la nostalgie de la vie ancienne, de son enfance, de la fête en brousse, de la vie à Boutilimit, de la vie bédouine, des concertations autour d’un thé… Tout un reflet de sa vie ! "Ce que j’ai vécu pendant que j’étais jeune, je l’ai toujours en moi. J’y pense souvent", lâche-t-elle dans un sourire qui en dit long.

 

Ces tableaux, réalisés avec beaucoup de dextérité, sont le résultat d’une année de travail sans relâche. Incontestablement, Khadijétou Mint Ismaïl est aujourd’hui une avant-gardiste dans la sauvegarde du patrimoine culturel mauritanien.

 

Elle s’est aussi donnée une mission, celle de propager la culture mauritanienne à travers le monde. "Ces tableaux, s’ils sont bien sauvegardés, ils peuvent durer des siècles et des siècles", tient-elle à rappeler.

 

Derrière ce souci se cache une peur et une inquiétude à la limite compréhensible dans un monde de plus en plus marqué par la sédentarisation et la poussée frénétique de la démographie urbaine. "D’ici vingt ans, il y aura des choses qui ne vont plus exister. Donc, ces tableaux pourront servir de patrimoine aux générations futures", explique-t-elle.

 

Contre la disparition

 

La disparition de notre patrimoine culturel et historique est bien réelle. D’où la préoccupation de Khadijétou Mint Ismaïl. Certains outils et matériaux de la société traditionnelle mauritanienne commencent à disparaître déjà. C’est le cas par exemple des "Palanquins des Nomades"."Maintenant, ce sont des outils devenus rares, des outils qu’on voit très peu", fait-elle remarquer. "Il y a des bijoux qui n’existent plus. Il y a des coiffures qu’on ne voit plus et pourtant elles avaient des significations", se désole-t-elle.

 

Avec leur disparition, c’est l’âme même de la société mauritanienne qui s’en trouve menacée. Elle se souvient encore qu’il y avait par exemple des coiffures que des filles nouvellement mariées portaient lorsqu’elles étaient en état de grossesse ou qu’elles allaitaient. Tout cela a disparu ! Pour elle, c’est urgent de sonner l’alerte.

 

Dans un de ses tableaux intitulé "Grosse à tout prix", Khadijétou Mint Ismaïl s’attaque à une vieille pratique traditionnelle : le gavage. "C’était juste un critère de beauté pour attirer…", rappelle-t-elle."On peut être belle sans être grosse. Il ne faut pas chercher à être grosse à tout prix, parce que cela pourrait avoir des conséquences néfastes sur la santé de la femme", prévient-elle.

 

Adepte du progrès, de la modernité et de l’émancipation des femmes mauritaniennes, Khadijétou Mint Ismaïl est une artiste iconoclaste qui encourage le sexe faible à s’affirmer et à être dynamique dans son combat. Pour autant, elle n’éprouve aucune crainte d’être taxée de féministe, d’imbue de valeurs occidentales. "On peut être conservatrice et moderne sans toutefois abandonner sa religion et ses traditions", dit-elle.

 

Maintenant, on peut dire qu’après des années de "dur labeur", la "porte de l’histoire" est grandement ouverte pour Khadijétou Mint Ismaïl, une femme à la "grâce voilée" qui recherche toujours la subtilité dans son art. Sur le plan artistique, elle s’est beaucoup améliorée. Elle-même l’a d’ailleurs avoué."A force de travailler, on devient plus mûre, on découvre de nouvelles choses, de nouvelles techniques, de nouvelles méthodes..", affirme-t-elle.

 

Sans trop être exclusivement le reflet de sa vie, ses tableaux évoquent aussi des sujets toujours d’actualité : la sédentarisation, la perte des valeurs, la sécheresse, la course vers la richesse et le pouvoir…

 

Babacar Baye Ndiaye

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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 12:25

ZEINEBOU.JPGQuand une beauté, comme Zeinebou Mint Chiaa, expose dans un lieu comme le Centre Culturel Français de Nouakchott, c’est la grande affluence. Cerise sur le gâteau, des ambassadeurs comme ceux de la République Française et du Soudan, ont fait le déplacement pour apprécier le travail de génie de Zeinebou Mint Chiaa. Ses œuvres picturales sont à son image, captivante et séduisante.

 

Zeinebou Mint Chiaa a fait ses premiers pas à la Maison des Artistes de Nouakchott où elle a eu la chance de côtoyer, durant deux ans, de grands noms de la peinture mauritanienne comme Mokhis. Dans ses tableaux, elle utilise différentes techniques comme par exemple le collage, la peinture à l’eau, la peinture à l’huile, le sable, les pigments. Ses mosaïques riches en couleurs et en formes sont bien inspirées et découpées. 

 

Les 20% des ventes de ses tableaux, au nombre de 32, seront destinés au soutien des enfants en difficultés. "C’est une bonne volonté à saluer et à encourager. Les enfants méritent plus d’attention de notre part. Ils méritent d’être encadrés pour qu’ils s’épanouissent et deviennent aptes à participer à l’édification de notre pays…", a estimé Amar Ould Rajel, Secrétaire Général de l’Union des Artistes Peintres de Mauritanie et maître d’œuvre du vernissage. 

 

Le sort des enfants mauritaniens en difficultés a toujours préoccupé Zeinebou Mint Chiaa qui vient d’atteindre ses 22 ans. C’est une manière pour elle, dit-elle, de contribuer à l’amélioration des conditions de vie et d’existence des enfants et de participer au développement social de la Mauritanie. 

 

Chaque artiste a ses particularités, ses richesses en matière d’art et son propre style, très particulier. Pour cette artiste de vocation qui s’intéresse à la peinture depuis son jeune âge, elle n’est pas venue bousculer les hiérarques de la peinture mauritanienne. Elle vient, avec une singularité remarquable, enrichir le milieu de la peinture mauritanienne en mal de reconnaissance. 

 

Zeinebou Mint Chiaa excelle dans l’art décoratif, un domaine assez peu développé en Mauritanie. Malgré son jeune âge, elle se distingue déjà par son expression artistique très remarquable. Sa touche artistique caractérisée par des mosaïques décoratives en miniatures ajoute un intérêt particulier à son travail. Pratiquement, elle est présentement la seule artiste peintre mauritanienne qui a un art qui lui est désormais spécifique : l’art décoratif.

           

Le talent de cette artiste en herbe est un présage de bon augure. "C’est une artiste pleine de talent. Elle pourra éventuellement représenter la Mauritanie dans les manifestations artistiques à l’échelle internationale", commente un visiteur, visiblement ébloui par le travail de Zeinebou Mint Chiaa."C’est une exposition très réussie", lâche, dans une euphorie, Fatma Mint Taky, mère de Zeinebou Mint Chiaa, venue uniquement  contempler le travail de sa fille. 

 

Même les connaisseurs de l’art ont été agréablement surpris par le travail de Zeinebou Mint Chiaa qui est désormais entrée dans le panthéon des filles qui ont fait de la peinture une vocation. "On n’a pas encore de grands artistes en Mauritanie. Mais, il y a un commencement extraordinaire. Quand je vois que c’est des femmes, je suis plus surpris et plus content", avoue monsieur Kane Mamadou Hadiya, directeur du musée national de Nouakchott. "Cela mérite une aide de la part de tous, en premier lieu, de nous d’abord, les autorités culturelles et des médias aussi. La peinture : c’est comme la littérature. Elle ne peut pas se développer sans la critique. Or, on n’a pas de critiques en peinture (…) Il faut que le public mauritanien s’habitue à ce genre d’expression (la peinture), à l’aimer pour pouvoir la déchiffrer", lance-t-il.

 

Son exposition de ce mardi 21 Octobre est le résultat d’un travail de deux ans. Ses tableaux de peinture bien élaborés ont fait dire à certains connaisseurs de l’art que Zeinebou Mint Chiaa est une future icône de la peinture mauritanienne. Elle aborde dans ses tableaux des thématiques universelles comme la paix, la liberté, la mort, l’existence, l’absurdité de la vie, les bouleversements du monde…De "la vieille époque" à la "Vie nomade" en passant par "la plage sauvage", "la triste époque" et "les mystères de la mer", Zeinebou Mint Chiaa nous invite à fracasser certaines convenances comme à l’image du "musicien du vent".

 

Babacar Baye Ndiaye

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